avril 2000

La plume d'un enfant de 42 ans d'expérience

"La Cité des fausses notes", excellent roman d'Amor Hakkar, raconte une jeunesse bisontine, il y a une trentaine d'années.

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
«Ce qui rassure toujours dans un bidonville, c'est qu'on est tous pareils. La lutte de classes ça n'existe pas entre nous et ce qui t'arrive de pire, c'est de monter parce que plus bas, il n'y a plus rien que la terre dans laquelle on t'enterre». Une réflexion parmi mille et une phrases intelligentes, touchantes et sincères d'Amor Hakkar, «enfant de 10 ans avec la mémoire d'un adulte de 42», dans son roman "La Cité des fausses notes", paru en février dernier. Le cinéaste bisontin d'origine berbère a senti l'envie de se retourner sur son enfance, probablement, comme il l'avoue, le moment le plus agréable de son existence. Après la réussite du film "Sale temps pour un voyou" et l'impossibilité de finir son deuxième projet cinématographique à cause de problèmes économiques, il s'est laissé tenter par la littérature. «Il ne faut qu'un papier et un stylo et cela m'a permis de me réaffirmer et de me soigner dans un moment où j'en avais besoin».

"La Cité des fausses notes" est donc un livre autobiographique ?
Je dirais que c'est un roman avec effectivement un certain nombre d'événements qui sont arrivés à moi-même où à des gens que j'aime, mais dans une dimension romancée, romanesque. La cité des fausses notes du titre n'est qu'une façon gaie de décrire les Founottes, quartier de Besançon. Je pense que tous ceux qui ont habité dans un bidonville semblable peuvent s'identifier au personnage principal. Toutefois, j'ai aussi essayé de donner à mon roman une dimension universelle.

Les enfants de 10 ans d'aujourd'hui pensent-ils de la même façon ?
Jusqu'à l'âge de 10 ans je crois que les enfants sont préservés des réalités matérielles et quotidiennes, ils sont encore un peu sur un nuage. Ils vivent dans un monde plutôt agréable plein de candeur, douceur, générosité et tendresse. Toutefois, je pense que les enfants des cités d'aujourd'hui ont perdu leurs racines. Leurs références culturelles sont désormais Nike ou Adidas et ils ont du mal à se situer. Or je crois qu'il est important pour tout individu de savoir d'où il vient. Le savoir fait qu'on s'intègre encore mieux dans la société où l'on vit.

Vous vous sentez plus Bisontin ou plus Algérien ?
Je suis arrivé en France quand j'avais 6 mois. Pendant longtemps je me suis cru Franc-Comtois et puis finalement j'ai découvert que j'étais aussi berbère. En termes poétiques, comme je dis parfois, dans mon coeur il y a effectivement les sapins du Jura mais il y a aussi les figuiers des Aurès, la région d'Algérie d'où je viens.

Après un film et un livre, quel est le prochain projet ?
Actuellement je travaille sur un documentaire pour une chaîne française sur une ville antique en Algérie.

Y aura-t-il un nouveau livre ?
Je ne sais pas. Par contre, je suis maintenant dans l'image et cela c'est mon métier.

Avez-vous pensé traduire le texte en images ?
Non. Comme écrivain de scénarios, je peux dire vraiment que j'ai pensé le livre pour la lecture. J'ai du mal à le penser en tant que film. J'avais envie de retourner à mon enfance et je l'ai fait, mais maintenant je n'ai plus besoin de mon passé. Plutôt de me concentrer sur de nouvelles histoires d'adultes.

M.R.


"La Cité des fausses notes", disponible en librairie aux éditions Pétrelle.

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Lire et faire lire


juillet 2022
Ce dispositif créé par la ligue de l'enseignement du Doubs recherche des bénévoles à la rentrée pour lire auprès des enfants et/ou personnes âgées. Lire et Faire Lire, propose des séances de lecture aux enfants de la crèche jusqu'au collège, pour transmettre le goût de la lecture au jeune public et créer un lien intergénérationnel. Les bénévoles interviennent chaque semaine de l'année scolaire, pendant les vacances ou pendant des événements ponctuels, auprès de petits groupes. Près de 100 bénévoles s'engagent avec Lire et faire lire dans le département du Doubs, mais pour élargir le territoire d'intervention et répondre aux nombreuses demandes de nouvelles recrues sont espérées. Pour les accompagner, un programme de formations et plusieurs temps conviviaux sont organisés. Pour toute question ou pour s'inscrire, contacter Yamila Jofre : yjofre.ligue25@laliguebfc.org, 03 81 25 06 44.

Les Impatientes


décembre 2020
Les lycéens ont choisi : leur prix Goncourt 2020 est attribué à Djaïli Amadou Amal pour son roman à propos de 3 destins de femmes, Les Impatientes.

Boîtes à livres


avril 2018
Imaginées par le Conseil consultatif d’habitants de la Boucle, 13 boîtes à livres sont installées dans les quartiers de Besançon. Sous forme d’abris dans lesquels peuvent être déposés et empruntés gratuitement des livres, elles ont vocation à être un outil de partage de savoirs entre les habitants. Des mini bibliothèques collaboratives gratuites en somme. Leurs adresses : 10 rue de la Préfecture, 6 et 29 D chemin des Tilleroyes, croisement des chemins du Sanatorium et de Courvoisier, 7 rue Picasso, pôle d'échange des Orchamps, 20 rue de Vigney, 4 rue de l’Eglise, 9T rue Jean Wyrsch, 49 chemin de Valentin, 51 rue de l’Epitaphe, 8 bis chemin des Monts de Bregille du Haut, 7 place Flore.

BD


février 2016
Le palmarès du festival d'Angoulême 2016 a été dévolié le 30 janvier : 20 prix ont été attribués, parmi lesquels le Fauve d'or (meilleur album) à "Ici" de Richard McGuire, le prix spécial du jury à "Carnet de santé foireuse" de Pozla, le prix jeunesse au "Grand méchant renard" de Benjamin Renner, le prix jeunes talents à Cheyenne Olivier pour "Fashion victim". Palmarès complet ici.

lulu.com/fr


octobre 2015
Ce site d’autopublication a été créé en 2002 pour permettre aux créateurs de livres, de vidéos, de journaux, d’oeuvres multimédia ou d’autres contenus de publier leurs travaux eux-mêmes en contrôlant leur édition et leur copyright. Lulu s'est aujourd'hui recentrés sur le livre (livres papier, calendriers, albums photos, e-books) et annonce près de 1,8 million de publications en 13 ans. L’utilisateur dispose d'aides et conseils pour démarrer, publier, vendre ou acheter. Le créateur lui-même fixe le prix de vente au public, en recevant un pourcentage des bénéfices. Dans le cas des médias numériques, le processus est gratuit et le travail reste accessible aux 75 000 navigateurs du site par jour. Une occasion pour ceux qui ont toujours voulu essayer leurs aptitudes à écrire. 
Voir tout