mai 2017

Julien Pinot, l’esprit collectif

Le jeune entraîneur originaire de Mélisey (Haute-Saône) a déjà une solide réputation. Passé par l’Université de Franche-Comté, le frère de Thibaut est lui aussi une figure du cyclisme d’aujourd’hui.
Photo Equipe cycliste FDJ - N. Gotz

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Jean-Pierre Douçot est une mémoire du cyclisme franc-comtois. Il a côtoyé Jean de Gribaldy pendant 15 ans, couru dans ses équipes, été mécanicien pour des pros et vu passer beaucoup de monde depuis son arrivée au CC Etupes dans les années 90. Alors on peut croire qu’il y a une part de vérité quand le directeur adjoint du CC Etupes dit : « D’après moi, Julien Pinot est le meilleur entraîneur français ».
Evidemment il y a aussi une part d’affectif tant le frère de Thibaut Pinot a laissé une belle trace lors de ses 4 années passées au club franc-comtois. Mais sa réputation a largement dépassé les frontières de la région. A seulement 30 ans, il en est à sa 5e année dans l’encadrement de la FDJ, l’une des meilleures équipes mondiales.  Entraîneur à temps complet depuis 2014, il suit particulièrement certains coureurs dont son frère ou le double champion de France Arthur Vichot. Vocation précoce ? « Le milieu de l’entraînement m’a toujours passionné » dit l’intéressé. Vocation accélérée quand le jeune homme, qui a commencé le vélo à 10 ans avec l’Ecole cycliste des Vosges saônoises, a appris qu’un problème cardiaque l’empêchait de poursuivre au haut niveau. A 20 ans, il était coureur espoirs, membre du CC Etupes. « Ils m’ont tout de suite proposé de devenir entraîneur » signale Julien.
A l’époque, il était également en fac de sport à Besançon avec un certain Fred Grappe comme professeur. C’est avec lui qu’il a commencé à travailler sur l’optimisation du potentiel des coureurs en lien à celle du matériel, notamment sur les contre-la-montre. Travail qui a abouti à une thèse à propos de la performance et de l’interaction homme-machine, soutenue en 2014. Il a le cursus d’un bosseur : outre son doctorat, il a un brevet d’Etat 2e degré, un diplôme de directeur sportif.  Modeste, il précise : « On a toujours une part de chance et de réussite. J’ai été au bon endroit au bon moment. C’est par l’intermédiaire de Fred Grappe que j’ai intégré la FDJ ».

   Creuset universitaire

Au bon endroit au bon moment : de fait, il se retrouve à la croisée des liens entre l’Université, la FDJ et le milieu cycliste franc-comtois. Il cite Fred Grappe mais aussi d’autres doctorants comme Anthony Bouillod, « avec qui j’ai beaucoup d’échanges ».
« L’université, c’est un bouillon de culture avec des jeunes venant de toute la France, passionnés par l’entraînement. Ça tire vers le haut. A la FDJ, on se sert beaucoup de la fac des sports. Ça nous fait gagner du temps » décrit-il avant de préciser : « Je comprends ceux qui regrettent le cyclisme d’avant. Il y a peut-être moins de spectacle, plus de professionnalisme. Mais on est en 2017. Le peloton est plus homogène, l’écart entre les coureurs s’est réduit, alors chaque détail joue. On ne peut plus compter uniquement sur le talent. Il faut des méthodes et des apports scientifiques pour optimiser tout ce qui est possible »
Il évoque également Nicolas Boisson, lui aussi à la FDJ après avoir été entraîneur à Etupes. « Il y a une vraie émulation entre nous tous ». Julien Pinot est comme une liaison entre le cyclisme d’hier et celui d’aujourd’hui entre « les entraîneurs très compétents que j’ai connus, Jacques Decrion (qui avait terminé 72e du Tour en 1988, ndr), Mathieu Nadal, Vincent Villerius », les pros d’aujourd’hui et ceux de demain puisqu’il est toujours proche du CC Etupes. « Chaque année, ils sortent au moins un pro. Ce n’est pas évident pour eux car ils sont en concurrence avec des équipes qui sont des réserves d’équipes pros. Avec Nicolas, on essaie de les aider un peu. On leur a donné un serveur d’entraînement, du matériel. Mais on aimerait pouvoir faire plus ».
Il décrit son métier comme « mélange de passion, de connaissances et d’intelligence pratique au service du terrain. Il faut être le plus concret et le plus cohérent possible avec les coureurs ». Finalement, il n’est pas trop surprenant d’entendre ce qu’il aime vraiment dans ce métier : « Les relations humaines, les aventures qu’on partage. Se fixer des objectifs collectifs et les réaliser. Participer à l’épanouissement des coureurs et d’une équipe ».

Stéphane Paris


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