juillet 2018

Urgence d'une intervention sur les addictions ?

La nouvelle étude "Les Addictions chez les jeunes" recommande une amélioration de la politique de santé et de sécurité publique.
Dessin Christian Maucler

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
L’ouverture récente du premier magasin vendeur de cannabis à Besançon suscite des polémiques chez les Bisontins, bien qu'il soit commercialisé à des fins médicales et avec très peu de THC (agent stupéfiant), pour justement lutter contre la dépendance. Pourtant, le moins qu’on puisse dire, c’est que la circulation de ce produit n’est pas un phénomène rare dans la ville. Ni ailleurs en France.
L’enquête "Les Addictions chez les jeunes (14-24 ans)" (1) met en lumière les addictions engendrées par ces drogues, entre autres, à l’échelle nationale, et le manque de prévention chez les parents des consommateurs.
La Franche-Comté est l’une des régions les plus consommatrices de cannabis du pays. La facilité à s'en procurer est due en particulier à la proximité de la Suisse et de l’Allemagne.
Et pour ceux qui n’en consomment pas forcément, ils peuvent se retrouver en proie à d’autres types d’addictions. Il y a par exemple, sans grande surprise, l’alcool, le tabac, et beaucoup plus rarement, les substances telles que la cocaïne, la MDMA et l’ecstasy.
Même si ces drogues, en plus d’être nocives, sont banalisées, ce ne sont pas les produits les plus addictifs. La dépendance aux réseaux sociaux crève littéralement l’écran : un quart des jeunes passe en moyenne cinq heures par jour dessus. Les jeux vidéo se placent juste après et la pornographie clôt ce top 3. A eux seuls, les écrans représentent la plus grosse et la plus rapide addiction jamais vue à ce jour, et à l’échelle mondiale.
Il semble cependant que, là où les jeunes ont bien conscience de la fréquence dangereuse de leur consommation, les plus désinformés ne sont autres que leurs parents. Soit parce qu’ils ne veulent pas voir à quoi leurs enfants sont exposés, soit parce qu’ils ignorent à quel point il est facile de se procurer ces substances. Les consommateurs disent bien que la limite d’âge sur le tabac, l’alcool et la pornographie est très peu vérifiée et négligée. Bien qu’une législation soit mise en place pour lutter contre ces dépendances, elle n’est pas beaucoup respectée.
D’ailleurs, aucune politique concrète n’a été établie pour prévenir les parents sur les dangers de l’addiction, sur la manière dont on peut en identifier les «symptômes» et sur les façons de les prévenir ou de les combattre. D’après les études faites à ce sujet, il y a urgence.

SD
(1)
Enquête de la Fondation pour l'innovation politique, la Fondation Gabriel Péri et les Fonds Actions Addictions, sur un échantillon de 1 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans (402 parents interrogés par Ipsos), ainsi qu'au grand public (2005 parents interrogés par Ipsos)

Lire l'enquête
En libre accès sur actions-addictions.org

Lycéens
L'addiction au tabac touche majoritairement les lycéens. 61% d'entre eux ont déjà fumé une cigarette et 23 % le font de manière quotidienne selon une enquête de Santé publique France. Il s'avère aussi que les élèves scolarisés dans l'enseignement technique et professionnel sont beaucoup plus facilement sous l'emprise du tabac que ceux de l'enseignement général.

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Alcools


octobre 2025
Le neurobiologiste Mickael Naassila vient de publier J'arrête de boire sans devenir chiant (éditions Solar, 18 euros). Son propos : à aucun moment l'alcool n'est bénéfique à la santé et toute consommation, même minime, comporte des risques. Les seuils de déclenchement de cancers sont par exemple assez bas. Sinon : risques cardiovasculaires, atteintes au foie, déficits congitifs, démence précoce, violence, accidents de la route. Et si chacun souhaite faire le point sur sa consommation : mydefi.life. Santé !

