décembre 1995

Avec les CPIE, découvrez l'environnement

Des lieux d'initiation à l'environnement. Pour le préserver en le faisant découvrir.
Photo URCPIE

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Il existe, à la Maison de la nature de Brussey, un vaste terrain de 7 hectares où le visiteur peut découvrir un verger de 180 variétés de fruits, un espace «plantes aromatiques», un jardin entouré de haies, bosquets, mares, pâtures avec des ânes. Un lieu constitué par le CPIE (Centre permanent d'initiation à l'environnement) de la vallée de l'Ognon, qui a également installé là quelques postes d'observation. Tout cela afin de mieux conjuguer les trois rôles principaux d'un CPIE : chercher, en offrant des services d'étude, d'expertise de l'environnement, avec un souci de convergence entre impératifs économiques et protection de l'environnement ; développer, en agissant avec les partenaires locaux pour valoriser leur pays et enfin transmettre des programmes et outils pédagogiques adaptés et renouvelês en permanence. Le terrain de Brussey constitue l'un de ces supports pédagogiques. Le visiteur peut y contempler des races de pommes ayant disparu ou observer comment créer son propre «verger conservatoire».
«Il y a peu de temps, le CPIE de la vallée de l'Ognon a également organisé un fête de la nature qui a rassemblé 2000 personnes» se réjouit Alain Bernard, délégué de l'union régionale des CPIE. Un signe qui montre l'attachement. du public à l'environnement. Les éditions de livres, CD ou jeux éducatifs lancées par les CPIE en Franche-Comté dans le cadre de leur programme d'initiation rencontrent un succès certain. Mais le rôle principal des centres, en direction du grand public, consiste avant tout à mieux faire découvrir les sites naturels, sur place. «Nous menons par exemple une action d'interprétation et de valorisation des sites touristiques, tel le sentier aménagé autour du lac Saint-Point. L'objectif, c'est que les gens aillent sur le terrain. Qu'ils aillent voir par eux-mêmes ce qu'est une falaise du haut Jura. Notre rôle est d'inciter et guider» précise Alain Bernard. Découvrir la nature certes, mais en apprenant à ne pas la détériorer. «Sur des sites fragiles comme les tourbières, il ne faut pas que les gens aillent n'importe où. Les sentiers d'interprétation sont aussi faits pour que les promeneurs sachent où aller sans générer trop de contraintes et de pressions sur le milieu naturel. Même s'ils sont fragiles, il vaut mieux aménager certains endroits plutôt que dire n'en parlons pas trop au public et ne faisons rien, avec le risque de voir quand même détruite une partie de la flore».

   Une région attentive à ses sites

Outre celui de la vallée de l'Ognon, il existe 3 CPIE,en Franche-Comté, à Frasne (Doubs), Sergenaux et Saint-Lupicin (Jura), ainsi qu'un Atelier permanent d'initiation à l'environnement urbain (APIEU) à Besançon. Au total, 5 des 43 structures que compte la France : cette disproportion, pour une des régions les plus petites du territoire, montre la préoccupation de cette dernière pour l'environnement. Mieux, la région a instauré au début des années 90 une Union régionale des CPIE. Deux autres collectivités locales (Rhônes-Alpes et Auvergne) ont fait de même, mais seule la Franche-Comté a mis en place une véritable structure avec 5 salariés. «On fait figure d'exemple note Alain Bernard, délégué de l'Union régionale. Trois raisons ont permis la création d'une telle structure. D'abord le terrain qui s'y prêtait, avec la présence de 5 CPIE. Puis des gens, des scientifiques assez volontaires pour pousser le projet. Et enfin des organismes comme la Région, la Datar et la Diren qui souhaitaient avoir un partenaire très structuré.»
La création de cette union a permis de développer ou générer certaines actions, notamment dans les domaines de la forma-tion professionnelle et de l'édition. «Aucun CPIE n'aurait pu lancer ces programmes tout seul» souligne Alain Bernard. De ce fait, les CPIE peuvent proposer des formations professionnelles de techniciens-animateurs tourisme nature (Beatep), de BTS gestion des espaces naturels et d'éco-interprètes. Cette dernière formation est unique en France.

