janvier 2012

Bonnes impressions

Le domaine de l'imprimerie cache des métiers méconnus, avec d’importantes évolutions récentes. Exemple à Ornans.
Photo Laurent Cheviet

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A Ornans, l’imprimerie Simon existe depuis plus d’un siècle. Antoine et François, les deux frères, sont la 4e génération à gérer l’entreprise lancée par Lucien en 1909. Entre les débuts comme imprimerie – papeterie – librairie – photographe dans un petit local de la Grande rue et l’installation de 1850 m2 ans la zone de Noirichaud, elle a vécu toute l’évolution de l’imprimerie. Surtout l’accélération récente de l’ère du numérique, vécue par les deux frères. « Quand on a commencé, les salariés avaient de l’encre plein les mains, il y avait des manettes partout » se souvient Antoine. Aujourd’hui, rien à voir. Propreté, bruit minimal, réglages automatiques. Le numérique n’a pas seulement agi en faveur des rythmes de production, de l’efficacité ou de la qualité, mais aussi pour le confort des salariés. « La machine fait énormément de réglages, donc un conducteur peut aujourd’hui surtout se consacrer à la qualité. Il va plutôt avoir à vérifier la colorimétrie, un rendu de vernis que de se focaliser sur l’idée de faire entrer la papier à un bout pour qu’il sorte de l’autre. Avant, c’était un sport !». Antoine et François n’ont jamais hésité à intégrer les dernières innovations, à l’image du système de calage et de contrôle qualité automatique acquis en 2009 : ils étaient les premiers à s’en doter en France. Mais ils n’oublient pas le passé, la mémoire de leur métier. Leurs presses typographiques fonctionnent encore, ils les ont cédé, l’une aux éditions AEncrages à Baume-les-Dames, l’autre à Cédric Chauvelot, typographe franc-comtois installé à Bruxelles. « Elle sert entre autres à faire des imprimés pour la famille royale » annonce fièrement Antoine.
Côté emploi, les métiers de l’imprimerie subissent les aléas de la conjoncture, de variations importantes des commandes et d’une concurrence parfois internationale. A tel point que la convention collective admet une modulation importante au sein des 35 h, avec une amplitude de 21 à 50 h selon les semaines. « Pour ceux qui cherchent du travail, ce n’est pas toujours facile, il faut tomber au bon moment, cadre Antoine Simon. Il faut être prêt à bouger. Il faut aussi préciser des réalités différentes selon les fonctions. Les jeunes veulent par exemple tous être infographistes. Pour la dernière offre, j’ai eu 70 réponses ». A côté, un conducteur offset aura plus de chances de trouver du travail. Les fonctions au sein d’une entreprise sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le croire. « Il y a le prépresse, avec des techniciens et des créatifs, l’impression, avec désormais un secteur offset et un numérique et la finition. Sans compter tous les domaines que l’on retrouve dans tous les entreprises de production : administratif, commercial, logistique, transport et livraison, etc. » Au total, ils sont une trentaine dans l’entreprise Simon. Sur l’aspect imprimerie proprement dite, les fonctions sont assez spécialisées, que l’on parle de pliage, façonnage, reliure ou massicot. Seuls ceux qui sont en charge des impressions entièrement numérique gèrent le circuit de A à Z. «Ce sont nos nouveaux métiers. Ce service est là pour des petites séries, pour répondre à des demandes urgentes. C’est plus rapide, plus réactif, avec une grande latitude de personnalisation». Avoir les deux possibilités, offset et numérique, permet de pouvoir répondre à toutes les demandes.

Stéphane Paris

Les salaires
Les salaires sont d’une grande disparité en fonction des postes et des entreprises. A titre indicatif, la grille des minima s’échelonne de 1300 euros brut à 3400 euros brut mensuels.

Formation
Pas de formation spécifique imprimerie en Franche-Comté. Pour les jeunes qui souhaitent s’orienter vers ces métiers, il existe des diplômes du CAP à la licence professionnelle. Les principaux : CAP sérigraphie industrielle, BEP industries graphiques option production imprimée, bacs pros production graphique et production imprimée, BTS communication et industries graphiques, DMA arts graphiques option typographie. Il existe trois licences pros, dans des écoles réputées :
La licence pro gestion de la production industrielle spécialisée flux numériques et production d’imprimés se prépare à Grenoble INP – Pagora, 461 rue de la Papeterie, bp65, 38400 St-Martin d’Hères (04 76 57 45 01).
La licence pro ingénierie de la communication imprimée industrielle européenne coorganisée par l’INP-Pagora de Grenoble et le lycée Baggio (Lille).
La licence pro métiers de l’édition spécialité ingénierie et management des projets en communication et industries graphiques se prépare au CFA CPP Gobelins l’école de l’image, 11 rue du Ballon, 93160 Noisy-le-Grand (01 48 15 52 00) ou à l’IUT de Marne-la-Vallée, 2 rue Einstein, 77240 Champs-sur-Marne (01 60 95 85 85).
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