Importantes en quantité et en qualité, prestigieuses - Université oblige : les éditions des Presses universitaires franc-comtoises sont pourtant méconnues du public. On l'oublie souvent, la formation n'est pas la seule mission des Universités ni leur unique moyen d' évaluation. La recherche, la diffusionn et la valorisation des savoirs générés par celle-ci est un facteur aussi essentiel de connaissance, notamment au sein de la communauté scientifique. Dans ce cadre, le rôle de l'édition est capital. En créant dès 1954 les Annales littéraires de l'Université de Besançon, les universitaires bisontins l'ont compris très tôt. Nées en juin 1997, les Presses universitaires franc-comtoises bénéficient d'une pratique éditoriale rodée et d'une place reconnue aux niveaux national et international. Elle aboutit à un catalogue général riche, qui propose plusieurs dizaines de nouveaux titres chaque année, expression des activités de recherche des différentes composantes de l'Université, tant scientifiques que littéraires. Six revues sont également publiées par les PUFC. C'est évidemment pointu. Quelques exemples parmi les dernières publicatons : L'Imprégnation biblique des oeuvres en prose de Paul Claudel, La Guerre de Dix ans (1634-1644), Les Amphores en Gaule... Dans les différentes collections proposées Annales littéraires et sciences et techniques de l'Antiquité se taillent la part du lion.
Ces titres sont évidemment l'oeuvre de spécialistes. Ils passent par deux expertises réalisées par des chercheurs, l'une « en interne », l'autre « en externe », provenant d'une autre Université française ou étrangère, qui vérifient les qualités scientifiques et didactiques de l'ouvrage. Selon Jacques Annequin, directeur des PUFC, « l'Université de Franche-Comté se situe parmi les dix premières sur le plan éditorial, alors que d'autres ont un potentiel plus important ». Signe du dynamisme de cette politique éditoriale, la création des PUFC, en 1997, anticipait deux circulaires du Premier ministre qui précisaient et institutionnalisaient le rôle des éditeurs publics. En se positionnant sur ce créneau, l'Université de Franche-Comté modernisait son outil d'édition, en pensant notamment aux perspectives et problèmes générés par l'arrivée du multimédia. Et surtout, les PUFC, service commun de l'Université, s'inscrivaient dans le cadre du dispositif de valorisation de l'établissement mis en place à la même époque. « Nous avons le réel souci de nous intégrer aux autres éditeurs francs-comtois, de montrer que l'Université n'est pas coupée du monde extérieur », souligne Jacques Annequin. Représentatives d'une volonté générale d'ouverture et d'accessibilité, les PUFC ont pris part au collectif des Nompareilles et plus réce-ment ont représenté la région parmi 13 autres éditeurs au salon du livre de Paris. L'enrichissement est réciproque. Les PUFC participent bien sûr à la politique de valorisation de l'Université, mais elles veulent aussi s'ancrer dans la région, s'associer à la vie culturelle et partant de là de contribuer à mettre en valeur la région. Ainsi, en 2000, les Presses ont publié deux ouvrages sur la Franche-Comté au temps de Charles Quint à l'occasion du 500e anniversaire de sa naissance. Des titres sur Louis Bachelier, mathématicien reconnu qui a enseigné en Franche-Comté entre 1919 et 1937 et sur Victor Hugo dans le cadre du bicentenaire de sa naissance sont annoncés prochainement.
Un public plus large que des étudiants et des spécialistes peut trouver lui aussi son compte dans des éditions scientifiques et sérieuses. L'attrait suscité par l'université ouverte prouve que l'enseignement supérieur et la recherche ne sont pas voués à rester centrés sur eux-mêmes. Les PUFC ont lancé récemment une collection de «Didactiques» qui s'adresse aux professeurs de divers niveaux. Ainsi paraît Lire et comprendre les archives des XVIe et XVIIe siècles qui peut s'adresser à un vaste public intéressé par la lecture d'archives familiales ou autres. « Quand vous savez vous adresser à des étudiants, vous savez vous adresser à un large public » pense de toute façon Jacques Annequin.
S.P.
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