juillet 1994

La vallée de la Loue objet de toutes les attentions

Paysages et rivière vont être aménagés, pour retrouver les charmes de naguère. Histoire d'une vallée jugée trop verte.
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Retour sur la haute vallée de la Loue, il y a soixante ans. : vergers et pâtures offrent au regard un paysage aéré, ouvert, étalé sous quelques falaises bien apparentes. Même site aujourd'hui : broussailles, friches, résineux... un panorama plus sombre et plus dense où falaises et espaces clairs ont disparu. Résultat : "un sentiment d'enfermement et d'oppression", selon l'étude menée par le Cemagref de Grenoble, à la demande du Conseil général du Doubs.
"Dans le secteur, la végétation a grandi à une vitesse stupéfiante" précise l'étude. Et ce paysage-là attire moins le regard, plaît moins aux touristes, rarement à la recherche d'un "sentiment d'oppression". Voir "ce point d'excellence du patrimoine naturel du département du Doubs à l'abandon" n'est pas du goût du Syndicat mixte de la Loue, qui comprend le Département et 27 communes riveraines de la rivière. L'entretien aujourd'hui n'est plus ce qu'il était. Faute d'agriculteurs, l'espace n'est plus aussi intensément cultivé.
Ces constatations donneront lieu à un aménagement de la haute vallée, dans un programme nommé "LIFE". Pour retrouver l'ancien paysage, avec l'aide des agriculteurs encore présents. "A condition d'une pérennité des travaux et donc d'un entretien permanent" précise Georges Gruillot, le président du Conseil général, peu décidé à verser des subsides dans le vide. Les sites les plus touristiques devraient également être mis en valeur par des belvédères, des expositions et des conférences.
Le programme "LIFE" n'en est qu'à ses débuts. D'autres travaux ont déjà eu lieu, notamment pour la rivière elle-même. Des opérations menées par le Syndicat mixte de la Loue, qui ont permis entre autres la réfection du barrage de Quingey et celle du pont de Scey. En attendant la rénovation du barrage "Rivex" à Ornans.
Un travail de protection des berges a également été réalisé en plusieurs endroits sur la rivière (voir ci-contre). Souhait de Georges Gruillot : "Renouveler l'opération sur chaque bassin hydrographique du département". D'ailleurs cette opération a déjà l'aval de l'Union européenne, qui en a fait un "programme à vocation exemplaire".

Stéphane Paris


Pour des berges entretenues
Depuis un an, le département du Doubs a mis en place un service d'entretien des rivières. Son nom, c'est Sater (Service d'assistance technique à l'entretien des rivières). Mis en place par le Conseil général et l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, il s'occupe des berges des rivières. Rôle principal, le traitement de la végétation, parfois encombrante et "souvent à l'origine des dégradations des berges ou au moins facteur aggravant",
souligne Denis Monmarché, l'un des techniciens chargés du Sater. Avec lui, 2 autres techniciens encadrent 17 jeunes en contrat emploi solidarité. Au cours de cette première année, ils sont intervenus hiver comme été un peu partout dans le département : Loue, Lison et Doubs entre autres ont été l'objet de leurs soins. Ce travail entre dans le cadre de l'entretien du patrimoine naturel : abattage des arbres les plus inclinés, débroussaillage, plan-tations sur enrochement, protection des berges. Comme le rappelle M. Dubois, directeur de l'Agence de l'eau, il s'agit de "trouver un équilibre entre laisser aller, respect de la nature et entretien des rivières par méthodes douces".



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