avril 2019

«Faire réfléchir aux préjugés»

«Les Fabriques citoyennes» passaient cette année par la réalisation de documentaires courts. Des élèves de Baume-les-Dames et de Dijon ont voulu évoquer les parcours du cinéaste Amor Hakkar et du peintre Yan Pei Ming.
Photo Yves Petit
«Faire réfléchir aux préjugés» «Faire réfléchir aux préjugés» «Faire réfléchir aux préjugés»

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Sept février, studio de la Rodia à Besançon. Jean-Philippe Putaud-Michalski, réalisateur de Mandeure, enregistre une deuxième série de voix off après une session au Silex (Auxerre) et avant une 3e à Audincourt (Moloco). Elles serviront de commentaires aux 19 films d’ "Histoire(s) en court" réalisés par des élèves de collèges et lycées de toute la région.
Pour l’instant, c’est Maëva, 17 ans, qui enregistre. Elle lit le texte qu’elle et ses camarades de terminale gestion administrative ont écrit pour raconter l’histoire d’Amor Hakkar, cinéaste bisontin aux origines algériennes. L’exercice n’est pas facile, mais les conseils de Jean-Philippe Putaud-Michalski sont précis. Il lui fait répéter autant de fois qu’il le faut, pour trouver le ton juste. «Ne récite pas. La voix off, c’est un partage dont les nuances portent le film». «Pousse le son en prenant une grande respiration». «Cette phrase, il faut la dire en souriant car elle évoque ses bons souvenirs». «Là, ça doit être un peu plus rythmé». «Insiste sur "destin artistique" car c’est ce qui le définit». «Il faut appuyer sur "Franc-Comtois bisontin et Algérien berbère", c’est important, on est dans le sujet».
En enregistrant, Jean-Philippe Putaud-Michalski pense déjà au montage à venir du film de 2 mn. Maëva, elle, termine un travail entamé en début d’année avec ses camarades du lycée Jouffroy d’Abbans à Baume-les-Dames. «Ca m’a plu, mais je ne pensais pas que ce serait si compliqué. Une bonne expérience».  Laura, l’une de ses camarades qui  l’a accompagnée pour la séance dessine un bilan positif de l’ensemble. «On ne connaissait pas Amor Hakkar et on a découvert quelqu’un de très sympa. Il était disponible, il est venu nous rencontrer au lycée. On a découvert des choses qu’on ne pensait pas, par exemple les bidonvilles aux Founottes. Son histoire inspire le respect, il est parti de rien pour arriver à ce qu’il voulait faire, des films. Cela peut faire réfléchir ceux qui ont des préjugés». 

   «Passer par le sensible
   et non la théorie»


C’est la première fois que Lyse Mahieu, prof de lettres et histoire et Roland Duflot, documentaliste, décident d’inscrire des élèves aux "Fabriques citoyennes". «J’ai toujours été sensible à cette thématique dit la première. Participer peut avoir un grand intérêt dans un lycée professionnel en milieu rural où les discriminations sont peut-être plus présentes… Rencontrer quelqu’un issu de la diversité permet de passer par le sensible et non la théorie. Sa personnalité, son parcours exemplaire peuvent aider à casser les préjugés. Quand Amor Hakkar est venu au lycée, c’était un temps fort».
Comme tous les autres participants, les élèves ont dû respecter certaines consignes : bâtir un court métrage à partir d’images d’archives et de leurs propres recherches avec uniquement un commentaire en voix off. Un très bon exercice selon Manuelle Desbrières, prof de français du collège Carnot, à Dijon, qui s’est intéressée avec ses élèves au peintre Yan Pei Ming. «L’aspect très positif du dispositif est le côté concret. C’est gratifiant pour les élèves de construire quelque chose, d’oser. Même si ça demande du temps, ça vaut le coup». Ceux de Carnot ont eu l’agrément d’être reçus par le peintre dans son atelier. «Il a été très disponible, nous a montré ses œuvres» raconte Louis, chargé de la voix off du groupe. La présence à leurs côtés d’Etienne, professeur stagiaire de 23 ans qui a l’avantage d’être passé par une école d’audiovisuel à Nice, leur permet d'aller plus loin dans la démarche. ils ont beaucoup filmé. Des séquences qu’ils ne pouvaient utiliser pour "les Fabriques citoyennes" en raison du format imposé. Mais ce n’est pas perdu : ils envisagent d’en faire un documentaire plus long. «Tous ces jeunes ont fait un travail d’enquête, de recherche d’archives, d’écriture souligne Jean-Philippe Putaud-Michalski. Et à mon avis, ça les a éveillés».

