janvier 2012

Ils font l'hôpital

Un CHU fourmille de professions différentes. Quatre exemples à Besançon.
Photo Yves Petit
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Marine Genevois, aide-soignante
Après avoir débuté comme agent de service, Marine Genevois a suivi l’école d’aide soignante (l’entrée en école se fait sur concours avec un diplôme national du brevet, un diplôme du secteur sanitaire et social homologué au niveau V ou un CAP petite enfance), avant de revenir au CHU de Besançon en tant que telle en 1983. On définit généralement l’aide-soignante comme un professionnel très proche et aidant pour les patients, collaborateur de l’infirmier qui accomplit de nombreux soins courants non médicaux. Dans la réalité, il existe une grande diversité de pratique selon le lieu d’exercice. Marine Genevois a par exemple commencé aux soins intensifs avant de venir en gériatrie. Là, elle s’est dévolue aux soins de nursing (aide pour la toilette, confort, repas, accompagnement dans les gestes de la vie quotidienne) avant d’être détachée depuis 6 ans pour s’occuper exclusivement de nutrition des patients en veillant à l’application des prescriptions des médecins et diététiciens. «Nous avons un contact privilégié avec les patients, ils nous connaissent. C’est l’une des qualités que l’on demande aux aides-soignantes. S’occuper des personnes âgées est une spécialité à part pour laquelle je pense qu’il faut de l’expérience. Commencer par un autre service avant est une bonne chose».

Isabelle Vittori, secrétaire médicale
Après 15 ans dans l’immobilier, un marché du travail pas facile, Isabelle Vittori a opté pour une reconversion. Un an d’école de la Croix-Rouge lui a permis de décrocher un diplôme de secrétaire médico-social. Cette option a rapidement débouché : durant l’un de ses stages de formation, le professeur Bosset lui propose d’intégrer son équipe. «Théoriquement, on peut rentrer avec n’importe quel cursus, même si la DRH va privilégier celles qui ont fait la Croix-Rouge. Mais on ne peut devenir titulaire que sur concours». Accueil et secrétariat ne peuvent résumer le travail qui, comme pour les aides-soignantes, recouvre une certaine diversité selon les lieux, les services et les postes. «Pour l’administration je suis secrétaire du service radiothérapie, mais en fait je suis secrétaire du professeur Bosset, qui est chef de service, qu a des activités médicales mais aussi de recherche et d’enseignement. Pour l’activité médicale, je supervise  la gestion de la prise en charge des patients, à laquelle sont dévolues d’autres secrétaires. Etant secrétaire référente, je fais le lien avec la DRH pour la gestion des plannings, les vacances, l’accueil de stagiaires, etc. Pour le reste, je coordonne les agendas du professeur, gère ses disponibilités, m’occupe de ses déplacements, réservations d’hôtels, billets d’avion». Les qualités à démontrer selon elle ? Sens de l’accueil, compréhension, gentillesse, patience, être organisé, savoir prendre des initiatives quand il le faut, être capable de travailler en équipe. Des difficultés ? «Dans mon cas, j’aimerais beaucoup mieux maîtriser l’anglais car les activités du professeur Bosset m’amènent à devoir le pratiquer. De toute façon, je conseille aux jeunes la connaissance de cette langue, ce ne peut qu’être utile».

Emilie Gérard, préparatrice en pharmacie
Là encore, un intitulé mais une grande diversité de fonction. Emilie Gérard a choisi l’hôpital après avoir exercé en officine, où le côté commercial ne lui convenait pas. Dans les deux cas, il faut un brevet professionnel de préparateur en pharmacie (2 ans après le bac) mais pour l’hôpital, il faut également un diplôme d’Etat de préparateur en pharmacie hospitalier. «L’exercice au CHU, très sectorisé, donne lieu à des fonctions différentes selon que l’on soit affecté à la dispensation aux services, à la rétrocession, à la production, à la centrale d’approvisionnement des matériels stériles». Jusqu’à récemment, elle exerçait à l’unité de pharmacie clinique oncologique, qui s’occupe des préparations de chimiothérapies anticancéreuses. «A partir de prescriptions, il faut fabriquer et fournir les produits dans un délai rapide. C’est une responsabilité qui demande autonomie, concentration, dextérité, motivation. Mais l’UPCO est particulière et demande une formation interne de 1 à 2 mois». Outre les possibilités de changer de service, la pharmacie à l’hôpital offre selon elle de nombreux avantages par rapport à l’officine : travail beaucoup plus en équipe, au contact des médecins et infirmiers, responsabilité et diversité des tâches plus importantes, salaire plus élevé, meilleure reconnaissance. «Et il y a une vraie possibilité d’évolution de carrière, qui peut mener, par concours, à devenir cadre de santé ou directrice de soins».

Paul Da Silva, brancardier
«Même si nous souhaitons la mise en place d’une formation, pour l’instant, il n’y a pas besoin de diplôme pour être brancardier». Paul Da Silva est entré au CHU de Besançon il y a 16 ans. D’abord à la blanchisserie puis comme agent de service et récemment, à sa demande, comme brancardier. Pour exercer, le brevet de secourisme est recommandé mais pas obligatoire. Au CHU, ils sont une vingtaine. On les appelle pour déplacer les malades d’une chambre à une autre ou à un service. «Durant les trajets, on doit s’occuper de la sécurité et du confort des patients en veillant à la confidentialité. Il faut des qualités humaines, être capable de relationnel, d’être ouvert, empathique, savoir parler en gardant une certaine distance. On reste un maillon du monde médical». Travaillant en binôme ou à l’aide d’un appareil motorisé nomme bed mover, les brancardiers ont besoin d’une bonne connaissance de la topographie de l’hôpital et d’une bonne condition. Un jour, avec un podomètre, Paul Da Silva a mesuré avoir parcouru 16 km en 7 h environ.

Stéphane Paris
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