septembre 2021

Savoir-faire en compétition

Les Olympiades des métiers ont changé de nom, mais ses principes demeurent : des épreuves régionales, nationales et internationales de prestige où se retrouvent des jeunes de 63 spécialités. Malgré la Covid, la 46e édition a réussi à se poursuivre.
Photo Yves Petit

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Pour Thomas Dietschy et les autres participants des 46es compétitions Worldskills (1), le parcours est une épreuve de longue haleine, encore plus que d’habitude. La Covid-19 et les divers reports sont passés par là. Thomas est sorti vainqueur de l’épreuve régionale de dessin assisté par ordinateur – dessin industriel en août 2020 et s’il va en finale européenne, ce sera en 2023 ! Entetemps, les Olympiades des métiers ont changé de nom et s’appellent désormais Compétition des métiers. Thomas, pendant ce temps, a obtenu son BTS au lycée Jules Haag et cherche du travail. « Avec la Covid, c’est compliqué de trouver, mais j’ai pu travailler un peu par-ci par-là ».
Cela ne l’empêche pas de poursuivre sa route aux Worldskills. Avec 6 autres sélectionnés, il a passé fin août la première phase de la finale nationale « à domicile » à Besançon (2), avec une journée et demie d’épreuves. La seconde partie aura lieu à Lyon en début d’année prochaine. « Reprendre ne m’a pas paru difficile, au contraire. Si on reste motivé, ça va. Quand je me suis de nouveau retrouvé au concours, c’était même super agréable ». Il est dans les mêmes dispositions que lors de son inscription lorsque son professeur, François-Xavier Jurain, lui a parlé des Worldskills. « J’aimais bien l’idée de participer à une compétition internationale. Je voulais savoir jusqu’où je pouvais aller. Mais ce n’est pas contraignant car le DAO me plaît, j’aime bien créer des objets. A Jules Haag, je m’entrainais 2 h par semaine, mais j’en faisais aussi à côté, en passe-temps ».
La première phase de la finale nationale s’est plutôt bien passée pour lui. Il figure actuellement dans le haut du classement. Il a trouvé la première épreuve « plutôt facile ». Pour celle-ci, les sept sélectionnés issus des finales régionales se retrouvaient à plancher sur la conception d’un dévidoir de ruban adhésif. « Une fois qu’on a compris ce qu’on nous demande, il faut juste trouver la bonne idée et la mettre en place ». Concevoir, imaginer la fabrication, les contrôles et tests : l’épreuve est technique. Elle était suivie d’une autre selon le processus inverse : partir d’un produit et en donner une image numérique réaliste. A Lyon, deux autres épreuves attendent les finalistes.

Montrer des voies d'excellence

Si le nom de la compétition a changé, les principes demeurent. Il s’agit de valoriser des professions et surtout ceux qui s’apprêtent à les exercer. Pour participer, il faut avoir moins de 23 ans au moment de l’inscription, sans être forcément en organisme de formation.
« L’objet est d’abord de promouvoir les métiers et filières de formation professionnelle pour montrer des voies d’excellence » explique Philippe Jeannerod, expert national présent lors de la finale de Jules Haag. Une vitrine qui profite également aux participants. Le prestige de la compétition est gage de sérieux, d’application. « Sur le CV, ça a de l’influence ».
Dans le cas de la DAO, en plus du diplôme, il donne accès à des débouchés certains selon François-Xavier Jurain. « Il n’y a pas une entreprise qui n’a pas un bureau d’études et un bureau de méthodes. En BTS conception et industrialisation en microtechniques, nous avons 40 élèves en apprentissage ou en voie scolaire. Dans l’ensemble, ça se passe bien. Les meilleurs poursuivent leurs études, avec la possibilité d’aller jusqu’au diplôme d’ingénieur. Seul bémol, on a peu de filles. Pourtant celles qui viennent réussissent. Elles sont souvent plus organisées, plus attentives, avec un souci de perfection ». Pour s'y lancer, outre ses qualités, « il faut une certaine logique, sans être forcément bon en maths. Et ce n’est pas un métier solitaire : il y a beaucoup d’interactions et de dialogues dans la conception d’un produit ». Autant de qualités dont a su faire preuve Thomas Dietschy durant son parcours. Pour lui, le prochain rendez-vous est le 13 janvier à Lyon où, à l’issue de la compétition, le vainqueur sera sélectionné pour la finale internationale de Shanghai en 2022, tandis que le 2e aura droit à la finale européenne à St-Pétersbourg en 2023.



En photo
Thomas Dietschy le 23 août au lycée Jules Haag (Besançon) lors de la première phase de la finale nationale.

Notes
(1) A ce jour, la compétition des métiers Worldskills accueille 85 pays membres et 63 métiers. La France espère organiser une finale mondiale en 2024.

(2) L’édition actuelle est quelque peu chamboulée par la Covidd et la finale nationale se déroule en 2 temps. Le premier a eu lieu dans 56 établissements séparés pour éviter les regroupements trop importants. Une autre finale avait lieu dans la Région : la section cuisine, à Auxerre. La 2e partie devrait se dérouler du 13 au 15 janvier à Lyon, selon les modalités habituelles (tous les participants regroupés en un même lieu pendant plusieurs jours).

En savoir +
worldskills-france.org

lycee-juleshaag.fr

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