avril 2001

Thomas Huot-Marchand, la passion des lettres

Étudiant à l'école des Beaux-Arts de Besançon, il est l'auteur de l'affiche des prochaines Rencontres jeune création.

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L'affiche 2001 de Rencontres jeune créa-tion tranche avec les précédentes : pas d'objet représentatif mais les mots rencontres, jeune et création superposés, en caractères différents. Le fruit des réflexions de Thomas Huot-Marchand. 23 ans, originaire de Dole, en 5e année à l'Ecole des beaux-arts de Besançon. Depuis 1994, le visuel de l'affiche est dévolu à un concours ouvert aux étudiants de l'école. C'est un peu le coup d'envoi de la manifestation, l'une de ses volontés étant de mettre en avant les jeunes artistes locaux. « Lorsque Bernard Billot, le responsable, est venu nous expliquer sa démarche, il n'avait pas d'exigence particulière, mentionne le lauréat. Comme les Rencontres n'ont pas une identité visuelle forte, cela laisse une grande liberté. Ces dernières années, les affiches ont beaucoup reposé sur des objets. Cela correspond à une école française du graphisme d'objets qui permet de résoudre plein de choses mais ne donne pas forcément de sens. Je préfère souvent un graphisme uniquement typographique auquel on n'est pas habitué ici mais qui est dans la culture d'autres pays comme la Suisse ou l'Allemagne ».
Le résultat est donc un patchwork de lettres photographiées dans les rues : «rencontres» vient d'un affichage au néon (trouvé aux Rencontres des cultures urbaines de la Villette), qui « rappelle le côté spectacle ». «Jeune» a été trouvé sur le cadre d'un vélo de la marque Lejeune ! Quant à «création», Thomas Huot-Marchand l'a fabriqué à partir de deux types de lettres, n'ayant jamais trouvé le terme dans une forme qui lui plaisait. « Le mot en deux parties donne un côté dynamique » précise-t-il. Et un côté création serait-on tenté d'ajouter. Ce travail s'inscrit complètement dans ce qu'il fait depuis 5 ans aux beaux-arts et dans son projet lié au diplôme de 5e année (le DNSEP). Depuis qu'il y est entré, il a développé une véritable passion pour la typographie. « Je travaille sur ce que j'appelle typographie vernaculaire, c'est-à-dire des lettres trouvées dans la rue, sur des enseignes, des affiches, des vitrines...»
Appareil photo en main, il traque et stocke ces lettres, dont beaucoup sont, à ses dires, complètement originales et n'appartiennent pas à la typographie traditionnelle. Son projet de diplôme s'y réfère : il a créé un nouveau caractère qu'il a nommé «garaje gothic», en référence aux enseignes de garagistes au tracé souvent géométrique (avec un J pour rappeler l'Espagne car il a commencé à élaborer ce projet lors d'un séjour à Madrid).
L'affiche des Rencontres sera signée Tom 2, un nom qu'il utilisait déjà adolescent, lorsqu'il réalisait des graffitis sauvages ou de commande à Dole. « Je dessine depuis tout le temps et j'avais en tête cette orientation vers les beaux-arts depuis longtemps. Le graffiti, c'était un peu la crise d'adolescence. En arrivant à l'école, j'ai rencontré un professeur, Claude-Laurent François, qui s'intéressait aux formes d'écriture dans le graffiti. Je lui ai fait découvrir ce milieu et lui m'a tout appris sur la calligraphie et la typographie. Aujourd'hui, je travaille uniquement dans ce domaine ». Son orientation voulue aux beaux-arts est visiblement comblée. « Le cursus des études permet de développer au fil des années une recherche personnelle et une réflexion sur cette recherche. A partir de bases communes complètes, une grande liberté nous est laissée. C'est peut-être le seul moment où on peut se permettre des expérimentations, où l'on peut développer une technique et des interrogations propres. Dans le monde professionnel, à moins d'être artiste, on ne le fait plus, on répond à des commandes...» Sans surprise, son ambition est de devenir graphiste et créateur de caractères typographique. « Mais j'ai aussi pris le goût de l'enseignement à travers des cours que j'ai donnés à Montbéliard dans le DU concepteur mutimédia. J'aimerais assez poursuivre également dans cette voie ».

Stéphane Paris
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