décembre 2022

S’engager, pour les autres et pour soi

Depuis 2010, le service civique a pris ses marques. Dans la région, 3500 jeunes réalisent des missions chaque année.
Photo Yves Petit

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
A l’usage, le service civique a montré son utilité : rendre service aux autres, ainsi qu’a été conçu le programme il y a 13 ans, mais aussi à soi-même. Souvent, les jeunes qui l’ont vécu décrivent une période de cheminement, un moment propice pour remettre ses idées à plat. Il n’est pas rare d’entendre des témoignages comme ceux de Marie qui dit avoir trouvé une nouvelle voie d’orientation ou Vincent qui souligne qu’il réussit à mieux s’affirmer depuis son service civique. Bernard Trouillet, conseiller jeunesse chargé de l’animation du service civique en Bourgogne-Franche-Comté, juge le dispositif « toujours pertinent. Il répond aux besoin de jeunes qui veulent souffler pendant leur parcours, trouver un peu de sens, faire le point, se redécouvrir ou se réorienter. Cela reste intéressant dans ces situations, même si les demandes se réduisent car le marché de l’emploi a repris une dynamique ». Dans les 8 départements de Bourgogne-Franche-Comté, on compte environ 3500 engagements en service civique par an, chiffre en légère baisse.
L’aspect « occupationnel » du service civique était un avantage collatéral dont l’effacement relatif ne remet pas en cause d’autres atouts. Dans les grandes lignes, il est issu du service militaire et du service civil des objecteurs de conscience, puis du service civil volontaire. En conséquence, il s’adresse à tous les jeunes (18 à 25 ans, 30 ans pour les personnes handicapées, avec des possibilités pour les 16 -18 ans), sans condition de statut ni de diplôme. Il organise un cadre destiné à favoriser l’engagement et l’intérêt général, d’où la désignation de 10 domaines d’intervention : culture et loisirs, développement international et action humanitaire, éducation pour tous, environnement, intervention d'urgence en cas de crise, mémoire et citoyenneté, santé, solidarité, sport, citoyenneté européenne. Précision, des missions sont possibles à l’étranger.
Cet historique et ce cadre expliquent aussi qu’une mission soit assortie de formations type premiers secours ou formation civique et citoyenne. L’idée de consolider les acquis de la Nation et de la République sont fortement sous-jacents. C’est la raison pour laquelle les volontaires ne sont pas rémunérés mais indemnisés à hauteur de 600 euros minimum par mois. N’étant pas un emploi salarié, un service civique n’ouvre pas droit au chômage. Il permet cependant d’acquérir des droits à la retraite. « Il faut rappeler que c’est régi par le code du service national, cadre Bernard Trouillet. C’est un dispositif d’engagement des jeunes et non un dispositif d’insertion professionnelle. Même si ça peut y participer ».
Les missions incitent à s’engager pour la société, mais par rebond cette notion aboutit également à un intérêt pour soi-même. « Il faut rappeler que ce n’est pas un travail, que les horaires établis sont souples et qu’il n’y a pas de lien hiérarchique avec la structure d’accueil. Mais cette dernière offre un cadre structurant qui donne l’occasion au jeune de découvrir un environnement, de se retrouver avec des publics qu’il n’a pas l’habitude de côtoyer. Pour un jeune qui arrive en Ehpad ou ailleurs, c’est une expérience de mixité sociale, d’interculturalité. Je dirais même que le cadre plus souple rend la découverte du monde professionnel plus confortable qu’avec un stage ». Vincent, dans son témoignage, ne dit pas le contraire. Pour lui, l’environnement détendu du service civique a servi de déclic.
« On apprend à faire avec d’autres, on apprend le collectif dans des organismes bienveillants, ajoute Marie-Pierre Cattet, déléguée départementale du Doubs de la Ligue de l’enseignement. Personnellement, le bénévolat m’a menée vers l’engagement professionnel. Ça permet de se construire en tant que personne, en tant que citoyen, de se sentir concerné par ce qui se passe autour de nous et d’y apporter sa contribution. Et le service civique le permet dans un cadre sécurisé ».
Le sentiment d’appartenance est un autre élément psychologique bénéfique à prendre en compte. « En se rendant utiles, certains comprennent qu’ils ont une place dans la société et ce n’est pas toujours évident, affirme Bernard Trouillet. Si des structures les accueillent, c’est aussi qu’elles jugent qu’ils peuvent leur apporter quelque chose. De la fraîcheur, de la nouveauté, de la volonté, du savoir-être ». Et parfois du savoir-faire comme le montre le témoignage de Marie.
Une mission de service civique est une ligne qui compte sur un CV, mais pas seulement. « Il est certain que des jeunes s’engagent parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre conclut Bernard Trouillet. Peu importe, une fois la mission enclenchée, une autre motivation peut apparaître. On a parfois de belles surprises. Certains découvrent une vocation ».

