janvier 2019

Gaëtan Boissard, faiseur de champions

Cet aficionado de rugby est originaire de Saint-Rémy, en Saône-et-Loire. À Dijon, il était missionné en tant que préparateur physique de l'équipe de France de rugby des moins de 20 ans, sacrée championne du monde en juin. Depuis septembre, le Bourguignon fait ses premiers pas à Marcoussis, au sein de la fédération française.

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«Mon meilleur souvenir en rugby ? L’année 2018, avec la victoire des moins de 20 ans au championnat du monde et au Tournoi des VI Nations», s’enthousiasme Gaëtan Boissard. Après avoir passé l’année aux côtés des U20 à Dijon, il a quitté sa Bourgogne natale en septembre pour poser ses valises à Marcoussis (Essonne). Depuis, il s’occupe du suivi des académies de formation et de la préparation physique de l’équipe de France U18.
Pour lui, travailler dans le rugby est «un privilège». Il se passionne pour le ballon ovale depuis ses 10 ans, âge auquel il a découvert ce sport. «Je jouais pour m'amuser mais j’ai toujours eu l'esprit de compétition», confie-t-il. Il s’entraînait alors deux fois par semaine. En parallèle, il faisait du tennis, du basket, du hand, du badminton, du vélo… «J’ai toujours touché à tout. Je suis un sportif avant d’être un rugbyman.» Songea-t-il à devenir joueur professionnel ? «Comme beaucoup, ça a été une volonté à un moment donné, quand on est chez les jeunes et qu'on commence à faire quelques sélections. Arrivé à 18 ans, il faut être lucide. J’ai pris conscience que je n'avais pas forcément le potentiel pour faire du haut niveau.»

   «L’âme d’un formateur»

Après un bac économique et social passé à Tournus (Saône-et-Loire), il intègre la filière Staps, au Creusot. Tout au long de ses études, il fait des stages dans le monde de l’ovalie. En parallèle, il s’entraîne au rugby une à deux fois par jour et joue en amateur. Son poste : ailier ou arrière. À la fin de son master, il part en stage au Pôle espoir de Dijon en rugby.«J'ai été confronté à l'entraînement de haut niveau et ça a été le coup de foudre, explique-t-il. J’ai toujours eu l’âme d’un formateur. Ce qui m'a plu, c’est la recherche de l'excellence.»
Il y est embauché en tant qu'entraîneur-assistant. Trois ans plus tard, il quitte son poste, pour devenir conseiller technique au comité de Bourgogne de rugby. Il revient en 2016 au Pôle espoir de Dijon, en tant qu’entraineur adjoint. En parallèle, il est missionné pour gérer la préparation physique de l’équipe de France des U20. Son rôle ? «Leur enseigner des compétences pour qu'ils puissent s’auto-entraîner. Et au-delà de ça, les accompagner pour qu’ils soient de bonnes personnes. Pour certains, je suis un peu comme leur grand frère.»

   Préparer les champions de demain

À 32 ans, il veille à ce que les étoiles montantes du rugby gardent la tête froide. «Je leur rappelle qu’on ne sauve pas des vies. On joue avec un ballon, on a de la chance de faire ça.» Ses maîtres mots ? Humilité, respect, politesse, réflexion, curiosité. «Certains se rapprochent du très haut niveau et sont beaucoup sollicités. Les agents et les clubs pros arrivent très vite. L’argent, la notoriété aussi. Les familles n’arrivent pas toujours à gérer ça. Il peut y avoir des comportements déviants», remarque-t-il. Et quand certains joueurs se plaignent de la difficulté d’un entraînement, Gaëtan Boissard relativise : «Ça, ce n'est pas dur. Ce qui est dur, c'est se lever 3 heures du mat’ pour aller travailler à l'usine.»
L’esprit d’équipe et la préparation portent leurs fruits. En juin dernier, les U20 s’imposent face à l’Angleterre et sont sacrés champions du monde. Une première. «C’était un immense bonheur, relate Gaëtan Boissard. On est content de notre petite contribution au rugby français, qui est en pleine difficulté en ce moment. L’objectif maintenant, c’est d’être régulier, de toucher ce titre chaque année.»
Il avoue avoir quitté les U20 avec un pincement au coeur. Mais à Marcoussis, son ambition est immuable : «Former les champions de demain qui permettront à la France de gagner des titres.»

Chloé Marriault
Rugby et accidents

Le rugby français a été frappé par 4 décès de jeunes joueurs depuis le mois d'août, dont un étudiant dijonnais le 6 janvier dernier. En tant que formateur, Gaëtan Boissard est forcément touché.
«Il est très difficile d’apporter une explication à un tel enchaînement dramatique… Les statistiques montrent que le nombre d’accidents en rugby est en très nette diminution chaque année, et là, nous avons un pic spontané. À chaque fois qu’il y a eu des accidents, il y a eu un changement des règles qui a apporté une évolution rapide et efficace. Par le passé, il y a eu beaucoup d’accidents sur mêlée : les règles ont évolué (en fonction du niveau de jeu : plus d’impact à l’entrée et une poussée limitée) et un passeport technique à valider a été mis en place. Depuis le début de saison, la FFR a mis en place le programme #BienJoué avec des mesures pour améliorer la pratique chez les jeunes. La principale est l’interdiction du passage en force. De plus, il y a actuellement une forte volonté pour que la zone de plaquage ne dépasse pas le niveau des hanches pour tous les niveaux de pratique, comme c’est déjà le cas depuis de longues années chez les jeunes. Il y a également beaucoup de mesures qui concernent la gestion et la prévention des commotions cérébrales, avec par exemple la mise en place du carton bleu : l’arbitre peut sortir un joueur dés qu’il le souhaite s’il a le moindre doute.
En plus d’une évolution des règles, c’est surtout l’état d’esprit dans lequel on enseigne les bases du jeu qui est important : jouer sur l’évitement, faire vivre le ballon, s’amuser. À nous de progresser sur la façon dont on enseigne le rugby. Au cours de ma carrière, je n’ai pas particulièrement constaté d'augmentation de la violence des chocs. En revanche, j’ai croisé un bon paquet de joueurs qui jouaient au rugby avec une logique très différente de celle qui m’anime et que j’ai décrite. Il important d’accorder une importance particulière à l’apprentissage des techniques au contact, le plaquage par exemple, et de répéter très souvent ces gestes avec des correctifs précis et adaptés.»

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