Deux principaux freins pondèrent les vélléités de sortie des jeunes. Sans surprise, le coût est le principal pour 62 % des répondants. Il est suivi des questions de temps et d’organisation, cité par 56 %. Les autres freins arrivent bien loin derrière : le manque d’information (27%) et l’éloignement des lieux de sorties culturelles (24%). Le besoin de personnes initiatrices est rare (17%).
«On notera que le veto des parents est très peu cité. Si le manque d’autonomie peut freiner l’accès aux sorties culturelles, ce n’est pas tant sous la forme d’un rappel à l’ordre des parents (qui appelleraient par exemple à prioriser les études) que sous la forme du sentiment ressenti par le jeune lui-même de devoir prioriser ses temps d’études et de se restreindre à ce qui est possible pour lui en terme de budget (problème de coût et d’organisation)».
Pierre Moisset remarque également des freins à différencier selon le type de sortie : l’éloignement et les horaires de transport concernent surtout les concerts de musiques actuelles, le manque d’information est lié aux musées, le manque d’initiation vaut pour les musées et les théâtres et ceux qui aimeraient aller plus souvent en bibliothèque ne le font pas pour des questions de temps..
Des solutions ?
Est-ce un problème ? Grosso modo, 40 % d’entre eux sont satisfaits de la fréquence de leur sortie. Pour les autres, les principales solutions à l’extension des sorties sont évidemment liées au prix : mettre en place ou généraliser des tarifs jeunes, étendre les avantages de la carte Avantages jeunes. L’adaptation des transports publics aux horaires de sorties vient ensuite. On note aussi que «les possibilités d’initiation ou de sorties groupées pourraient favoriser les sorties au théâtre».
Les discussions libres dans les ateliers confirment ces résultats : «les principaux freins qui ressortent sont le coût, les transports et l’information. Par ailleurs, l’accès aux activités culturelles connotées plus « légitimes » (théâtre, spectacle de danse) est plus entravé par des questions de repérage dans l’offre et de peur de se rendre seul à ces spectacles. En effet, la plupart des jeunes considèrent que le public des pièces de théâtre, de spectacles de danse, est différent d’eux et possède d’autres codes. Aussi ils craignent de paraître non-initiés, «ridicules», d’où leur demande de pouvoir aller à plusieurs à ces spectacles, histoire de pouvoir découvrir ces sorties culturelles en se protégeant du regard des publics initiés».
Remarque amplifiée par l’attitude des jeunes face à ces cultures loin d’eux : dans les discussions d’atelier, il ressort une crainte, une hostilité, une méconnaissance rédhibitoire, une peur de paraître ignorant vis-à-vis d’univers culturels distants.
Dans certains ateliers, on a noté «que les jeunes se disent mal informés alors qu’ils n’entreprennent aucune démarche pour l’être. Ce constat renvoie à deux éléments. D’une part, l’information sur les offres culturelles qui ne relèvent pas de la «culture jeune» ne figure pas dans des lieux qu’ils fréquentent. D’autre part, la majorité des jeunes a un rapport distant voire «méfiant» aux offres culturelles marquées du sceau de la légitimité (théâtre, musée, musiques classiques, opéra). Aussi, ils sont peut-être en attente d’une information qui, dans sa forme, permette de casser cette distance».
Les ateliers révèlent également une attente du côté des transports en commun, jugés chers et pas adaptés aux horaires des sorties.
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