À l’origine de La Bocoterie, il y a l’idée simple mais ambitieuse de valoriser les produits agricoles locaux tout au long de l’année. Juliette Varacca, fondatrice de cette conserverie artisanale icaunaise, transforme fruits et légumes en bocaux pour limiter le gaspillage alimentaire tout en proposant une alternative de consommation durable. Une initiative qui lui a valu deux victoires aux concours talents de la BGE.
Juliette Varacca a un parcours classique d’apprentie. Après le lycée, elle quitte Besançon pour rejoindre le Jura où elle rejoint un CAP pâtisserie mention spéciale chocolaterie en apprentissage classique. Puis elle part à Mercurey dans la Saône-et-Loire pour approfondir ses compétences via un BTM chocolaterie où elle continue son apprentissage. A la fin de celui-ci, elle travaille un an en chocolaterie, tout en côtoyant de près le milieu associatif. C’est après plusieurs expériences auprès d’associations que Juliette Varacca décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. Son constat : « Quand j’étais à Nantes j’étais très en lien avec plein de maraîchers via des associations. C’est à ce moment là que je me suis rendue compte qu’il y avait un réel besoin, qu’il y avait beaucoup de fruits et légumes qui étaient jetés, que les maraîchers avaient du mal à se payer et que l’on faisait venir des légumes de l’autre bout de la France alors qu’on en a sur le territoire ». Alors qu’elle est toujours à Nantes, son idée prend de l’ampleur, elle se lance méthodiquement en commençant à sonder le marché. « J’ai fait une étude de marché en regardant s' il y avait déjà des conserveries dans le coin, s’il y avait un besoin. Je suis allée voir les maraîchers et maraîchères directement. Ensuite, j’ai fait mes calculs de budget prévisionnel tout en essayant de garder un prix moyen du bocal assez abordable ». Elle déménage ensuite dans l’Yonne et La Bocoterie voit le jour à Lainsecq en 2022. Son objectif est de « pouvoir aider les maraîchers et les maraîchères, de racheter leur surplus de production et d’éviter ce gaspillage alimentaire ».
Une production 100 % écoresponsable
« L'écoresponsabilité c’est la démarche de base de l’entreprise ». Les bocaux en verre sont fabriqués en France, il y a une consigne sur les bocaux, la vente locale diminue les frais carbones, les matières premières sont toutes bio, on gaspille peu d’eau… « C’est le but au quotidien, un tout ». Outre le fonctionnement interne de la conserverie, ce sont aussi les clients de la Bocoterie qui participent à cette initiative écologique. Ils rapportent leurs consignes, leur boîte d'œufs, proposent leur légumes en trop… « Les gens sont contents qu’il y ait des choses qui se passent dans nos régions rurales qui sont un peu délaissées ».
Un travail qui a du sens
« Je ne me voyais plus en tant que salariée dans une entreprise où je ne trouvais plus de sens dans ce que je faisais. » L’entrepreneuse est formelle, le rythme de l'entrepreneuriat est plus difficile surtout dans un milieu saisonnier comme celui des fruits et légumes, mais il est porteur d’un vrai sens. « Ce travail me donne plus envie de me lever le matin que celui de la chocolaterie. Dans le sens où récupérer les légumes et aider les maraîchers, c’est une démarche sociale et écologique. Ça ne me dérange pas de faire des heures en plus. En tant qu'entrepreneur, quand on lance son entreprise, il faut être prêt à faire des heures sans être rémunéré, à mal dormir… À côté de ça je sais que je travaille pour moi, pour ces maraîchers ».
Lola GOLL
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