septembre 2021

Citoyens en formation

Service national universel, an II. Cet été, 18000 jeunes ont vécu un séjour de cohésion, première étape du dispositif. Dans le Doubs, ils ont été accueillis au lycée de Dannemarie. Objectif, développer leur sens de l'engagement.
Photo Yves Petit
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A 23 ans, Pierre est déjà trop âgé pour avoir connu le service national universel, qui après une première expérimentation en 2020, a connu une étape importante cette année, avec la participation volontaire de 18000 jeunes de 15 à 17 ans. Mais Pierre a pu participer en tant qu’encadrant du groupe de 112 jeunes accueilli dans le Doubs, au lycée Granvelle de Dannemarie-sur-Crête. Venant d’Amiens, il a bénéficié d’une partie du programme, la « découverte d’un patrimoine culturel et naturel différent du sien ». Comme les jeunes qu’il accompagnait, Pierre a visité Besançon et Ornans, vogué sur la boucle du Doubs, entre autres. « Je pense que ça aurait pu m’intéresser si ça avait existé quand j’avais 17 ans. J’aime la vie en collectif, alors oui, ça aurait pu me plaire ». A ses côtés, Lubna, 21 ans, elle aussi venue comme encadrante grâce à son Bafa. « Je ne connaissais pas le SNU, c’est un directeur de centre de loisirs où j’ai travaillé qui m’a contactée. Je trouve hyper intéressant de contribuer à construire quelque chose, car c’est encore en test. Je trouve que c’est assez ouvert. En tant qu’encadrants, on a pu contribuer à construire le séjour. J’imaginais que ce serait très sportif et militaire, mais ce n’est pas le cas ».

Des tenues, pas des uniformes

Malgré une certaine discipline, les levers tôt et les levées des couleurs, la Marseillaise et des « tenues qui ne sont pas des uniformes », le service national universel a peu de points communs avec l’ancien service national. Il s’agit plus d’un parcours de vie que d’un parcours de combattant. Dans l’esprit des responsables, ce n’est « ni l’école, ni l’armée, ni la colo (sic) », mais un peu des trois. Ils le voient avant tout comme un vecteur de cohésion national et un moment « de rencontres entre des jeunesses de France, qui crée des souvenirs partagés ». C’est l’objectif de la première des 3 étapes d’un SNU : un séjour de cohésion de 15 jours, dans un autre département que le sien, où se créent des liens sans téléphonie mobile, où s’organise un brassage social et territorial. Ces séjours s’inscrivent dans l’idée de développer le sens de l’engagement. Pour les aider à devenir des citoyens, l’encadrement est constitué de titulaires du Bafa, à l’instar de Pierre et Lubna, d’anciens militaires, de personnes issues de l’Education nationale. « L’idée est de leur transmettre des valeurs républicaines et des valeurs pour mieux vivre ensemble, comme le respect, les droits et devoirs. Ils sortiront de là en ayant appris beaucoup de choses » pense Pierre.
Ce séjour de cohésion est aussi conçu pour être profitable aux jeunes. C’est une étape censée « renforcer l’orientation et l’accompagnement des jeunes dans la construction de leur parcours personnel et professionnel ».  Parmi les animations organisées à Dannemarie, une journée permettait de rencontrer sur place des interlocuteurs aussi divers que la mission locale, les sapeurs-pompiers, le Creps, Info jeunes, l’armée, l’UFCV, la prévention routière. Durant la quinzaine, les jeunes ont eu « un programme riche, abordant de nombreux thèmes comme l’engagement, le développement durable, la culture, la sécurité » énonce Lubna. « Et pendant les temps libres, on avait organisé d’autres choses comme de la course d’orientation ou un cours d’autodéfense ».

Deux autres étapes

« Tout s’est très bien déroulé, en partie parce qu’il s’agit de jeunes qui se sont inscrits volontairement estime Pierre. Je en suis pas sûr que le rendre obligatoire aurait les mêmes résultats. Forcer les gens n’est pas toujours la meilleure idée ». Après cette quinzaine estivale, d’autres étapes attendent les volontaires. Dans un premier temps, ils ont accès à des missions d’intérêt général de 84 h ou plus hors temps scolaire dans l’une des 9 thématiques proposées (défense et mémoire ; sécurité ; solidarité ; santé ; éducation ; culture ; sport ; environnement et développement durable ; citoyenneté). Elles sont l’occasion d’acquérir de l'expérience, voire des compétences.
Ultérieurement, chaque jeune peut poursuivre son SNU par un engagement de 3 mois à 1 an, sous différentes formes telles que le service civique, la réserve civique, les pompiers, l’armée, la réserve civile de la police, le corps européen de solidarité voire l’engagement associatif.
Quant aux jeunes encadrants, ils ont eux aussi tiré profit de l’expérience. Pierre s’apprête à devenir prof d’éducation physique et sportive. Ce séjour est un bon préalable avant de se retrouver avec des élèves de la même trenche d’âge. Lubna s’oriente vers le cinéma, plutôt côté critique. « Je suis curieuse de tout. Tout m’intéresse ». Y compris un séjour dans le Doubs avec 110 jeunes.

S.P.

En photo
1 à 3 - Journée d'information à Dannemarie.
4 - Pierre et Lubna, encadrants

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snu.gouv.fr

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