décembre 2013

«Le parkour n’est pas un sport mais un art de vivre»

L’association des traceurs bisontins est née il y a e un an. Elle regroupe une quinzaine de jeunes qui s’adonnent au parkour, pratique née il y a une douzaine d’années sous l’appellation yamakasi, du nom du groupe créateur de l’art du déplacement urbain. Aujourd’hui, c’est donc parkour ou freerun et il n’est pas recommandé de s’y lancer sans précaution. Killian Touel, fondateur d’ATB, revient sur une pratique controversée qui peut paraître éloignée de notions comme sécurité ou organisation.
Photo Laurent Cheviet

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Quand avez-vous commencé le parkour ?
Il y a 7 ans, avec un ami de mon village, Etuz. On avait 14 ans, on se basait sur des vidéos du net pour s’entraîner. Puis on s’est retrouvés à Besançon pour nos études, on a fait connaissance avec d’autres pratiquants et un noyau s’est formé. On a commencé à vraiment comprendre la pratique, sa philosophie, l’entraînement nécessaire en rencontrant d’autres traceurs, en se renseignant notamment sur internet.L'an dernier, nous avons créé l’association pour être crédible et nous permettre d’aller plus loin avec des entraînements réguliers. Nous sommes adhérents de la FPK (fédération de parkour), la plus grosse des 5 fédérations nationales, dont le siège est à Dijon, capitale du parkour en France.

Qu’est-ce que le parkour ?
C’est un loisir et une activité physique consistant à aller d’un point A à un point B avec le plus d’efficacité et de rapidité possibles. L’idée est de trouver un moyen pour franchir les obstacles le mieux possible : course, saut, escalade avec des mouvements naturels, ce qui différencie de la gym. Le mouvement est cependant séparé entre ceux qui, comme la FPK, ne veulent pas de compétition et des groupes indépendants qui la prônent. Pour la FPK, le parkour n’est pas un sport mais un art martial, un art de vivre, une technique d’entraînement, une façon de se déplacer. Il n’y a pas d’adversaire, plutôt un partage avec l’autre qui doit amener à progresser. Certains disent aussi que la compétition amène la blessure parce qu’elle pousse à vouloir dépasser ses capacités, prendre des risques.

Justement, la pratique paraît risquée quand on voit opérer les jeunes en ville.
Elle l’est moins que l’équitation par exemple. Mais les gens ne connaissent pas bien, donc ça leur fait peur. C’est sûr que ça ne paraît pas évident quand on nous voit. Pourtant, c’est une pratique qui ne se sert d’aucun instrument, les deux pieds et les deux mains sont toujours libres. Du coup, on est toujours prêt à se rattraper. Celui qui est en skate ou en BMX sera gêné par l’objet. Dans la pratique, on se blesse très peu. Depuis que j’en fais, j’ai eu un problème aux ligaments de la cheville. Le pire que j’ai vu, c’est une rupture du tendon d’Achille, ce qui peut arriver dans n’importe quel sport. La blessure typique du parkour, c’est le « coin-coin », qui correspond à une hyperflexion de la cheville. Nous n’utilisons pas de protection particulière car la base du parkour est de connaître son corps et de savoir éviter les blessures. On apprend les positions adéquates, les mouvements et les techniques pour se rattraper. Jamais la tête en bas, les membres toujours prêts à réagir. C’est pour ça que le salto ne fait pas partie du parkour par exemple. Et puis on y va progressivement, en commençant au sol, avec des entraînements réguliers. Mais sur un obstacle, s’il arrive qu’on se trompe, ce n’est jamais de plusieurs mètres. C’est toujours en centimètres, ce qui laisse la possibilité de se rattraper. J’ajoute qu’on ne commence pas avant 15 ans quand on a une masse osseuse et un état de croissance adéquats. On n’accepte que ceux qui ont compris à quoi ils s’attaquent, qui savent mesurer les risques. Si c’est pour impressionner les filles, ce n’est pas la peine.

Comment le public vous perçoit-il ?
Les gens sont bloqués, il arrive qu’on se fasse insulter. Ils nous accusent de dégrader l’espace public. J’ai entendu quelqu’un nous dire qu’on abîmait le béton ! Alors qu’on se déplace en baskets dessus… On essaie d’expliquer ce qu’on fait mais la discussion est rarement possible. Pourtant, on ne dégrade rien : l’environnement est notre terrain de jeu alors on y fait attention. On a une charte et des règles fondamentales : le public est toujours prioritaire, quand il arrive qu’on fasse des traces, on nettoie. Chaque arrivant à l’association doit signer un papier de responsabilité. Mais on se fait régulièrement virer des spots (1) par le public. La police, elle, a appris à nous connaître, nous voit nous entraîner et on n’a plus de problèmes avec elle parce qu’on respecte les limites. Mais ce n’est pas le cas de tous les groupes : en Angleterre, un groupe comme les Storror prônent une liberté totale et décident d'aller où ils ont envie.

Recueilli par Stéphane Paris

(1) Spot : lieu qui dispose d’une concentration d’équipements urbains permettant de multiples mouvements.
Pour en savoir plus
www.fedeparkour.fr

I
l existe un brevet fédéral de parkour. Une formation s'est déroulée au Creps de Dijon du 21 au 25 octobre 2013.

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