juin 2020

Agriculteurs responsables

A Reculfoz, Anaël et Quentin Michaud produisent du lait à comté en bio. Ils font tout pour être respectueux de l’environnement. Une tradition familiale, qu’ils amplifient.
Photo Yves Petit
Agriculteurs responsables

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Depuis 3 ans, Anaël et Quentin Michaud mènent une cinquantaine de vaches laitières à l’alpage. Installés en Gaec à la ferme familiale de Reculfoz, ils ont eu l’opportunité d’acheter un chalet 200 m au-dessus du village. Quentin, 27 ans a rejoint son frère de 7 ans plus âgé en 2017. Depuis ils multiplient les initiatives. L’alpage fait partie d’une démarche globale. Bio, développement durable, respect de l’environnement sont au centre de leurs préoccupations pour produire du lait à comté. « On veut faire le plus naturellement possible, avec une autonomie maximale ». En bas, ils avaient déjà créé un système d’alimentation en eau. En haut, ils ont mis en place une installation eau et électricité associant récupération de pluie, eau de puits (30/70 %), photovoltaïque et surpresseur pour envoyer l’eau dans le réseau.  Ils ont posé un ballon de 150 m3 pour la stocker. L’ensemble assure les besoins liés à l’abreuvement, aux clôtures électriques, à la traite, au nettoyage. En ce qui concerne l'eau, cela nécessite 5 m3/jour.
Ils ont cherché et essayé pour l’optimiser en fonction de la situation. Cela n’est pas toujours allé de soi. « Le premier filtre qu’on nous a garanti 5 ans a tenu 4 h. Il était adapté pour une maison de particulier, pas du tout pour notre situation. Notre système n’est pas forcément transposable ». Selon eux, pour optimiser, il vaut mieux chercher une solution adaptée à chaque situation, que vouloir plaquer l'existant. Globaliser les solutions induit des erreurs.
L’installation au village leur a fait gagner 1 h de travail par jour, pendant laquelle ils ne brûlent pas de fioul. Procéder à une amélioration semblable en haut leur paraissait évident. Les deux premières années ont été difficiles, aujourd’hui ça va mieux. « Heureusement que mon frère s’est installé en 2017 indique Anaël. C’était le bon moment. Parfois, il n’y a pas de hasard… Et ces deux années compliquées nous ont beaucoup appris. Il y avait l’installation, le bâtiment à adapter, on courait partout et on n’était nulle part !».

Tradition familiale

Sur la ferme, ils sont avec leur père Denis, également prof au lycée agricole de Levier. « On est 5 frères et sœurs et tous restés plus ou moins en lien avec le monde agricole, à part Noé, devenu musicien. Notre grand-père avait déjà enclenché une démarche responsable. Il avait d’ailleurs déjà travaillé avec Jura énergie solaire que l’on a nous-mêmes contacté pour notre installation ! ». Mais les antécédents familiaux n'expliquent pas tout. « Il y a l’éducation mais aussi les voyages et la prise de conscience sur certains sujets » explique Anaël. S’ils sont de Reculfoz, petite commune du parc naturel du haut Jura à quelques kilomètres de Mouthe, ils n’y sont pas coincés. Tous deux aiment voyager ou plutôt découvrir le monde. Ils ont vu l’Argentine, le Pérou, la Nouvelle-Zélande… Le trekking fait partie de leurs hobbies. Si les deux dernières années ont été chronophages, ils font en sorte de se donner du temps, avoir une vie famille et un épanouissement personnel. « On se relaie pour prendre l’équivalent de 5 semaines de congés par an. On prend chacun un week-end par mois. Notre installation permet de travailler facilement tout seul ».
Anaël s’est formé à l’exploitation agricole en passant un BTS Acse à Levier. Quentin est diplômé de l’école d’ingénieur dijonnaise Agrosup où il donne quelques cours. « Voyager m’a permis d’observer d’autres méthodes ailleurs. J’ai fait un stage sur le bilan carbone des exploitations et ça m’a conforté dans l’idée de venir au bio et d’être plus respectueux ». Ils partagent une vision, discutent pour améliorer les choses car « on n’est jamais parfait ». Réduire les intrants, la consommation énergétique, l’impact environnemental, respecter la faune et flore. « On ne donne pas d’antibiotique à nos vaches, ça dégrade le fumier et stérilise le sol. Le bio, c’est le normal disent-ils. Mais quand on pense différemment, on n’est pas toujours bien vu ! Aujourd’hui, l’agriculture familiale disparaît mais on fait le pari inverse avec la volonté d’être efficace ». Nulle volonté d’être à contre-courant cependant. « Nous voulons surtout être en phase avec nous-mêmes dit Anaël. Je veux me lever le matin en me disant que je ne vais pas tout flinguer mais qu’au contraire, je vais préserver la biodiversité ».

Stéphane Paris
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