avril 2019

Elise Baygin à l’origine du faux procès de Scar

Avec l’aide de Daniel Sole y Serra, elle a mené à bien un projet d’exercice fictif pour étudiants en droit, à Besançon. Une première réussie.
Photo Laurent Cheviet
Elise Baygin à l’origine du faux procès de Scar Elise Baygin à l’origine du faux procès de Scar

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Finalement, le procès de Scar a bien eu lieu. Le jugement a été rendu le 26 mars dernier au tribunal de grande instance de Besançon et le prévenu a été acquitté. Un procès aussi fictif que l’histoire du «Roi lion». Mais un exercice bien réel,  profitable aux étudiants en droit appelés à jouer les rôles de représentant du ministère public et d’avocat de la défense comme à ceux qui étaient venus assister à la séance.
Voir comble la salle d’audience C du TGI est l’un des succès de l’association Portalis, organisatrice de l’initiative. Avoir convaincu le tribunal bisontin de jouer le jeu en est un autre. Outre l’utilisation d’une vraie salle d’audience, les étudiants ont bénéficié de la présence à la fois professionnelle et pédagogique d’Etienne Manteaux, procureur de la République, des avocats Coline Maillard-Salin, Roger Masson et Laurent Mordefroy. Après la tenue du faux procès, ces derniers ont pris le temps d’expliquer, de répondre aux questions, de donner des conseils.
Avoir mené à bien ce projet est un troisième succès, qui revient principalement à Elise Baygin et Daniel Sole y Serra. Les deux jeunes bisontins (26 et 24 ans) sont en master 2, justice, procès et procédures pour l’une, droit des affaires pour l’autre. A la source, une passion d’Elise pour l’éloquence. La jeune femme est lauréate 2018 du concours d’éloquence Antoine Favre, organisé à Chambéry. «Là-bas, j’ai vu que des étudiants organisaient un procès fictif. Je me suis dit, pourquoi pas faire la même chose à Besançon ? J’en ai parlé à Daniel, on l’a soumis à l’UFR SJEPG qui nous a soutenus». En lien avec son parcours, elle a voulu centrer l’idée sur le point de vue juridique. «Il y a le courage et l’honneur de prendre la parole en public. Il y a aussi l’idée que le droit n’a pas de sens si on ne le met pas en pratique. C’est en travaillant sur des cas concrets que l’on comprend, lorsqu’on est étudiant, que tout ce qu’on apprend est lié. Je pense qu’il ne faut pas se contenter de s’arrêter aux cours, mais être dans la pratique». Pour cette première, 2 groupes de 3 étudiants ont planché sur l'affaire Scar accusé de la mort de Mufasa. Parmi eux, Louis-Marie Lutz pour l'accusation, Vincent Stevanovic pour la défense, ont eu le courage et l'honneur de prendre la parole en public.

   Du bac pro commerce
   à la fac de droit


Pour Elise Baygin, le premier objectif de ce type de procès fictif est d’aider les étudiants, leur donner une plus-value. «Le bon juriste est moins celui qui connaît par cœur les lois que celui qui sait où aller chercher les solutions et mettre en pratique ses connaissances. De l’extérieur, on pense que les études de droit sont surtout du par cœur. Mais c’est faux, on ne connaît pas toutes les règles et tous les codes. On nous apprend d'abord une méthode de travail».
Finalement, la tenue de ce procès de Scar est à l’image de son parcours : le résultat d’une certaine ténacité. «Au départ, j’ai fait un bac pro commerce au lycée de la Sainte Famille. Un prof m’a dit qu’il fallait que je me fasse confiance. Alors je suis allée en fac de droit parce que ça m’attirait, mais sans trop savoir où j’allais – de toute façon, quand on arrive en fac de droit, on ne sait pas ce que c’est ! Au départ c’était très dur car je n’avais pas les mêmes outils, les mêmes façons de réviser que les autres. Mais j’ai toujours été très curieuse, très lectrice alors je n’étais pas perdue quand on parlait d’Aristote ou Hobbes en cours». Aujourd’hui, elle pense plutôt s’orienter vers une thèse et l’enseignement universitaire «car au fil de mes études, je me suis aperçue que le monde de la Justice n’est peut-être pas pour moi. Il faut être capable d’agir, de répondre vite. Je me sens plus passionnée par la doctrine, la recherche, l’aspect pédagogique». En attendant, elle et Daniel espèrent une chose : que l'exercice faux procès qu’ils ont lancé perdure.






En savoir plus

Association Portalis

UFR SJEPG


Soutiens
Outre le TGI, l'association Portalis a bénéficié de nombreux soutiens pour cette première : la Ville de Besançon, l'Université, le Comité local d'aide à projets, le Lion's club cité, le Scènacle, Swarovski, la Table du boulanger, le cinéma Mégarama beaux-arts, MS Studio, Rémy Gros photographie.

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Tri-Haut pour l'Everest


avril 2021
Beau projet inscrit sur energiejeune.fr : un trio de copains sportifs étudiants en école d'ingénieurs veulent agir pour l'environnement au Népal où les nombreux treks en haute altitude engendrent des quantités de déchets importants. Le Népal n’a pas les infrastructures nécessaires pour les traiter et nombreux sont les déchets non-recyclables qui finissent directement dans les rivières. Leur objectif est de créer un incinérateur dans le village de Pangboche, à 4 000 m d’altitude.Une campagne de financement participatif est en cours à l'adresse helloasso.com. En savoir +

Nettoyage nature


décembre 2018
Des jeunes de Besançon ont décidé d’assainir les berges du Doubs. Un projet soutenu par le Clap. A lire ici.

Olympiades des métiers 2018


décembre 2018
L'équipe régionale Bourgogne-Franche-Comté a participé avec succès aux finales nationales des Olympiades des métiers (du 29/11 au 1/12 à Caen) : 4 médailles d'or, 7 d'argent, 4 de bronze et 16 médaillons d'excellence décernés aux jeunes ayant obtenu au moins 500 points sur 600. Ces Olympiades servent à valoriser les métiers en regroupant les meilleurs jeunes dans un concours de pratique. Les 4 médaillés d'or de la région : Théo Jeanroy en horticulture, Roman Bizouard en cycle et motocycle, Arnaud Marandet en tôlerie-carrosserie et l'équipe Adrien Ambrosini / Clément Durandeau / Romain Guenard en intégrateur robotique. +infos

L'info des ados : liens entre générations


novembre 2018
A la rentrée 2018, une équipe de France 3 Bourgogne-Franche-Comté a accompagné une classe de 4e du collège Victor Hugo (Besançon) dans la réalisation d'un reportage sur les liens intergénérationnels. Un sujet choisi par les élèves eux-mêmes, au moment de  la Semaine Bleue consacrée aux personnes âgée. L'info des ados, à voir ici.

Rivières : les sentinelles du réchauffement


octobre 2018
Nicolas Caussanel et
Marlène Devillez, kayakistes de niveau international, ont décidé de profiter de leur passion pour alerter au sujet du réchauffement climatique et de l'état des rivières. Ils se lancent dans la réalisation d'un film documentaire, Rivières : les sentinelles du réchauffement. Ils ont lancé un crowdfunding pour mener à bien leur projet. Pour y contribuer, c'est ici.
Voir tout