septembre 2025

« La contraception commence à devenir une préoccupation de couple »

Médecin intervenant au Centre d’information et de consultation sur la sexualité de Besançon, Raphaël Bartier observe des évolutions dans les usages.
Dessin Christian Maucler

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Qu’est-ce qui influence le choix de moyens de contraception ?
Le remboursement, qui existe notamment pour les moins de 26 ans pour la contraception orale, certaines marques de préservatifs, l’implant contraceptif et le dispositif intra-utérin. Dans les critères de choix, on observe ne augmentation de la peur et méfiance par rapport aux hormones. Le DIU et implant peuvent aussi être choisis pour retirer la charge mentale de la prise journalière.

Percevez-vous des évolutions ?
La pilule chez les femmes, les préservatifs chez les hommes, restent les deux principaux usages. Mais on voit de plus en plus de femmes aller vers le dispositif intra-utérin pour éviter les problèmes hormonaux. Et l’on voit plus de demandes de contraception définitive.

Et chez les hommes ?
On se rend compte que la contraception devient de plus en plus une préoccupation de couple. En tout cas, on a de plus en plus de consultations de couples. On voit émerger des demandes par rapport aux moyens de contraception thermique pour les hommes. Ce n’est pas la majorité, mais la question se pose de plus en plus. Il y a certaines contraintes, mais c’est aussi vrai pour les femmes.

Le préservatif est également un moyen de prévention des MST. Son utilisation est-elle acquise ?
C’est sûr qu’il était beaucoup plus utilisé lors de l’émergence du Sida. Il y a un fléchissement de l’utilisation chez les jeunes. C’est dû à plusieurs facteurs. Il y a un aspect générationnel. Les nouvelles générations se sentent moins concernées que celles qui ont connu l’arrivée du sida ; ils en ont moins peur. Rien n’est acquis, on doit toujours renouveler l’information, d’autant que désormais on lutte contre les réseaux sociaux et internet. Ces derniers contribuent à banaliser la maladie. Il y a aussi de la désinformation. Il y a toujours ceux qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres. Et il y a aussi l’absence d’information qui peut être multifactoriels entre le désintérêt, la peur d’en parler, la peur du jugement, le tabou… L’éducation à la vie affective et sexuelle n’est pas évidente et dans les familles, on n’en parle pas trop. On va voir ce que donne le programme Evar qui arrive à la rentrée (1).

L’accès à la contraception peut être un frein dans certains territoires.
Ce n’est pas toujours facile, mais c’est toujours possible, même sans moyens. Ici, au Cics, c’est gratuit. On peut même délivrer des prescriptions anonymes.
(1)
Programmes du ministère de l’Education nationale : éducation à la vie affective et relationnelle aux niveaux maternelle et élémentaire, éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité pour les collèges et lycées. 

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