Cette double présentation recherche une forme d’anachronisme. La première mêle des œuvres anciennes à des œuvres contemporaines et la seconde convoque des faits divers anciens, des archives et l’histoire de la musique. « Le travail des artistes qui exposent au Frac, c’est un regard sur le monde actuel, une réaction, une critique et parfois une utopie. C’est aussi l’expression de l’art de notre époque. Donc normalement c’est censé concerner tous les publics » explique Sylvie Zavatta, directrice du Frac.
Cela débute au rez-de-chaussée avec Nino Laisné, artiste multi-facettes. Dans son exposition L’Air des infortunés, il raconte une histoire. Celle de "la Joueuse de tympanon", automate créée en 1772 par l’horloger allemand Pierre Kintzing, pour Marie-Antoinette. Pendant une dizaine d’années l’artiste est devenu investigateur. Il a étudié et analysé cette œuvre. « Cet objet a retenu mon attention à la fois pour la poupée, mais aussi pour la prouesse horlogère qui est incroyable. L’aspect musical m’a tout autant fasciné » affirme-t-il. La poupée frappe directement sur les cordes, grâce à son mécanisme. Elle peut jouer 8 compositions différentes. Avec l’aide de l’horloger Françis Plachta, Nino Laisné a souhaité réaliser un rêve. « Nous avons fait la reproduction exacte de l’œuvre initiale. Mais avec une différence : l’air n°6 est maintenant la berceuse que chantait Marie-Antoinette à ses enfants. »
« Le corps qui lâche et l'esprit qui s'échappe »
La visite continue à l’étage, avec Syncopes et Extases. Vertiges du temps. Stéphanie Jamet explique qu’il avait « envie de faire une exposition qui interroge le rapport au corps qui lâche et l’esprit qui s’échappe.» Dans la première salle, on s’intéresse donc aux effets de la syncope. Le point de départ est l’œuvre de Charles Antoine Coypel, L’Evanouissement d’Atalide. Alors qu’elle apprend la mort prochaine de son amant, elle s’écroule. Sous le choc, elle tombe en syncope. C’est un vertige sans fin qui commence entre les œuvres de cette première partie. Dans la seconde salle, Stéphanie Jamet s’est intéressée à l’extase sous toutes ses formes : sexuel, mystique et prise de drogue. En fond sonore "Atom heart mother" du groupe Pink Floyd qui marque « une période psychédélique » explique l’historienne. Enfin, dans la troisième salle, ce sont les syncopes elles-mêmes qui sont représentées.
Il est possible de visiter cette exposition, gratuitement, tous les dimanches à 15 h. Pour une visite interactive, la Fracbox est disponible à l’accueil du bâtiment. Elle contient des activités à réaliser au fil du parcours : dessins, collages, puzzles, jeux-découverte, etc.
Alexie Le Corroller
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.