mai 2015

Petits et mal-aimés

Dégoût, répulsion : invariablement, au gré des enquêtes, ce sont les principaux sentiments qu’inspirent les insectes.
Photo Laurent Cheviet

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Un sondage réalisé en 2010 par Ipsos auprès de 1000 Français âgés de plus de 16 ans enregistrait 72 % de personnes dégoûtées (79 % du côté des femmes, 64 % pour les hommes) par les insectes. C’est le premier sentiment cité par 43 % des personnes interrogées, loin devant l’indifférence. La peur, elle, est moins fréquemment déclarée avec 41 % de citations – mais 54 % pour les femmes.  Elle est cependant très fréquente au sujet des araignées, avec une propension courante à la phobie, forme de peur «excessive et incontrôlable» se manifestant par des réactions émotionnelles intenses pouvant provoquer maux de ventre, panique et jusqu’à l’évanouissement.
Les trois quarts des personnes interrogées estiment que ces sentiments, peur et dégoûts, sont parfaitement rationnels. Dans ce contexte, pas étonnant de savoir que seulement 9 % de la population accepte la cohabitation, les autres préférant s’en débarrasser.

   Apprendre à les connaître

Comment l’expliquer ? Pour la répulsion, l’apparence. Pour la phobie, la taille qui donne la faculté «sournoise» de se glisser et de surgir partout, de passer inaperçu. Pour la peur, l’idée qu’ils piquent, même si la plupart des piqûres sont inoffensives. Les spécialistes évoquent également une association fréquente à la saleté (pour les mouches, c’est un peu vrai). Question soufflée par Frédéric Mora, entomologiste au conservatoire botanique national de Franche-Comté  : «pourquoi fait-on une différence entre papillons de jour et papillons de nuit ? Les premiers sont plutôt appréciés, les seconds beaucoup moins».
Pour l’ensemble de ces sentiments, la méconnaissance demeure la principale cause. La peur de l’inconnu associée à des notions erronées, souvent transmises par bouche à oreille. Une transmission culturelle par les parents, l’environnement mais aussi les films et les livres corroborée par l’absence de ce type de sentiment en d’autres lieux de la planète où les insectes sont beaucoup mieux acceptés.
«Ce sont surtout les adultes qui ont des réactions de rejet note Frédéric Mora. Lorsqu’on va dans les classes, les enfants sont réticents dans un premier temps mais rapidement, quand on explique, la plupart adhèrent et se montrent curieux». Frédéric Maillot, technicien animalier à la Citadelle de Besançon, fait la même remarque. «J'ai vu une institutrice à la réaction démesurée par rapport à ce que l'on montrait aux enfants. Je pense qu’il s’agit vraiment de méconnaissance, même si l’on évoque aussi l’hypothèse de réflexes ancestraux. Mais on voit bien que les enfants ont moins peur».
La crainte viendrait donc d’une transmission des adultes. «Pour surmonter celle-ci, il faut apprendre à connaître les insectes pense Frédéric Mora. C’est un peu comme les champignons, il faut savoir ceux qui posent problème. Il y a des pays où les insectes sont beaucoup plus dangereux mais où les gens sont plus habitués à les côtoyer et savent lesquels ils peuvent ramasser».

S.P.
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