Stéphane Paris
En savoir plus
Les Fabriques citoyennes BFC sont une initiative du réseau information jeunesse de Bourgogne-Franche-Comté qui sensibilise, chaque année sous une forme différente, les élèves de la région aux discriminations. Elles sont soutenues par la DRDJSCS de Bourgogne-Franche-Comté.

lesfabriquescitoyennes-bfc.fr

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Elections européennes


mars 2024
Les élections approchent : 9 juin. Pour voter, il faut avoir 18 ans au plus tard la veille du scrutin et être inscrit sur les listes électorales d’une commune. Normalement, les moins de 26 ans sont déjà inscrits, notamment s'ils ont effectué le recensement citoyen à 16 ans. Mais si ce n'est pas le cas ou s'il y a eu déménagement depuis, il faut se réinscrire. Cette opération peut s'effectuer en ligne jusqu’au 1er mai (suivre ce lien) et jusqu’au 3 mai pour les inscriptions en mairie ou par courrier.

Prix de l'Homme debout


mars 2024
Le prix de l'Homme debout est un concours d'expression destiné aux jeunes de 12 à 15 ans organisé par le festival Livres dans la Boucle à Besançon. Il s'agit de défendre une idée en vidéo pendant 2 minutes sur le thème justice/injustice. Pour concourir, il faut participer à 2 ateliers gratuits puis envoyer son intervention via Whatsapp avant le 30 juin. 4 prix seront décernés en septembre (places de spectacles et de cinéma, carte Avantages Jeunes, rdv exclusif à Détonation). En savoir +

Appel à projets de solidarité internationale


février 2024
La Ville de Besançon soutient les associations bisontines engagées dans un projet de solidarité internationale ou d’éducation à la citoyenneté mondiale, en leur apportant une aide financière (15 000 euros répartis entre les différents projets retenus). Les associations loi 1901 à but non lucratif, ayant leur siège sur le territoire bisontin sont concernées par cette aide aux projets. Les formulaires de candidature sont téléchargeables sur le site de la Ville de Besançon. Ils doivent être envoyés avant le 1er avril par courrier (Ville de Besançon, service des relations internationales, 2 rue Mégevand, 25034 Besançon cedex) ou par mail (secretariat.relations-internationales@besancon.fr).

39-45, mémoires d'une jeunesse en guerre


janvier 2024
Radio Campus Besançon a recueilli quatre témoignages inédits de personnes ayant vécu la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient entre 9 et 18 ans et vivaient à Besançon, Ris-Orangis ou encore Coutances. Plongez au cœur de leur histoire ! Tous les épisodes sont en ligne sur le site campusbesancon.fr.

Harcèlement


septembre 2023
De plus en plus préoccupant, le harcèlement scolaire concernerait 2,6 % des élèves de CM1-CM2, 5,6 % des collégiens et 1,3 % des lycéens selon l'Education nationale. Pour y faire face, le ministère généralise le programme Phare (Prévenir le harcèlement et agir avec respect) et insiste sur l'utilisation des numéros d'urgence 3018 (cyberharcèlement) et 3020 (harcèlement scolaire). Un plan interministériel de lutte est en préparation.
Voir tout