S.P
En photo
De g. à dr., Sébastien Maillard (Info Jeunes BFC), Marie-Pierre Cattet (Ligue de l'enseignement), Bernard Trouillet (direction académique à la Jeunesse, à l'Engagement et aux Sports), Thomas Bontemps (Info Jeunes BFC) lors de la quinzaine de l'engagement organisée en novembre 2022.

En savoir +
service-civique.gouv.fr

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Service civique


février 2024
Le service civique est un contrat d'engagement et volontaire pour des missions d'intérêt général. Il est ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans (30 ans en situation de handicap), sans condition de diplôme. Parmi les missions possibles actuellement dans la région : 
- Soutenir l’initiative et les projets des jeunes à Radio Campus Dijon
- Plusieurs missions au sein de la Ville de Besançon (missions éducatives, environnementales, solidaires...)
- 2 volontaires pour la communauté de commune Doubs Baumois (missions éducatives et environnementales)

Les volontaires touchent une indemnité (environ 620 euros par mois) et sont accompagnés tout au long de leurs contrat (6 à 8 mois). Retrouvez toutes nos offres sur service-civique.gouv.fr.

SNU 2024 : inscriptions ouvertes


janvier 2024
Le SNU s'adresse aux 15 - 17 ans et se déroule en 3 étapes : une phase de cohésion d’une durée de 2 semaines (12 jours), une mission d’intérêt général – MIG (84 h tout au long de l’année ou concentrées sur quelques jours) et la possibilité d’un engagement volontaire (d’au moins 3 mois). Les inscriptions pour les séjours de cohésion SNU 2024 sont ouvertes. Quatre sessions (au choix) sont proposées. Pour les jeunes des académies de Besançon et Dijon sont proposées du 19 février au 2 mars, du 15 au 27 avril, du 17 au 28 juin et du 3 au 15 juillet. Inscriptions sur snu.gouv.fr.


Bafa, BAFD et service civique


mai 2023
Les volontaires qui ont débuté une mission de service civique en 2022/2023, ou qui en débuteront une avant la fin 2023, peuvent bénéficier d’une aide de 100 € pour préparer le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur ou le brevet d’aptitude aux fonctions de directeur. Cette mesure a pour vocation de permettre aux jeunes volontaires de poursuivre leur engagement en faveur de l’éducation populaire. Pour obtenir l’aide, il faut faire la demande à partir
d’avril sur le site internet de l’ASP, ici.

Services civiques spécifiques


décembre 2022
Dans certains domaines de services civiques, des organismes proposent une spécialisation : solidarité avec les seniors (sc-solidaritesseniors.fr), coopération avec des volontaires réfugiés (uniscite.fr), mineurs en décrochage scolaire (uniscite.fr)…

Handiciviq


décembre 2022
Les personnes en situation de handicap peuvent postuler un service civique jusqu’à l’âge de 30 ans.  L’UFCV a mis en place un dispositif spécifique pour favoriser leur engagement en levant les freins auxquels ils peuvent être confrontés. En savoir + : ufcv.fr
Voir tout