mai 2023

Vivre avec l’écoanxiété

Ce mal-être, révélateur d’une vigilance par rapport à la détérioration de l’environnement, doit être pris au sérieux. Sans forcément l’empêcher mais en l’atténuant, comme l’explique Emmanuelle Cheminat, écothérapeute.
Photo Laurent Cheviet

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Le 24 octobre dernier, Graine, réseau régional de l’éducation à l’environnement, organisait des ateliers à propos d’écoanxiété destinés aux professionnels de ce domaine, eux-mêmes en première ligne face à cette source de mal-être. Une journée de psychologie positive dont le bilan affichait un état d’esprit des participants plus enjoué en fin qu’en début d’intervention. Indice que le mal-être de l’écoanxieux n’est pas une fatalité. Emmanuelle Cheminat, l’une des organisatrices, écothérapeute à La Clayette (Saône-et-Loire) en est convaincue. L’inverse serait en contradiction avec l’intitulé son métier de praticienne en psychologie positive et approche centrée solution, dans le domaine des liens entre l’homme et la nature. Elle propose à la fois des groupes de parole et des consultations individuelles. Elle assure que les sorties dans la nature et notamment les « bains de forêt » nés au Japon représentent un apport intéressant. « Les effets physiologiques sur le bien-être sont avérés scientifiquement. Ils agissent sur le stress, l’immunité, la tension artérielle, le taux de globules blancs notamment ». Marcher est bon pour la santé physique, mais Emmanuelle Cheminat signale qu’en ville, le niveau de stress augmente. Ce n’est pas le cas dans la nature, où se promener a déjà l’effet « d’amener une prise de conscience et une envie d’en prendre soin ».
Mais ce qu’elle propose va plus loin. « Il y a de la méditation, de la sensibilisation aux sons et aux sensations. L’allure est également importante. Les bénéfices sont moindres quand on marche vite ou quand on court en forêt ». Le bénéfice vient en particulier des molécules émises par les arbres. Emmanuelle Cheminat cite les phytoncides, particules aromatiques qui ont un effet sur le système nerveux.
L’écoanxiété touche d’abord les gens préoccupés par le changement climatique. Emmanuelle Cheminat cite Laure Noualhat, auteur de Comment rester écolo sans finir dépressif. Plus on s’intéresse au sujet, plus est attentif à ce que disent les scientifiques, plus on peut devenir anxieux et plus on s’y intéresse… et « la boule de neige grossit ». Cela peut générer divers états de la tristesse à la dépression. « L’écoanxiété n’est pas une pathologie, mais peut le devenir. On pourrait même appeler cela écolucidité, mais si elle devient trop préoccupante et problématique, il est conseillé de consulter ». Il est donc moins question de l’empêcher, car être dans le déni « est un autre mécanisme de protection », que d’apprendre à « vivre avec ». Recommandations : accueillir ses émotions, mettre un mot dessus, trouver un espace pour en parler et éviter de les ressentir seul. Agir individuellement ou en participant à des actions collectives. « Ça peut être un jardin collectif par exemple. Le fait de participer fait du bien, soulage, donne du sens. Pour cela, il faut prendre le temps de réfléchir à ce qui est important pour soi. Faire un potager ? Devenir végétarien ? Il faut pouvoir se demander ce qui nous fait du bien et se permettre de recharger les batteries. Parce que souvent, les gens impliqués dans l’écologie sont passionnés, se donnent à fond et se "crament". »
En photo
Forêt de Grattery. Se promener dans la nature soigne et incite à en prendre soin.

En savoir +
eco-therapeute.fr
graine-bourgogne-franche-comte.fr

Rafue
Le Réseau des professionnels de
l’accompagnement face à l’urgence écologique regroupe des professionnels formés à l’accompagnement de l’éco-anxiété. Un site avec annuaire des professionnels en France les recense :
asso-rafue.com

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octobre 2025
Peu évoqué dans le débat public, le deuil périnatal concerne les pertes de grossesses précoces du premier trimestre (200 000 par an en France) et la mortalité périnatale (interruption médicale de grossesse, décès in utero, à la naissance ou au cours des 7 premiers jours de vie) touchant près de 7 000 femmes et couples chaque année. Ce drame conduit à un traumatisme qui varie selon le moment de la grossesse ou encore, selon l'expérience personnelle propre à chaque femme et chaque couple. D'après le CHU de Besançon, les grossesses arrêtées précocement (GAP) concernent 15 à 20 % des grossesses au premier trimestre. Un chiffre conséquent " mais une prise en charge morcelée et hétérogène, avec des parcours peu lisibles, des moyens limités et un accompagnement insuffisant, ce qui aggrave la souffrance des patientes et des couples" . Pour répondre à ces lacunes, le CHU a mis en place une nouvelle filière de soins novatrice dans notre région dédiée entièrement aux GAP pilotée par un médecin référent, visant à offrir un parcours structuré, coordonné, plus humain, alliant prise en charge médicale adaptée et soutien psychologique. Parmi les actions mises en oeuvre figurent des consultations post-GAP spécifiques, des parcours mieux identifiés, un protocole standardisé, des supports pédagogiques pour les patientes etr les fratries, la création d’une box ressource à disposition. Le CHU souhaite aménager une nouvelle pièce dédiée appelée « salon des anges » et la rendre propice au recueillement. Pour mener à bien cette initiative, le fonds Phisalix (fonds de dotation du CHU) est à la recherche de 10 000 €. Chacun peut y contribuer ici.

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GAE Conseil, spécialiste de la prévention des conduites addictives en milieu professionnel, alerte sur une situation préoccupante à partir d'une enquête Odoxa.Santé mentale et addictions, un enjeu majeur de santé publique : Celle-ci anonce que 62 % des Français concernés par un trouble en santé mentale et 46 % par une addiction. Parmi les dix troubles testés dans l’étude, l'anxiété, affecte 51 % de la population. La dépression concerne 33 % des personnes, le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out 26 %.Près d’un Français sur cinq (18 %) a déjà eu des idées suicidaires, 15 % ont souffert de stress post-traumatique et 14 % d'hyperactivité. Par ailleurs, les Français ayant été affectés par un trouble de santé mentale au cours des 5 dernières années sont beaucoup plus nombreux à se dire dépendants de certaines pratiques par rapport aux Français non touchés (60 % contre 31 %). Le classement des troubles addicts est similaire au classement des pratiques addictives les plus répandues : 25 % estiment être dépendants des réseaux sociaux, 19 % des plateformes de streaming, 10 % des jeux vidéo et 10 % de l’alcool.

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janvier 2025
Cette note de A à E évalue les qualités nutritionnelles d'un produit. Pour éviter une mauvaise note, certains fabricants ont décidé de ne pas la mentionner, ce qui est en soi déjà un indice. Dans ce cas, pour chercher l'info sur un produit, il est possible de s'appuyer sur l'appli gratuite émanant de l'association Que choisir "Quelproduit". Une application qui permet également de s'informer sur les produits cosmétiques et ménagers.

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décembre 2024
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