juin 2000

Musées des cultures et techniques : une densité franc-comtoise

L'association des musées des techniques et cultures comtoises regroupe des sites actuellement prisé. Entretien avec Claire Armbruster, chargée du développement touristique.

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Peut-on rappeler l'historique de l'association ?
Elle a été créée en 1978 pour regrouper des sites du patrimoine industriel, sous le nom d'association comtoise des arts et traditions populaires. Son but était de conserver et sauvegarder ce patrimoine. Son travail de départ était surtout de faire classer certains sites et d'entreprendre des travaux de restauration. Puis des sites, des expos ont été ouverts au public. Aujourd'hui, des musées et des entreprises en activité en font partie. Il faut signaler qu'il n'existe que deux réseaux équivalents en Europe, en Catalogne et en Westphalie.

Parmi les initiatives pour faire connaître ces musées, le passeport inter-musées a vu le jour en 1992. Quel est son principe ?
Il s'agissait au départ d'inciter le visiteur d'un site à aller en voir d'autres. Le passeport est gratuit, il est remis automatiquement lors d'une première visite dans un des sites partenaires. Son utilisateur bénéficie par la suite de tarifs dégressifs et d'entrées gratuites dans le réseau. Ce dernier comprend actuellement tous les musées des techniques et cultures comtoises, mais aussi d'autres lieux. Dès le début on a souhaité associer des sites forts : il y a eu d'abord la saline royale d'Arc-et-Senans et le musée Peugeot. D'autres ont suivi et aujourd'hui le passeport est valable par exemple pour 8 musées suisses. Ce passeport est intéressant pour nous car il nous permet de faire des statistiques, de connaître les flux de visites : on s'aperçoit par exemple qu'entre les deux salines, le lien marche bien.

Quel est le bilan ?
L'an dernier, on a édité 250 000 passeports ; 240 000 ont été dif-fusés. En 1992, il y en avait 120 000. On peut aussi indiquer qu'il a actuellement plus de 42000 utilisateurs par an. Dans l'ensemble, les sites reçoivent environ 300 000 visiteurs adultes, dont 14 % sont des utilisateurs du passeport. 30 % de ceux qui s'en servent ne le font qu'une fois et 70 % plus de deux.

Comment expliquez-vous le succès actuel de ce type de musées ?
C'est vrai qu'ils sont à la mode, que l'audience est plutôt en hausse ces dernières années alors que les autres musées baissent. On note aussi qu'ils touchent toutes les catégories socio-professionnelles, ce qui n'est pas le cas des musées des beaux-arts. Je pense que c'est lié au retour au traditionnel. C'est une tendance générale qui se voit aussi dans l'intérêt pour les produits locaux, du terroir. Et puis ça correspond aussi au développement d'un type de vacances signifié par l'expression «ne pas bronzer idiot». Cela va de pair avec le tourisme vert, la randonnée, le public familial et il faut remarquer que la Franche-Comté est propice à ces aspects. C'est d'ailleurs une particularité régionale d'avoir autant de musées techniques. Enfin, il ne faut pas oublier le gros travail de promotion et d'amélioration des différents sites, dont le meilleur exemple est la taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne.

Vous développez des relations avec la Suisse.
Depuis 1997, le passeport est fran-co-suisse. Pour la première année, il y avait 5 sites côté suisse et maintenant trois de plus. Reste à mieux faire connaître l'opération en Suisse. En second lieu, nous avons créé une borne interactive franco-suisse. Enfin, nous avons élaboré une brochure commune qui s'adresse aux professionnels du voyage, autocaristes, associations, clubs troisième âge avec également des propositions pour les enseignants. Elle comporte des idées de séjours, circuits, visites, des tarifs, des infos pratiques. Enfin, on espère créer des actions ponctuelles communes entre sites : par exemple, l'an prochain, présenter les sites métallurgiques francs-comtois au musée du chemin de fer de Vallorbe.

