juin 2005

«Une hypocrisie écologique»

Le développement de l’éolien en Franche-Comté soulève la polémique. Si la grande majorité des élus locaux s’est d’ores et déjà prononcée en sa faveur, des centaines de personnes continuent de battre le pavé, décidées à enterrer tous les projets en cours. C’est le cas notamment de Jacques Bobillier, président de l’association “Protection des sommets du haut Doubs”, opposé à l’implantation d’un parc éolien au Crêt Monniot.
Photo Laurent Cheviet

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Quelle motivations vous ont amené à créer cette association ?
Dans un premier temps, c’est l’impact catastrophique des éoliennes sur le paysage. Nous avons la chance d’habituer dans un cadre magnifique. Nous ferons tout pour le préserver. C’est le but de cette association. 

Mais ne faut-il pas relativiser ces nuisances et les comparer aux retombées économiques générées par ces éoliennes ?
Ce projet est une aberration économique. EDF est contraint de racheter l’électricité produite par les éoliennes beaucoup plus cher qu’il ne le devrait. Les seuls pour qui l’opération est rentable, ce sont les promoteurs. 

Les élus locaux sont favorables à ce projet. Selon eux aussi, l’implantation d’un parc éolien est financièrement très intéressante.
Oui mais il faut bien se rendre compte que la taxe professionnelle, dont vont bénéficier les communes pour l’installation de ces éoliennes, est financée à 75% par l’Etat. Ce qu’on nous prend dans une main, on nous le redonne dans l’autre.

Le développement de l’énergie éolienne, dite «propre», s’inscrit dans une optique écologique. La contestez-vous ?
Aujourd’hui, 95% de l’électricité française provient des centrales nucléaires (ndlr : en réalité 78%). Pour ce qui est des 5% restants, ils sont en grande partie fabriqués dans des centrales thermiques très polluantes. Imaginer que les éoliennes puissent un jour se substituer à ces centrales est une véritable hypocrisie écologique.

Si le projet devait voir le jour, seriez-vous prêt à saisir la justice ?
Envisager des recours devant les tribunaux est prématuré. Mais c’est possibilité… parmi d’autres.

Recueilli par Julien Moricci
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