   Une politique éditoriale

Motif de satisfaction, «les institutionnels de la région sont assez actifs. Il y a des atouts, les partenaires prennent bien en compte l'aspect environnemental». Un exemple, EDF : pour montrer ses préoccupations dans ce domaine, l'organisme a signé un accord cadre pour aider à créer des postes d'encadrement dans les CPIE. Les deux premières conventions ont été conclues en Franche-Comté. Dans la .pratique, EDF finance 3 années des postes à hauteur de 50 % du salaire et des charges. Pour le moment, 5 emplois ont pu ainsi être créés et 2 autres sont en bonne voie. «EDF Franche-Comté semble très sensibilisé, remarque Alain Bernard. Avec eux, il s'agit d'un vrai partenariat, pas seulement de sponsoring». EDF, a par exemple récemment participé à l'édition de documents pédagogiques dans le cadre de l'opération «Montagne des hommes - vivre en relief», coréalisée par l'URCPIE et le CRDP en collaboration avec le Commissartiat à l'aménagement du Jura et des Vosges. Ces différents partenariats permettent aux CPIE francs-comtois de mener une politique éditoriale forte (livres, BD, vidéo, CD...), ayant pour objectif de permettre au public de mieux appréhender le patrimoine naturel.

Stéphane Paris

Les CPIE
CPIE de la Vallée de l'Ognon, maison de la Nature, 70150 Brussey
CPIE de la Bresse du Jura, maison des Etangs, Les Deux Fays, 39230 Sergenaux
Apieu, porte Rivotte, 25000 Besançon
CPIE du haut Jura, atelier de l'environnement, 39170 Saint-Lupicin
CPIE du haut Doubs, moulin de Bonnevaux, 25560 Frasne

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Le problème eau en chiffres


juillet 2023
23% du territoire français métropolitain est couvert par des zones humides, soit 13 millions d’hectares. On estime que ce chiffre a été divisé par 2 au cours du siècle dernier.

Selon l’UICN, en France métropolitaine, 24% des reptiles, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux nicheurs, 19% des poissons d’eau douces et 28% des crustacés d’eau douce sont menacés d’extinction sur le territoire.

5 milliards de personnes dans le monde seront soumises, au moins une fois par an, à une pénurie d’eau d’ici 2050 selon un rapport de l’ONU. Aujourd’hui, 10 % de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique. Deux miliards de personnes boivent de l’eau contaminée.

Chaque été, près de 14 000 tonnes de crème solaire sont rejetées dans les fonds marins du monde entier.

Une cinquantaine de départements sont menacés de manquer d’eau cet été et la situation pourrait être pire qu’en 2022 selon le Bureau de Recherche Géologique Minière (BRGM), organisme public chargé de surveiller le niveau des nappes. Une carte de la situation au 1er avril 2023 met en avant qu’aucune nappe n’a un niveau au-dessus de la moyenne et 75% d’entre elles ont un niveau allant de modérément bas à très bas.

Empreinte eau


juillet 2023
A l'image de l'empreinte carbone, l'empreinte eau de chacun peut se calculer. Cet article de la RTBF explique comment, tandis qu'une méthode de calcul est applicable ici. Le Water footprint network donne des éléments pour comprendre l'utilisation et la pollution de l'eau selon les aliments.

Des améliorations quand même


juillet 2023
De nombreuses stations d’épuration ne sont pas encore suffisamment efficaces et doivent être réhabilitées pour améliorer l’assainissement des eaux usées. La pollution domestique a déjà connu une forte baisse depuis 25 ans grâce à l’installation de stations performantes.
Les opérations collectives effectuées avec les industriels ayant pour objectif de réduire la pollution toxique dispersée ont divisé le niveau de contamination par les métaux (chrome, nickel, zinc…) par 6 depuis 10 ans.

Mégabassines


juillet 2023
La controverse autour des mégabassines ne concerne pas la région, pour l’instant. Mais il faut savoir que ces immenses réservoirs destinés à l’industrie agroalimentaire ne sont pas seulement alimentés par l’eau de pluie, elles nécessitent des opérations de pompage des cours d’eau ou des nappes phréatiques qui peinent déjà à se reconstituer. Selon le CNRS, le stockage artificiel en surface est très différent du stockage naturel dans le sol, avec des zones humides fonctionnant comme des éponges : les pertes par évaporation sont estimées entre 20 et 60 % de la totalité.

Eaux : que peuvent les particuliers ?


juillet 2023
Respecter les milieux humides, bannir herbicides et pesticides du jardinage, utilisez des produits biodégradables pour le ménage et la lessive, économiser l’eau. Il est également possible de contribuer à l’observation des cours d’eau pour aider les scientifiques, en reportant les données sur enquetedeau.eaufrance.fr (un tutoriel est disponible sur le site).
Voir tout