C’est un livre de 72 pages qui s’appelle 
Regardez-moi (en face). Un livre réalisé par des  élèves élus au Conseil académique de la vie lycéenne avec l’actrice et réalisatrice Eden Ducourant. Il est le résultat d’une année de travail à propos des discriminations et, aux dires, des intéressés, un travail qui a servi. 
« Au début, on a pensé harcèlement verbal ou physique, mais on s’est rendu compte que le terme discriminations englobe beaucoup plus de choses et peut se retrouver dans des éléments anodins du quotidien comme le maquillage » témoigne Camille, élève du lycée Jean Michel à Lons. Nassim, actuellement en terminale à l’établissement Alain Colas à Nevers ajoute qu’il y a des discriminations dont on parle moins facilement que d’autres. 
« Lors de nos réunions, on abordait moins spontanément celles liées au handicap ou à la religion, que les discriminations « économiques » par exemple. »
A travers leur livre, les lycéens ont ciblé huit formes de discriminations liées à l’apparence physique, l’orientation sexuelle, l’égalité des sexes, le handicap, l’origine, la vulnérabilité économique et l’identité de genre.
Comme la trentaine d’autres jeunes élus qui ont participé à ce travail durant l’année scolaire 2024-2025, Camille et Nassim disent l’avoir trouvé très utile. 
« C’est bien d’approfondir » dit Nassim, qui se dit également engagé dans une démarche de transmission sur les réseaux sociaux, à travers son média 
La Nièvre se la raconte. Ce n’est pas le seul bénéfice pour eux. Leur travail s’inscrivait dans une dynamique de lien entre lycéens et étudiants, et les élèves ont pu faire des visites de campus, rencontrer des élus et associations universitaires.
Ils ont apprécié la manière d’aborder le sujet de la part d’Eden Ducourant, jeune actrice et réalisatrice qui les a accompagnés durant l’exercice. 
« Son approche était très originale et nous a permis de nous évader de notre cadre scolaire et de développer notre créativité » écrivent les jeunes dans le bilan du projet. La production finale est elle-même originale et créative. 
Regardez-moi (en face) est constituée de 28 associations objet/texte. Sur les pages paires, un objet symbolique ; en vis-à-vis un écrit qui explique et développe le choix de l’objet. Ils prennent diverses formes : témoignage, réflexion, conte, lettre, poésie, dessin… abordant différents types de discriminations. Un Rubik’s cube représente le dépassement d’un handicap, un vieux blouson la différence, un bateau Lego la discrimination liée aux origines. 
« C’est réconfortant de voir que des jeunes s’impliquent autour de ce projet » s’était réjoui Hubert Tassy, directeur de la saline royale d’Arc-et-Senans qui accueillait le séminaire final du projet. Satisfaction partagée par Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté et de l’académie de Besançon, chancelière des universités, et Mathilde Gollety, rectrice de l’académie de Dijon. 
« L’école a pour mission de transmettre les savoirs mais aussi les valeurs de la République pour former des citoyens libres et éclairés. Parmi elles, l’égalité est l’une des plus fondamentales assurait Mathilde Gollety. 
Elle s’enseigne, se cultive, s’éprouve au quotidien. C’est un enjeu pédagogique majeur pas seulement pour lutter contre les injustices mais aussi pour donner l’occasion à chaque élève de s’engager pleinement ». Nathalie Albert-Moretti voyait 
« bien plus qu’un exercice scolaire : une création collective originale et audacieuse qui appelle à la discussion, à la réflexion, au partage. » Une exposition et un dossier pédagogique devraient prolonger ce travail.
S.P.
                
 
        
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