février 2021

Anaïs Ramon: « Etre en phase avec mes valeurs »

Installée à Dijon, cette jeune femme vient de créer A la base, société spécialisée dans le soutien scolaire et l'orientation. Elle raconte son parcours de cheffe d'entreprise.
Photo Vincent Arbelet

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
A la base
A la base est une SAS qui propose pour l’instant trois types d’activités : d’abord du soutien scolaire pour collégiens et lycéens, voire primaires, en petits effectifs (3 à 5 élèves) pour favoriser l’entraide et la motivation. Ensuite un service d’orientation avec un programme individuel de 2 mois et des stages collectifs pendant les vacances scolaires. Enfin c’est un espace de colearning qui accueille collégiens, lycéens et étudiants et leur permet de travailler seul ou en groupe. Nous avons un local situé 80 rue de la Préfecture à Dijon, que l’on essaie de rendre chaleureux en proposant des boissons ou des cookies. Je suis gérante mais mon conjoint, qui est prof, m’apporte un appui ponctuel sur la partie soutien. A la base a ouvert en septembre 2020. Nous l’avons voulue en phase avec certaines valeurs : l’écologie en utilisant des meubles de récupération, en proposant des produits bio artisanaux, en faisant attention aux emballages, en proscrivant le sopalin, etc. D’ailleurs on aimerait compléter nos activités avec des ateliers zéro déchet. Pour la partie éducation, on essaie de s’affranchir de la posture enseignant/apprenant pour essayer de créer une relation d’égal à égal. On a envie d’apporter aux jeunes une ouverture d’esprit et de compléter l’aspect éducatif avec de la méditation, du yoga, des activités manuelles… L’idée est qu’ils se sentent bien chez nous.

Parcours
J’ai fait 5 ans d’études en communication et marketing et lors de ma dernière année, j’ai travaillé chez Disneyland. Ensuite, j’ai été embauchée par une agence créative australienne prestataire de Disney. Je suis restée 3 ans, avec pas mal de déplacements notamment à Melbourne. C’était une très belle expérience internationale pendant laquelle j’ai pu me perfectionner en anglais, mais j’en avais fait le tour et ça manquait de sens alors j’ai demandé une rupture conventionnelle. J’ai fait un bilan de compétences avec Switch collective, avec une approche « nouvelle génération » fondée sur l’émulation, que j’ai appréciée et que j’ai adaptée à A la base ! Il en est sorti 3 éléments : la fibre entrepreneuriale, l’envie d’aller vers les autres et l’idée de quitter Paris pour aller à Dijon ! Avec mon conjoint, nous avons beaucoup discuté à propos d’éducation avec l’idée de mettre en place quelque chose en phase avec notre vision du monde, en partant de nous et de ce en quoi nous croyons. Je me suis dit que toutes les questions qu’on pose en bilan de compétences, il faudrait les poser à l’âge où l’on demande de s’orienter. De tout cela est née A la base.

Création
C’est à Pole emploi que l’on m’a dirigée vers la BGE, avec qui j’ai eu un accompagnement individuel de 5 mois. Créer une activité était compliqué par le fait que j’attendais un bébé ! Mais en ce qui concerne la création proprement dite, j’ai trouvé que le plus difficile était la partie administrative. Il fallait avoir besoin de tel document et pour l’obtenir il fallait tel autre document, parfois c’était le serpent qui se mord la queue. C’est là que la BGE m’a bien aidée à organiser les étapes, élaborer un calendrier et une marche à suivre, savoir à qui s’adresser pour le financement. Pour le reste, le contenu, le marketing, la communication, le message, c’était fluide. J’ai eu un prêt d’honneur d’Initiative Côte d’Or et une garantie de France active sur le prêt bancaire.

Etre cheffe d’entreprise
C’est à double tranchant. Il me semble qu’on a plus d’aides des organismes publics. Il y a des choses faites pour les femmes entrepreneuses, il y a une sorte de discrimination positive qui est encourageante. Sorti de là, j’ai rencontré des difficultés à me faire entendre de certains prestataires, qui avaient tendance à ne s’adresser qu’à mon conjoint alors que la cheffe d’entreprise, c’est moi ! C’était flagrant et renforcé par le fait que je suis jeune et avec une voix fluette. J’ai le sentiment de devoir prouver plus. Mais d’un autre côté, ça motive et ça stimule. Plutôt que se mettre des barrières, il faut se dire que les femmes peuvent faire autant que les hommes.

Salariat vs entrepreneuriat
Je suis plutôt dans une phase où je prends mes marques. Mais comme je n’avais plus envie de faire des concessions et que je voulais créer quelque chose qui respecte mes valeurs, ça me va. J’ai beaucoup gagné en liberté. Mais ça reste difficile car on est beaucoup seul. Je le savais, mais il faut pouvoir le vivre au quotidien. Le travail en équipe, c’est ce qui me manque le plus.
En savoir +
alabase-dijon.fr
tiktok
instagram

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Talents des cités


décembre 2018
Ce concours récompense les créateurs d'entreprises et porteurs de projets installés dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Cette année, le jury régional a récompensé deux lauréats en Bourgogne-Franche-Comté, dont Julien Tripard, 25 ans, créateur de Sporthopeo à Montbéliard. L'autre lauréat est Masoud Nezamabadi, 44 ans, pour son projet de micro-tamisage à Besançon. +infos

Romain Laroche et Jonathan Troppy récompensés par Pepite


juillet 2014
En 2013, ils ont créé le projet Saac, entreprise qui propose un outil organisationnel de recrutement pour l'animation périscolaire. Le premier était étudiant en BTS commerce à l'IMT d'Etupes, le second bachelier et tous deux figurent parmi les 50 lauréats nationaux du concours "Pepite tremplin entrepreneuriat étudiant" organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Leur projet, comme 4 autres retenus au niveau régional, bénéficiera d'un appui spécifique du Pôle étudiant ITE Bourgogne Franche-Comté.

LimpidMarket, gagnant du concours Numérica 2013


décembre 2013
Limpidmarket, start-up basée à Montbéliard, a remporté le premier prix de l’édition 2013 du concours Numérica. Ce concours valorise la création d'entreprises innovantes dans le domaine des TIC en Franche-Comté. LimpidMarket a reçu 20000€. L'entreprise propose un comparateur de solutions de paiement aux commerçants, qui peuvent choisir celle des solutions d’encaissement par carte bancaire qui correspond le mieux à ses besoins tout en réduisant ce poste de dépense. Infos, limpidmarket.fr

Hassan Belhadj, lauréat Talent des cités


septembre 2013
Entrepreneur en catégorie "émergence", il a été récompensé par le jury régional. Son projet, concrétisé depuis avril 2013 : l'ouverture dans le quartier de Planoise, à Besançon, du salon Coiffure Ino. A 25 ans, il s'agit de son 3e salon après ceux ouverts à Vesoul et Besançon. Son idée : permettre aux habitants du quartier de disposer d'un salon de coiffure de proximité où il propose des coupes hommes originales.
Voir tout