Pour comprendre le fonctionnement de la justice, il faut voir en tête une idée principale : la séparation entre siège et parquet. Le siège étant constitué des magistrats qui jugent, c'es-à-dire tranchent les conflits par ordonnance, jugement ou arrêt, le parquet des accusateurs qui représentent les intérêts de la société. Moyen mnémotechnique : le siège correspond aux juges assis, le parquet à ceux qui sont debout en position d’accusateur. Il en découle une organisation "duale" : un tribunal de grande instance comme celui de Besançon est par exemple dirigé par un président et un procureur. Au-dessus d'eux, un président de cour d'appel et un procureur général.
Mais cette séparation concerne les fonctions, pas les personnes. La magistrature est un corps unique où chacun a prêté le même serment et peut théoriquement occuper n’importe quelle fonction une fois qu’il a obtenu le concours de l’école de la magistrature. Par la suite, chacun évolue et occupe différents postes selon les circonstances, les besoins, ses souhaits. Mais il faut garder à l’esprit que les juges sont tous issus de la même école et sont polyvalents. Au gré d'une carrière il est possible de passer d'un poste à l'autre, du siège au parquet.
Seconde distinction importante à faire, celle qui différencie le civil du pénal. La justice pénale a en charge les actions passibles de sanctions pénales qui correspondent à trois catégories d'infractions : les contraventions, les délits et les crimes. La justice civile s'occupe des conflits qui ne constituent pas une infraction pénale, tels les conflits de consommation, les dettes impayées, les conflits familiaux…
Troisième idée à retenir, l'indépendance de la justice. Pas la moins importante puisqu'elle découle de la séparation des pouvoirs et constitue en conséquence l'un des principaux fondements de la démocratie. Mais cette indépendance ne va pas sans garde-fous. Elle a ses corollaires indispensables : multiples recours possibles, saisines d'un juge par un autre pour certaines décisions. Par exemple un juge d'instruction qui veut imposer un régime de contrainte doit saisir le juge de la liberté et de la détention qui décide de le suivre ou non. Ces nécessités expliquent des procédures que l'on pourra qualifier de techniques, complexes, pointilleuses, longues, autant de qualificatifs qui sont justement nécessaires à un justice juste, qui prend le temps d'être éclairée et non pas procédurière pour le plaisir de l'être.
Pour mieux expliquer cet aspect inévitable, nous avons demandé à 8 magistrats de Besançon de décrire les principaux aspects de leur travail.
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