« J’accompagne une vingtaine de jeunes dans le cadre du programme ACI » annonce Lina Khei. ACI (pour les arts, les cultures, les intelligences), c’est son propre programme d’insertion sociale et professionnelle, officiellement reconnu par l’État et labellisé Qualiopi (1). Un programme qu’elle a élaboré seule, avec l’appui initial de Pays de Montbéliard Agglomération et qu’elle mène dans ses ateliers de Sainte-Suzanne ouverts en 2021. Le credo, c’est « travailler toute forme d’art, toute forme de culture pour faire émerger toute forme d’intelligence ». Sa philosophie, aider les jeunes, être en soutien mais en les laissant faire au maximum, histoire d’acquérir une expérience solide dans le montage de projet, depuis la recherche de partenaires jusqu'à la création de supports de communication. « Le programme leur parle car il y a une logique d’appropriation. Ils sont les acteurs principaux de leur formation. » Lina Khei met à leur disposition les espaces de ses ateliers, qui servent de lieux de création, de bureaux ou de salle de réunion, et du matériel. « Il y a aujourd’hui un gap intergénérationnel avec des jeunes hyperconnectés à qui il faut donner les moyens de s’exprimer » estime-t-elle.
Les adhérents développent leurs idées ; Lina Khei est là pour les aider à les structurer en leur donnant des pistes : créer une junior association, solliciter le Clap, « leur donner des contacts concrets ». « Je suis revenue dans le Pays de Montbéliard après la crise Covid et j’ai commencé à accompagner des jeunes bénévolement. Il y a un bon feeling avec eux. Comme j’aime faire des projets en synergie, j’essaie de leur transmettre la notion de partenariat ». Elle les conseille, mais les laisse agir le plus possible, l’acquisition de l’autonomie étant une autre de ses notions clés. Les intéressés, qui viennent dès qu’ils peuvent aux ateliers, confirment : « ici, on se sent chez nous ». Certains sont scolarisés, d’autres non, mais les ateliers leur sont ouverts le plus possible. « Je m’adapte à eux » sourit Lina Khei qui mène également toute l’année des projets ponctuels avec des lycées. Elle porte seule ce projet, mais sait s’entourer : « Je me sers de mon réseau national et international, par exemple pour aider les jeunes à aller à la fashion week. Et localement, on a des partenaires, mais aussi des parents qui s’impliquent ».
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