juillet 2020

Jonathan Vincent voltige vers les sommets

À 15 ans, il prenait les commandes d’un avion, seul. A 22 ans, il fait partie des pilotes français les plus prometteurs. Pandémie de Covid-19 oblige, les compétitions ont été reportées, mais le jeune homme espère décrocher un titre national à la rentrée.
Photo Delphine Persyn

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« À 10 ans, j’ai assisté à un meeting aérien à Auxerre, avec mes parents. La vitesse, la puissance, le bruit, le côté élitiste… J’étais impressionné par les avions de chasse », se rappelle Jonathan Vincent, aujourd’hui âgé de 22 ans. Une révélation. Il commence à s’y intéresser de près et annonce à ses parents qu’il souhaite devenir pilote de chasse. Alors, ces derniers lui offrent son baptême de l’air à l’aéroclub de Sens (Yonne), non loin de Villebougis, où la famille réside. « Je suis descendu de l’avion avec les larmes aux yeux, raconte-t-il. C’est dingue de voler, cette sensation de liberté. Ça m’a confirmé le fait que je voulais devenir pilote. » Il commence à 12 ans une formation de pilote privé, à Sens. Accompagné d’un instructeur, il vole deux fois par mois sur un avion de tourisme.
Six mois plus tard, un avion de voltige aérienne (une discipline qui consiste à faire des figures) se pose sur la piste de son aéroclub. Le garçon a la chance de faire un tour. « Après le vol, je me suis dit que c’était carrément fou, qu’il fallait que j’en fasse. » Alors, en parallèle de ses vols classiques, l’Icaunais commence à s’entraîner en voltige aérienne à Nangis, en Seine-et-Marne. À lui les boucles, tonneaux, cloches, vols sur le dos… « J’aime l’adrénaline, la liberté encore plus grande que sur un avion classique et le fait de pouvoir maîtriser une machine exceptionnelle », s’enthousiasme-t-il. L’adolescent intègre à 14 ans le Pôle France de Dijon Voltige, en Côte-d’Or. Un an plus tard, il réalise son premier vol seul, en avion classique et en voltige. « Ça peut sembler surprenant de piloter un avion seul à cet âge là, alors qu’on ne peut pas conduire une voiture, mais c’est dans la continuité de la formation. Ça se fait finalement assez naturellement. »

Un objectif : devenir champion du monde

Il fait ses premières compétitions nationales en voltige à 15 ans. Les qualités pour être un bon pilote, selon lui ? « La rigueur, et la conscience du risque. Ce qui fait la différence, c’est avoir conscience qu’il faut parfois ne pas y aller car la météo est mauvaise. Et savoir s’adapter, notamment en voltige, avec le vent. Il faut aussi des qualités physiques. » Pour se préparer à ses vols, le jeune homme fait un peu de musculation, pas mal de course à pieds, du vélo, du cardio…
Un entraînement intense et une abnégation qui payent : il décroche des titres en biplace et ses résultats lui ouvrent les portes des compétitions en monoplace. Après avoir obtenu son bac S au lycée de Sens, il intègre à 19 ans l’équipe de France « espoir » (advanced) de voltige aérienne.
Il décroche le titre de vice-champion d'Europe (nationale 1). L’année suivante, il participe au championnat du monde. Il termine 9e sur 60 concurrents (nationale 1) et champion du monde par équipe. À 21 ans, il finit 3e au championnat de France et gagne la coupe de France (catégorie excellence). Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé la saison 2020. Le championnat de France et la Coupe de France sont reportés à septembre et octobre. Des compétitions où Jonathan Vincent espère bien monter sur le podium. Son objectif pour la suite : devenir champion du monde, en individuel.

Un quotidien consacré à la voltige

Il a bien conscience de la chance qu'il a eue de prendre des cours de pilotage très jeune. « L'aéronautique a un coût. Mais comme tout sport mécanique, on doit rechercher des partenaires afin de pouvoir s’entraîner. Je suis d'un milieu modeste, ma mère est policière scientifique et mon père conducteur de bus, mais mes parents, mon frère et moi-même avons fait des sacrifices pour me permettre d'en arriver où j'en suis aujourd'hui », explique-t-il.
Qu'en est-il du rêve de devenir pilote de chasse ? Est-ce toujours d’actualité ? « Lorsque j’ai commencé ma formation de pilote à 12 ans, c’était afin d’avoir plus de cartes en main au moment des sélections pour devenir pilote, raconte-t-il. Je me disais qu’ainsi, j’aurais eu des facilités car j'aurais déjà piloté un avion et acquis un certain nombre de connaissances dans l'aéronautique. Mais j’ai découvert la voltige et elle a commencé à prendre encore plus de place dans ma vie. » Si bien que pour l’instant, le jeune homme, toujours basé à Villebougis, a décidé de s’y consacrer.
En 2019, il a lancé sa société, Jonathan Vincent Aerobatics Airshows. Il fait des démonstrations de voltige aérienne sur des événements (courses automobiles, course moto…). Il propose, en outre, des baptêmes de voltige « sur une machine exceptionnelle », un Extra 330 LC. Un engin de 330 cv qui peut aller jusqu’à 430 km/h. 
En parallèle, il passe cette année une licence de pilote professionnel pour pouvoir postuler dans des compagnies aériennes en tant que pilote de ligne. Avec, toujours, la même envie : passer sa vie dans les airs, aux commandes.

Chloé Marriault
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