décembre 2021
Au sommet de l’Everest à 28 ans
Le 11 mai dernier, Hélène Drouin a réussi le défi qu’elle s’était lancé un an auparavant : atteindre le plus haut pic du monde en sensibilisant à la recherche contre l’hépatite B.
Depuis 1953 lorsque Edmund Hillary, Tenzing Norgay et Ang Nyima ont été les premiers à accomplir l’ascension et à revenir, ils sont de plus en plus à atteindre ce but, jusqu’à 885 en 2019. Mais Hélène n’est que la douzième Française et la plus jeune, à gravir l'Everest. A 28 ans, la jeune femme née en Angleterre est interne en anesthésie-réanimation à Dijon. Une vocation « en lien avec l’humain » qu’elle a associée à sa prouesse sportive : pour elle, cette ascension était l’occasion de sensibiliser à l’hépatite B, en médiatisant la lutte contre cette maladie, mais aussi en lançant un appel aux dons à la recherche médicale pour son éradication. Elle y a ajouté l’apport de sponsors qui l’ont soutenue et n’ont pas seulement servi à financer son voyage. « Pendant mes études de médecine, j'ai eu l'opportunité de faire un stage de recherche au sein de l’unité Inserm du professeur Fabien Zoulim à Lyon. Il préside l'Organisme international pour l'élimination de l'hépatite B (ICE-HBV) ».
L’hépatite B est la première cause de cancer du foie dans le monde, responsable de près de 900 000 décès par an. Malgré un vaccin efficace, il y a plus de 250 millions de porteurs chroniques du virus. Les traitements antiviraux actuels permettent une inhibition virale, mais n’éliminent pas le virus et les patients chroniques doivent être traités à vie. Les avancées actuelles de recherche permettent d'envisager la guérison de l'infection avec des traitements de courte durée d'ici une décennie mais pour cela des fonds supplémentaires sont nécessaires. Les dons (principalement venus d’entreprises) qu’a sollicités Hélène Drouin sont entièrement et directement versés à l’unité Inserm du professeur Zoulim. « La campagne est toujours en cours » précise-t-elle.
Le sport « hors normes » fait partie de son équilibre et l’aide dans son travail de soignante, dans une période particulièrement éprouvante pour les équipes médicales. « Tous les ans, je fais une compétition d’endurance, depuis mon premier marathon à 20 ans ». A son crédit figurent une Transjurassienne, une Transvercors ou encore un Iron man de Nice. Côté ascensions, ce n’est pas mal non plus. « Ma mère est française et tous les ans, on allait en vacances à la montagne. Depuis mon premier glacier, à l’âge de 11 ans, j’y ai pris goût. Je suis monté sur le Mont Blanc à 20 ans avec des amis. Ma première expédition c’était en 2018 au Pic Lénine, au Kirghizistan, à plus de 7000 m sans oxygène ».
Mais l’Everest, c’est encore autre chose, sans doute le rêve de tout alpiniste. « Il y a deux difficultés, le coût et la préparation. En 2020, je suis partie en Angleterre pour travailler en tant que médecin intérimaire parce que c’est plus rémunéré et ça me permettait de boucler le projet. Pour me préparer, j’ai sollicité l’aide d’un coach mental, j’ai fait beaucoup de vélo et j’ai dormi dans une tente hypoxique, pour diminuer le taux d’oxygène qu’on respire et s'habituer à l'altitude ». L’expédition en elle-même a duré 5 semaines, entre acclimatation et ascension au moment où la météo était propice. Elle était accompagnée de sherpas indispensables et de deux Canadiens préparant un documentaire prévu pour l’année prochaine. « Il faut de la préparation et de l’organisation, gérer le temps et le trajet, bien s’hydrater, se nourrir, dormir, protéger sa gorge ». Depuis son retour, elle est surtout accaparée par son travail. « J’ai deux ans et demi avant de finir mon internat. Mais il y a aussi plein de montagnes qui me donnent envie ».
S.P.
L’hépatite B est la première cause de cancer du foie dans le monde, responsable de près de 900 000 décès par an. Malgré un vaccin efficace, il y a plus de 250 millions de porteurs chroniques du virus. Les traitements antiviraux actuels permettent une inhibition virale, mais n’éliminent pas le virus et les patients chroniques doivent être traités à vie. Les avancées actuelles de recherche permettent d'envisager la guérison de l'infection avec des traitements de courte durée d'ici une décennie mais pour cela des fonds supplémentaires sont nécessaires. Les dons (principalement venus d’entreprises) qu’a sollicités Hélène Drouin sont entièrement et directement versés à l’unité Inserm du professeur Zoulim. « La campagne est toujours en cours » précise-t-elle.
Le sport « hors normes » fait partie de son équilibre et l’aide dans son travail de soignante, dans une période particulièrement éprouvante pour les équipes médicales. « Tous les ans, je fais une compétition d’endurance, depuis mon premier marathon à 20 ans ». A son crédit figurent une Transjurassienne, une Transvercors ou encore un Iron man de Nice. Côté ascensions, ce n’est pas mal non plus. « Ma mère est française et tous les ans, on allait en vacances à la montagne. Depuis mon premier glacier, à l’âge de 11 ans, j’y ai pris goût. Je suis monté sur le Mont Blanc à 20 ans avec des amis. Ma première expédition c’était en 2018 au Pic Lénine, au Kirghizistan, à plus de 7000 m sans oxygène ».
Mais l’Everest, c’est encore autre chose, sans doute le rêve de tout alpiniste. « Il y a deux difficultés, le coût et la préparation. En 2020, je suis partie en Angleterre pour travailler en tant que médecin intérimaire parce que c’est plus rémunéré et ça me permettait de boucler le projet. Pour me préparer, j’ai sollicité l’aide d’un coach mental, j’ai fait beaucoup de vélo et j’ai dormi dans une tente hypoxique, pour diminuer le taux d’oxygène qu’on respire et s'habituer à l'altitude ». L’expédition en elle-même a duré 5 semaines, entre acclimatation et ascension au moment où la météo était propice. Elle était accompagnée de sherpas indispensables et de deux Canadiens préparant un documentaire prévu pour l’année prochaine. « Il faut de la préparation et de l’organisation, gérer le temps et le trajet, bien s’hydrater, se nourrir, dormir, protéger sa gorge ». Depuis son retour, elle est surtout accaparée par son travail. « J’ai deux ans et demi avant de finir mon internat. Mais il y a aussi plein de montagnes qui me donnent envie ».
S.P.
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