La culture se consomme également à domicile. Surtout à domicile pourrait-on écrire : 84 et 82 % des répondants utilisent Internet et écoutent de la musique «tous les jours ou presque». La télévision et l’écoute de la radio viennent juste après, avec 75 et 60% des répondants y ayant recours entre tous les jours et 2 fois par semaine.
Par comparaison, à cette même fréquence, la lecture de livres, de BD et de la presse est pratiquée par 39%. On remarque avec Pierre Moisset que «le recours à ces supports (livres, BD, magazines, mais on peut aussi penser à la musique) semble assez lié à la fréquentation des bibliothèques auxquelles 42% des répondants disent ne jamais se rendre, tandis que 39% des répondants y vont plus d’une fois par mois».
Et la culture se produit. Avec les facilités liées aux nouvelles technologies, il n’est pas complètement étonnant de voir la photo et la vidéo arriver en tête, juste devant la musique. Dessin/peinture et écriture suivent tandis que le théâtre, le jonglage ou la poterie sont très marginalement pratiqués.
De manière peut-être plus étonnante, «la pratique de l’écriture (journal intime, textes de chanson, slam) devient moins fréquente à mesure que l’on avance en âge».
De la musique
De manière symptomatique, la musique focalise tous les problèmes de la culture jeune : presque tous en écoutent, beaucoup vont ou envie d’aller à des concerts, beaucoup la pratiquent. Et de ce point de vue les freins sont multiples : coût et difficulté d’accès à l’enseignement musical, côté électif et sélectif de ce dernier. Pour ceux qui jouent, difficultés de répéter, d’enregistrer et d’accès à des scènes sont évoquées régulièrement.
Typologie
Une étude serrée permet à Pierre Moisset de dresser le «portrait des quatre principales pratiques culturelles repérées dans le questionnaire» :
- la musique est plus fréquemment régulière et intense chez les jeunes hommes plus âgés et en emploi,
- la photo/vidéo est une pratique plus féminine et juvénile et concernent davantage les lycéens et les jeunes en formation par alternance,
- l’écriture est plus pratiquée par les femmes majeures.
- le dessin est une pratique, comme la photo/vidéo, plus fréquente chez les femmes et les mineurs.
Liberté de pratique
Dans la manière de pratiquer, deux données semblent notables : l’exercice se fait principalement sans encadrement (pour près de 71 % des répondants) et plus ils sont âgés, plus les jeunes déclarent fréquemment vouloir pratiquer beaucoup plus souvent.
Les discussions dans les ateliers ont révélé un autre problème : des enseignements, notamment du point de vue musical, «trop classiques, sélectifs et passant par des pédagogies peu attractives». Volonté de se démarquer de l'école, crainte d'être jugé ?
«Cette dénonciation est importante à souligner. Elle entre en résonance avec un «esprit» que l’on trouve dans d’autres remarques faites au cours des ateliers (notamment par rapport au sports collectifs) : la réticence des jeunes à avoir des pratiques sportives et culturelles trop axées sur la compétition, la distinction, l’excellence, le classement. Toutes choses qui rappellent la compétition scolaire. Il s’agit plus pour les jeunes de trouver un espace d’expression libre, gratuit (sans récompense ni sanction), même si cela demande un travail».
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