Centre garatuit d'information, de dépistage et de diagnostic du Doubs-Jura


octobre 2025
Cet organisme assure un accueil anonyme, confidentiel et gratuit pour le dépistage, la prévention, le traitement et le suivi des infections sexuellement transmissibles. Il propose également un service de vaccination (hépatite A et B, HPV), une évaluation des risques, la délivrance de contraception d'urgence et des conseils personnalisés en santé sexuelle. Accueils à Besançon (15 avenue Denfert Rochereau, 0381634450), Montbéliard (40 faubourg de Besançon, 0381993700); dole (CH, 73 avenue Léon Jouhaux, 0384798077), Lons (CH, 55 rue du Dr Jean Michel, 0384356206). Infos sur ahs-fc.fr.

Deuil périnatal


octobre 2025
Peu évoqué dans le débat public, le deuil périnatal concerne les pertes de grossesses précoces du premier trimestre (200 000 par an en France) et la mortalité périnatale (interruption médicale de grossesse, décès in utero, à la naissance ou au cours des 7 premiers jours de vie) touchant près de 7 000 femmes et couples chaque année. Ce drame conduit à un traumatisme qui varie selon le moment de la grossesse ou encore, selon l'expérience personnelle propre à chaque femme et chaque couple. D'après le CHU de Besançon, les grossesses arrêtées précocement (GAP) concernent 15 à 20 % des grossesses au premier trimestre. Un chiffre conséquent " mais une prise en charge morcelée et hétérogène, avec des parcours peu lisibles, des moyens limités et un accompagnement insuffisant, ce qui aggrave la souffrance des patientes et des couples" . Pour répondre à ces lacunes, le CHU a mis en place une nouvelle filière de soins novatrice dans notre région dédiée entièrement aux GAP pilotée par un médecin référent, visant à offrir un parcours structuré, coordonné, plus humain, alliant prise en charge médicale adaptée et soutien psychologique. Parmi les actions mises en oeuvre figurent des consultations post-GAP spécifiques, des parcours mieux identifiés, un protocole standardisé, des supports pédagogiques pour les patientes etr les fratries, la création d’une box ressource à disposition. Le CHU souhaite aménager une nouvelle pièce dédiée appelée « salon des anges » et la rendre propice au recueillement. Pour mener à bien cette initiative, le fonds Phisalix (fonds de dotation du CHU) est à la recherche de 10 000 €. Chacun peut y contribuer ici.

WeCare


avril 2025
Cette application mobile qui aide les jeunes 18-25 ans à prendre soin de leur santé mentale a été créée par l'association Promotion Santé Bourgogne Franche-Comté. Basée sur des thérapies cognitivo-comportementales et la psychologie positive, elle a été conçue dans une démarche participative rassemblant des jeunes, des experts et le studio de jeux mobiles Pinpin Team. L'appli est disponible gratuitement pour mobiles et web. Infos ici.

Santé mentale et addictions


février 2025
GAE Conseil, spécialiste de la prévention des conduites addictives en milieu professionnel, alerte sur une situation préoccupante à partir d'une enquête Odoxa.Santé mentale et addictions, un enjeu majeur de santé publique : Celle-ci anonce que 62 % des Français concernés par un trouble en santé mentale et 46 % par une addiction. Parmi les dix troubles testés dans l’étude, l'anxiété, affecte 51 % de la population. La dépression concerne 33 % des personnes, le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out 26 %.Près d’un Français sur cinq (18 %) a déjà eu des idées suicidaires, 15 % ont souffert de stress post-traumatique et 14 % d'hyperactivité. Par ailleurs, les Français ayant été affectés par un trouble de santé mentale au cours des 5 dernières années sont beaucoup plus nombreux à se dire dépendants de certaines pratiques par rapport aux Français non touchés (60 % contre 31 %). Le classement des troubles addicts est similaire au classement des pratiques addictives les plus répandues : 25 % estiment être dépendants des réseaux sociaux, 19 % des plateformes de streaming, 10 % des jeux vidéo et 10 % de l’alcool.
Voir tout