Recueilli par Stéphane Paris
Musées des techniques & cultures comtoises
Rue des Prémoureaux
39110 Salins-les-Bains
03 84 73 22 04
webmuseo.com

Passeport inter-musées
Le passeport inter-musées est un document délivré gratuitement lors d'une première visite dans l'un des 29 sites partenaires. Il donne droit à des visites à tarif réduit dans les autres musées et à des entrées gratuites (pour la 6e, la 12e, la 18e et la 25e visite). En outre, un jeu concours permet de gagner pendulettes, montres suisses, séjours, etc. Les musées actuels : Dans le Doubs : Musée de l'aventure Peugeot (Sochaux), musée des maisons comtoises de Nancray, musée de la montre (Villers-le-Lac), taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne, saline royale d'Arc-et-Senans. Dans le Jura : Musée de la boissellerie (Bois d'Amont), maison du lapidaire (Lamoura), musée des pipiers, diamantaires et lapidaires (St-Claude), musée du jouet (Moirans-en-Montagne), musée de la lunetterie (Morez), exposition «forgerons de Syam», salines de Salins-les-Bains, musée de la vigne et du vin (Arbois). En Haute-Saône : Musée 1900 des arts et techniques (Champlitte), musée des arts et traditions populaires (Champlitte), verrerie-cristallerie de Passavant-la-Rochère, écomusée du pays de la cerise (Fougerolles), musée de la montagne (Château-Lambert), musée de la mine Marcel Maulini (Ronchamp). Dans le Territoire de Belfort : Forge-musée d'Etueffont, musée Frédéric Japy (Beaucourt). En Suisse : Moulins souterrains du Col-des-Roches, musée d'horlogerie du château des Monts (Le Locle), musée international d'horlogerie (La Chaux-de-Fonds), mines d'asphalte et musée industriel (Travers), musée CIMA - centre international de la mécanique d'art (Ste-Croix), musée Baud des musiques mécaniques anciennes (L'Auberson), musée du fer et du chemin de fer (Vallorbe), espace horloger de la vallée de Joux (Le Sentier).



Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Atelier de Gustave Courbet


juillet 2023
Cet été, l’atelier de Gustave Courbet à Ornans ouvre en entrée libre et gratuite ! Des visites guidées (payantes, 4 euros) permettent aussi aux visiteurs de mieux comprendre la place de ce lieu dans la vie et la carrière du peintre. Une exposition retraçant son histoire est en place, avec sa palette d’atelier, ainsi que quelques œuvres originales, dont la reproduction de L’Hallali du cerf. Du 1er juin au 1er octobre, l’atelier est ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h. Infos.

Le Centre de lumières


avril 2023
Cette nouvelle exposition permanente de la Saline royale d'Arc-et-Senans propose une immersion dans les sites du patrimoine mondial de l'Unesco, dont fait partie la saline. Dans une salle de 1500 m2, des écrans interactifs permettent d'en savoir plus sur les sites et sur la notion de patrimoine mondial, pendant que des films géants en 3D présentent 8 sites au fil de séances échelonnées dans la journée : la Saline royale, Palmyre, Laptis Magna, Gizeh, la tombe d'Humayun à Delhi, Venise, la Serrania de la Lindosa, Angkor, Samarcande.

Le Chemin gourmand


février 2022
L'Agef, association spécialisée dans l'accueil et le travail des personnes en situation de handicap, organise le Chemin gourmand, manifestation annuelle pour faire vivre l'association, le 26 juin. Il s'agit d'une journée convivale et gourmande avec visites, balade pédestre et animations musicales à Nuits-Saint-Georges. Places limitées. Réservations (46 euros/adulte, 22 euros/ enfant de 7 à 16 ans, gratuit pour les moins de 6 ans) : 0782696825 et chemingourmand@agef21.fr

Histopad, visite en réalité augmentée


juillet 2020
La saline royale d'Arc-et-Senans propose une plongée au 18e siècle, à la rencontre des ouvriers du sel au temps de la manufacture. La tablette tactile Histopad, produite en collaboration avec Histovery, embarque les visiteurs en 1780 dans une manufacture qui vient d'être achevée. Grâce à des reconstitutions 360°, des vidéos et des commentaires audios, les visiteurs découvrent l'organisation de la manufacture, la répartition des rôles et les différents procédés de production de l'or blanc. En savoir +

Vivre fermier


juin 2020
Les producteurs du réseau Bienvenue à la ferme proposent des vacances fermières : ils accueillent en faisant partager le quotidien de leur métier, avec hébergements en gîtes, chambres d'hôtes, campings ou accueil de camping-cars, selon les cas. Il est également possible de choisir des visites de ferme pour découvrir animaux, plantations ou ateliers. En savoir plus : ici pour les séjours ; là pour les visites.
Voir tout