Louis Jacquot, 20 ans, est étudiant en deuxième année de diplôme national des métiers d’art et du design au lycée Jules Haag à Besançon. Après un bac pro métiers d’art communication visuelle plurimédias dans le même établissement, l’étudiant a enchaîné en alternance à la direction des Musées de la Ville, au service communication. « J'ai appris beaucoup de choses avec ma formation. Que ce soit la gestion des logiciels, savoir comment paramétrer tel design pour qu'il soit faisable en série graphique. Enfin, plein de trucs comme ça qui me permettent d'avancer dans mes projets persos. Et même d'un point de vue communication, graphisme, ça m'a aidé ». Autant de compétences qu’il mobilise aujourd’hui pour un projet personnel devenu bien plus qu’une simple idée. Tempesta, c’est le nom de la marque qu’il a lancée en mars dernier. Un clin d’œil à sa mère, dont c’est le nom de jeune fille, mais aussi à un univers visuel orageux. « La première collection s’appelle Cyclone, et il y a évidemment un lien avec la tempête. Il n’y a pas de cyclone sans tempête ». L’idée est née d’une frustration : « J’avais du mal à trouver des vêtements qui me plaisaient vraiment, alors j’ai décidé de créer mes propres pièces ». Il se forme à la sérigraphie, choisit ses encres, peaufine ses designs… et se lance. Officiellement micro-entrepreneur depuis septembre 2024, Louis Jacquot a tout monté seul : graphisme, site web, communication, shooting photo, impressions, envois… « Ça compte pour moi de tout faire de A à Z. D'avoir créé l'entreprise, de gérer la communication, la paperasse, imprimer, préparer les commandes, livrer, tout ça. Je suis vraiment présent du début à la fin du projet ».
SĂ©rigraphie fait mainÂ
Chaque pièce est imprimée à la main à Besançon, dans un petit atelier aménagé chez lui. Louis prépare lui-même ses typons (1), insole (2) ses écrans, gère les trames sur Photoshop… « Le truc compliqué, au début, c'était vraiment les impressions que j’insolais moi-même. Il y a possibilité de les acheter avec ton design déjà incrusté, mais moi je l’ai fait à la main, tout seul. Donc forcément, il y a des erreurs de débutant et tu perds du temps. J'ai perdu des après-midi à essayer de trouver les erreurs sur mes écrans. Mais au moins, ça m'a permis de savoir où étaient les erreurs et comment progresser ». Ce temps perdu à ses débuts, il le voit aujourd’hui comme un investissement : il maîtrise désormais à lui seul tout le processus pour produire ses vêtements. Quatre produits pour former une collection réduite mais cohérente. Les pièces sont en coton 100 %, imprimées localement, les colis préparés sur place et les prix sont pensés pour être abordables : « Je voulais commencer sur une base assez à la portée de tous, donc les t-shirts, ça me paraissait idéal. C'est une pièce que tu portes mais que tu n'achètes pas au-delà de 50 €, 40 €. Ils sont à 28 € donc c'est assez accessible ».
L’objectif Ă terme ? Agrandir la gamme, notamment en lançant une collection hiver avec des sweats. En attendant, il peaufine sa direction artistique. Flyers, affiches en ville, vidĂ©os TikTok : la communication prend forme. « Ça commence Ă se lancer, Ă ĂŞtre cohĂ©rent entre les diffĂ©rents supports de communication. Il y a une direction artistique, les couleurs, le logo, les formes. Je commence vraiment Ă savoir comment structurer l'ensemble ».Â
Lola Goll
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