juin 2023

« Ce qui m’anime : la préservation de l’eau »

À 31 ans, Sixtine Geffroy est directrice de l’Epage Seille et Affluents, une structure qui veille à la restauration et préservation de cette rivière et des cours d’eau qui l’alimentent. Avec son équipe, située à Bletterans et Voiteur, mais aussi sur le terrain, elle cherche à rétablir leur fonctionnement naturel.
Photo Laurent Cheviet

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Sixtine Geffroy a toujours aimé avoir les pieds dans l’eau. Petite, dans le Poitou-Charentes où elle grandit, elle va souvent à
la pêche. Ses études de biologie la conduisent à Besançon, en 2013, où elle suit sa dernière année de master en hydrobiologie (1), à l’Université de Franche-Comté. Après plusieurs CDD dans la région, elle finit par décrocher un poste de chargée de mission pour créer une nouvelle structure : un établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau. Cet Epage vise à regrouper les communautés de communes autour du bassin versant de la Seille, de la plaine jurassienne au bassin de Bourg-en-Bresse, pour qu’elles se concertent sur la façon de gérer cette rivière et les différents cours d’eau qui l’entourent. Après 3 ans à développer ce projet avec les élus, Sixtine arrive au terme de cette première mission en juillet 2022, quand l’Epage Seille et Affluents est officiellement créé. Elle en devient alors la directrice.

Restaurer les cours d’eau

« Mon rôle est aujourd’hui de mettre en œuvre le plan d’action de l’Epage, c’est-à-dire de restaurer les milieux pour qu’ils fonctionnent comme avant », résume Sixtine, avant de détailler : « Par le passé et notamment après la 2e Guerre mondiale, les cours d’eau ont subi de nombreux aménagements humains  : ils ont été curés, élargis, leurs méandres ont été supprimés… » Résultat : là où se trouvaient des ruisseaux sinueux, se sont dessinés des cours d’eau plutôt rectilignes, bien tracés, avec des berges hautes. Ce nouveau paysage a, certes, permis de gagner en surfaces exploitables par l’homme, mais il présente aujourd’hui ses limites  : « Lorsqu’il y a de grosses précipitations, rien ne peut retenir l’eau, qui s’écoule avec plus de débit et plus de force que lorsqu’elle s’étale hors de son lit », explique Sixtine. À la clé : des inondations régulières. Et ce, sans même permettre de remplir les nappes alluviales des cours d’eau !
« Donc, quand il ne pleut pas, il n’y a plus de réserve d’eau pour alimenter les rivières » se désole la directrice de l’Epage.

« Garder un pied sur le terrain »

Sa mission, avec son équipe, est donc de redonner aux cours d’eau un fonctionnement plus naturel. Grâce à des travaux, il est en effet possible de faire en sorte qu’une rivière coule de nouveau dans son lit – presque – originel. Ces restaurations ont plusieurs avantages, qui ont pu être observés notamment dans le Drugeon. Cet affluent du Doubs, a été largement restauré : le nombre de poissons a augmenté, tout comme la capacité de stockage et le remplissage de la nappe d’accompagnement du cours d’eau.
Ces réaménagements visent aussi à atténuer les crues, dans la mesure où les cours d’eau peuvent plus facilement déborder en s’étalant, et où leur débit est réduit. Le travail de Sixtine et de ses collègues est multiple : mener des études pour repérer les anciens méandres, identifier les endroits où des travaux sont possibles, expliquer le projet aux propriétaires des berges visées, répertorier la faune et la flore du cours d’eau, puis élaborer différents scénarios d’intervention… Sur le bassin versant de la Seille, plusieurs sites pourraient bientôt faire l’objet de travaux, dans le Jura, mais aussi dans l’Ain. « Je coordonne les différents projets, souligne Sixtine, je cherche des financements, j’accompagne les techniciens… Mais je voulais absolument garder un pied sur le terrain, et pouvoir chausser les bottes de temps en temps ! »

Camille Jourdan
(1)
Formation aujourd’hui rebaptisée master sciences de l’eau – qualité des eaux, des sols et traitements

Université Bourgogne Franche-Comté
UFR ST – Sciences et techniques
16 route de Gray
25000 Besançon


Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Ambulancier


décembre 2022
Pour rendre le métier attractif et pallier le manque de professionnels, la nouvelle formation d’ambulancier est entrée en vigueur en septembre, marquant une volonté de reconnaître l’importance du rôle tenu par l’ambulancier en tant que professionnel de santé et du transport sanitaire. Le cursus dure un peu moins de 6 mois et comprend 3 stages. De nouveaux référentiels d’activités, de compétences et de formation ont été établis autour de 7 domaines d’activités : prise en soin d’un patient, réalisation d’un recueil de données cliniques du patient, contrôle et entretien du véhicule, contrôle et entretien des matériels, équipements et installations du véhicule, traçabilité des informations liées au patient, travail en équipe, traçabilité et transmission de savoir-faire issus de la pratique professionnelle. Concrètement, l’ambulancier aura de nouvelles compétences et pourra notamment réaliser certains soins d’urgence. Pour la formation, certains candidats peuvent bénéficier d’une équivalence ou d’un allègement selon leurs diplômes ou certificats. En savoir +

Finales nationales 2022


février 2022
Les finales nationales se sont déroulées dans 64 métiers différents de 7 pôles (alimentation, automobile et engins, communication, végétal, BTP, industrie, service) et ont rassemblé près de 600 compétiteurs à Eurexpo Lyon. Cette ville devrait recevoir la compétition mondiale 2024.

46es wordskills


février 2022
La phase de compétition worldskills en cours est la 46e. Anciennement Olympiades des métiers, devenus compétition des métiers, les worldskills se déclinent en épreuves régionales, nationales, européennes et internationales. Les meilleurs de chaque phase sont sélectionnés pour l’échelon suivante (au niveau national, le 1er part aux épreuves internationales, le second aux européennes). Chaque phase met aux prise des jeunes dans de nombreuses spécialités professionnelles. Cette compétition est ouverte à tous les jeunes de moins de 23 ans, quels que soient leur statut (apprenti, lycéen, étudiant, salarié, demandeur d’emploi).

Métiers de demain


février 2022
La chaîne parcoursmetiers.tv lance une série sur "les métiers de demain". Un chiffre : pour 85 % des élèves actuellement scolarisés, le métier qu'ils exerceront en 2030 n'existerait pas encore. Dans le premier épisode, le métier de thérapeute en désintoxication digitale est à l'honneur. Ce métier d'avenir se développe pour lutter contre les nouvelles addictions à Internet.

#Rejoinsleservicepublic


mai 2021
L'Etat lance une campagne pour recruter des jeunes. Destinée à mieux faire connaître et valoriser la diversité de la fonction publique, tant en termes de secteurs, que de carrières, cette initiative titrée « travailler pour l’Etat ce n’est pas ce que tu crois » est née d'un constat paradoxal : « La fonction publique souffre d’un déficit de visibilité et d’attractivité auprès des jeunes, le nombre de candidatures aux concours ayant été divisé par deux entre 1995 et aujourd’hui. Le désir d’engagement des jeunes au service de tous, en particulier dans le milieu associatif, atteint pourtant des records. » Cette année, la fonction publique propose par exemple 100 000 postes aux jeunes. Pour les connaître : #Rejoins le service public sur les réseaux sociaux et fonction-publique.gouv.fr.
Voir tout