Partir en stage professionnel à l’étranger et se retrouver aux prises avec les Farc ! Une aventure peu banale vécue par Théo Petitcolin, qui le fait rétrospectivement sourire.
« J’ai vraiment encore envie de voyager, de découvrir d’autres choses. En fait, je n’ai quasiment que des bons souvenirs de la Colombie ».
Après son BTS construction bois passé à Chaumont, ce jeune vésulien avait souhaité enrichir ses connaissances dans ce domaine en allant voir ce qui se fait ailleurs. Un stage au Québec ayant été annulé au dernier moment, il a rebondi en trouvant, par l’intermédiaire d’un de ses profs, un autre lieu d'accueil sur un projet d’écotourisme en Amérique du sud. « Paso a paso » a été créé par des Français membres de l’association
Travel with a mission. Sur son profil, Jérémy Soun, le fondateur, décrit un
« écolodge dans un coin de paradis en Colombie avec une cascade de 700 mètres pour la préservation de l’environnement et appui à la population locale ». Il se situe à flanc de montagne, dans la Meta, région du sud du pays. Théo confirme l'intérêt de ce site à l'écart, plongé dans la nature colombienne, où ses loisirs ont été agrémentés de marches de plusieurs heures.
« Le premier village est à 1 h et quart de marche. Il n’y a pas de connexion internet, mais ça fait du bien de couper le téléphone. J’étais là-bas en même temps qu’un autre stagiaire, avec des Colombiens qui travaillent sur place. On a vraiment lié des liens, ce sont des gens accueillants, avec une bonne énergie, même s’ils n’ont pas grand’chose. Avec ma bourse, je gagnais le double du patron sur place ! Les conditions de vie n’étaient pas hyper confort, mais ça allait. Le plus difficile à vivre, c’était la chaleur ».
En résumé, des conditions optimales pour tester ses capacités d’adaptation quand on a 21 ans !
« Je suis parti avec le peu d’espagnol que j’avais appris au collège et au lycée, mais ça ne suffisait pas, surtout que le leur est un mélange d’idiomes. Au début, c’était un peu compliqué de se comprendre. Du point de vue du boulot, j’ai vraiment pris mon pied : j’y allais pour voir d’autres méthodes de travail, j’ai été servi. Ce n’est pas le même climat, pas le même bois, on doit s’y prendre différemment ne serait-ce que pour planter un clou. J’ai appris à faire à leur manière, souvent à la MacGyver ! Comme j’ai toujours été un peu bricoleur, ça m’allait bien »
Farc et incendies
Théo Petitcolin est rentré en France le 20 mai après une fin de stage rocambolesque marquée par la Covid-19.
« J’étais là-bas depuis 6 mois mais comme j’étais Français, ils m’associaient à la maladie ! Et puis les Farc ont profité du confinement pour envoyer une lettre, réclamant un impôt de 8000 euros. Le patron colombien est allé leur parler et quelques temps après l’un des deux sites a été incendié. Quand je suis parti, les responsables du projet avaient quand même en tête de continuer. Je suis parti avec l’autre stagiaire français. L’ambassade pouvait nous faire décoller pour la France, mais on devait se débrouiller pour rejoindre Bogota. On l’a fait en 10 h, dans un camion de fruits et légumes ! » Au coeur de la nature colombienne, il a aussi réfléchi à son projet professionnel.
« Je me suis rendu compte que travailler dans un bureau d’études, ce n’est pas pour moi. J’ai commencé des démarches pour entrer à l’Enil de Mamirolle et devenir fromager ».
S.P.
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