Le rapport du CSF (Contexte des sexualités en France) qui reprend les premiers
résultats de l’enquête CSF-2023 Inserm-ANRS-MIE (?) montre que la sexualité ainsi que les comportements sexuels des jeunes de 15 à 21 ans sont en plein changement.
C’est notamment dans l’utilisation de moyens de contraception que les jeunes d’aujourd’hui rompent les habitudes de leurs aînés. Alors que celle-ci avait connu une augmentation après la légalisation de la contraception en 1987 pour atteindre un taux d’utilisation maximal en 2004-2006, ce taux est en baisse.
Selon l’enquête, ce n’est pas tant la popularité des moyens de contraception en soi qui évolue mais plutôt l’utilisation de certains moyens. Tandis que l’usage stérilet et des méthodes naturelles augmentent, celle de la pilule diminue drastiquement.
« La distribution des méthodes contraceptives évolue de manière significative, révélant une désaffection croissante envers la pilule depuis 2005 ». Si en 2005 la moitié des femmes utilisaient la pilule, elles n’étaient en 2023 plus que 26,8 %. Elle reste tout de même le contraceptif principal des 18-29 ans avec 36,6 % de femmes sous traitement. En parallèle, la contraception d’urgence augmente fortement chez les lycéens et les collégiens. Selon l’enquête EnCLASS (?) Relations amoureuses et sexuelles chez les collégiens de 4e-3e et les lycéens en 2022,
« la proportion d’élèves qui déclarent avoir eu recours à une contraception d’urgence au décours du dernier rapport sexuel a augmenté de 5 points, passant de 5,3 % en 2018 à 10,5 % en 2022 », soit une multiplication par deux pour les lycéens.
L’enquête CSF 2023 montre que ces évolutions de comportement face à la sexualité sont de plus en plus visibles avec des conséquences tangibles. La baisse d’utilisation du préservatif ouvre la voie aux IST avec une prévalence de la chlamydia trachomatis pour les 18-19 ans et une prévalence de la mycoplasma genitalium pour les jeunes de 26-29 ans. Cette augmentation des IST s’associe à une couverture vaccinale insuffisante avec seulement 50,6 % des femmes et 20,2 % des hommes de 15-29 ans qui sont vaccinés contre le papillomavirus, des estimations qui sont
« en deçà des objectifs de la stratégie française de lutte contre le cancer lié au papillomavirus 2021-2030 ». Cette évolution de l’usage du préservatif chez les jeunes cause aussi une augmentation des grossesses non souhaitées.
« En 2023, 51,8 % des dernières grossesses survenues dans les 5 ans sont non souhaitées chez les jeunes femmes de 18 à 29 ans contre 27,8 % chez les 30-49 ans ».
Lola Goll
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