janvier 2013

«Une fascination inconsciente»

Laurent Néault est vétérinaire à Pirey dans le Doubs. Son point de vue sur les nouveaux animaux de compagnie.
Photo Laurent Cheviet

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Est-ce que vous notez une progression du nombre de nouveaux animaux de compagnie ?
En ce qui concerne les consultations au cabinet, durant les 3 dernières années, il n’y a pas énormément d’évolution en termes de volume. Mais je pense qu’il y en a quand même de plus en plus. On en voit de plus en plus en magasin, ce qui signifie qu’il y a une demande. Ce que je note, c’est surtout une évolution de ce que sont capables de faire les gens en termes d’investissement financier et affectif. Aujourd’hui, on nous demande d’opérer des lapins, ce qui n’arrivait pas auparavant. Le lapin est de plus en plus un animal de compagnie équivalent au chien ou au chat.

Et dans les types d’animaux ?
C’est varié. Cela va des traditionnels lapin, cobaye, hamster aux plus exotiques. Les reptiles restent limités car il faut une certaine expertise. Mais la variété augmente. Hier, j’ai vu un varan tupinambis, espèce rare d’Argentine qui peut atteindre 7 kg. On m’a aussi apporté une mygale qui perdait ses poils.

Qui sont les amateurs de ce type d’animaux de compagnie ?
La plupart sont des jeunes, entre 20 et 30 ans. Il y a des vrais passionnés qui ont plusieurs animaux, avec des espèces de toute nature. Ils ont une certaine connaissance de leurs animaux et savent comment s’en occuper. Mais il y a aussi de plus en plus d’amateurs qui sont intéressés par des animaux exotiques dont il est plus facile de s’occuper, comme certains pythons ou les geckos. Dans tous les cas, il faut savoir entretenir l’environnement de l’animal. Ce n’est pas seulement une question de nourriture. Pour chaque espèce, il faut reproduire les conditions du milieu d’origine, la température, les UV. Cela impose une technicité et de l’équipement.

Quel est votre point de vue sur l’attrait de ces nouveaux animaux ?
Il y a un côté esthétique, décoratif plus qu’affectif. Avoir ces animaux est aussi une façon de montrer une certaine originalité, voire une marginalité. Je pense qu’il y a aussi quelque chose de l’ordre de la fascination inconsciente. Enfin, il est question de rapport à la nature, à l’inconnu. De savoir jusqu’où on est capable d’aller pour dominer ce que l’on ne maîtrise pas. Plus les gens s’y connaissent, plus ils essaient d’avoir des espèces de plus en plus difficiles à manipuler.

Recueilli par Stéphane Paris
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