Lorsque le rectorat lui a demandé d’intervenir auprès des lycéens du CAVL pour leur projet sur les discriminations, Eden Ducourant s’est montrée d’emblée réceptive. C’était nouveau pour elle, mais elle aime se fixer des challenges, occasions d’enrichir son bagage. 
« Je me suis dit je me lance, car j’adore les premières. J’ai construit les ateliers en créant ma propre méthode. Je voulais quelque chose de ludique et qui n’entre pas dans ce qu’ils ont l’habitude de faire ». Le résultat lui a donné raison (
lire ici). Les relations réciproques également. 
« Le contact et l’échange ont été faciles. Ça a été aussi un enrichissement pour moi ». Eux-mêmes disent avoir été conquis par la jeune actrice abordable, sincère, sensible.
Le thème des ateliers n’était pas non plus anodin. C’est après avoir vu son court métrage 
Temps attendu que le rectorat l’a contactée. L’histoire est celle d’une dispute dans la rue et du temps de réaction des passants. Le film a été remarqué au Nikon film festival. 
« J’avais déjà fait l’expérience de passer derrière la caméra avec mon frère Gabin, mais c’est le premier que j’ai réalisé toute seule. » Le sujet des violences faites aux femmes lui tient à coeur, mais sans lien particulier avec son milieu professionnel.
 « C’est vrai qu’on parle beaucoup des relations hommes/femmes dans le cinéma depuis quelques années. Personnellement, j’ai eu la chance d’être préservée. Mais je pense que c’est en train de changer. Lors de mon dernier tournage, on a eu une formation et des ateliers sur ce thème, avec des badges à atteindre impérativement ».
Une orientation précoce
Dans ses échanges avec les lycéens de la région, un élément l’a particulièrement surprise. 
« Quand je leur ai demandé les métiers qu’ils aimeraient exercer, j’ai eu des réponses très différentes, parfois surprenantes dans des secteurs de niches. Mais pas d’artistique, à part un élève qui aimerait être acteur. L’artistique, ils n’en rêvent pas. Dans un milieu parisien, je pense que j’aurais eu beaucoup plus de réponses dans ce sens ».
Elle-même savait quoi répondre depuis l’âge de 11 ans. Née il y a 29 ans à Boulogne, dans les Hauts-de-Seine, elle a connu son premier tournage en 2009. C’était 
Braquo, une série Canal +.
 « J’avais dit à ma mère que je voulais faire des castings et ça a fonctionné pour celui-là. Après, c’était parti, j’étais fixée sur ce que je voulais faire ».
Elle a suivi des cours à Paris puis est partie 3 ans à 
Central Saint Martins, l’université des arts londonienne. 
« C’était pour partir, m’ouvrir sur le monde, avoir un bagage supplémentaire et étendre le champ des possibles. Aujourd’hui encore, je continue à me former. Je viens de finir le Lab 14, parcours de formation théâtral. Je pense que mon métier demande de la formation continue. On est comme une danseuse qui entraîne son corps. Le jeu est un muscle que l’on entretient ».
Huit tournages pour la télé et 12 pour le ciné (quelques courts métrages et 4 longs) plus tard, elle est toujours engagée dans les deux voies, alors que sort bientôt 
Chasse gardée 2, dans lequel elle joue. 
« Le fait d’être actrice a nourri ce désir de réaliser. Je pense que les deux sont complémentaires. Je suis en train d’écrire un long métrage avec Anne et Marine Rambach. J’espère pouvoir le faire dans les deux ans. Quand j’aborde un sujet, c’est que j’ai envie ou besoin. Si je fais ce métier, c’est pour questionner, changer les regards, faire réfléchir. Et émouvoir, que ce soit avec le rire ou les larmes ».
Depuis le début de sa carrière, elle aime se lancer, elle voit chaque étape comme un défi et une source d’évolution
Son travail avec le CAVL reflète son envie d’apprendre, d’enrichir son bagage, état d’esprit adopté depuis le début de sa carrière dans le cinéma.
S.P.
                
 
        
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