La spéléologie, sport pour tous : une assertion particulièrement vraie en Franche-Comté comme le rappelle Yvan Binot, président d’une association de professionnels locale (1).
«Il y a une gamme de qualité et d’une grande richesse dans le massif jurassien. Cela va de grottes très faciles jusqu’à des cavités où l’on est tout le temps sur cordes et où l’on peut descendre jusqu’à 200 m. Personnellement, je tourne sur une dizaine de sites qui me permettent de m’adapter à toutes les demandes».
Yvan Binot fait partie de la dizaine de guides pouvant accompagner les mateurs dans la région. Près de Villers-le-Lac, il a créé l’organisme Roc’émotion en 2008 pour proposer des sorties spéléo et dans divers sports nature adaptés à la région. La diversité des sites lui permet de s’adresser à la fois aux débutants et aux confirmés, aux familles et aux sportifs, aux enfants et aux retraités, de fin mars à mi-novembre. Il peut même proposer des sorties au public handicapé.
«C’est la base de mon travail : bien cerner et cibler les demandes des gens, déterminer jusqu’où ils peuvent aller et trouver la bonne grotte, la bonne séance pour ne pas les mettre dans une situation difficile. Les trois quarts du travail, c’est de la découverte et de la sensibilisation, même si j’organise aussi des sorties très sportives».
"On est solidaires"
L’activité a du succès. Les demandes augmentent.
«C’est toujours apprécié dans les centres de vacances. Les grands ados adorent. Les enfants aiment bien se faufiler, crapahuter, grimper, désescalader. Pour les plus grands, c’est plutôt les sensations, les descentes sur cordes. Et puis ce qui est récurrent, ce sont les caractéristiques du milieu souterrain : l’obscurité totale, un calme que l’on n’a jamais à l’extérieur, la température, la découverte de la vie sous terre. Il y a un côté exploration, «seul au monde», on est en lien avec le milieu naturel. Il faut parfois vaincre sa peur, devant certains puits ou passages étroits». Le planning d’Yvan Binot est complet pour juillet depuis plusieurs semaines.
«Mais dans ces cas-là, on essaie de transmettre le relais à un autre guide. On est solidaires entre nous, ce qui est une caractéristique de cette activité, où l’on est très proches. En spéléo, on n’est jamais seul et il faut s’entendre. Cela génère un esprit fraternel. La preuve, c’est une des seules activités où les secours sont assurés par les pratiquants eux-mêmes. De ce point de vue c’est approprié pour les jeunes en difficulté car il y a beaucoup de règles à respecter et de valeurs d’entraide, de respect de l’autre et de l’environnement à suivre. Sous terre, on apprend à rester humble».
Avantage de la discipline, elle a très peu de contre-indication.
«La vraie claustrophobie est très rare et personnellement, je n’ai rencontré qu’un cas. Il y a des appréhensions par rapport à l’obscurité, aux effondrements (qui n’arrivent jamais), au fait de rester confiné, mais en général, ils disparaissent vite. En réalité, il faut simplement avoir une bonne condition physique et ne pas s’être blessé récemment car on est tout le temps en train de solliciter de nombreuses parties du corps».
Stéphane Paris
Infos,
roc-emotion.com
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