avril 2017

Un road-trip longue durée

Graziella et Joffray sont partis en octobre 2014 pour un tour du monde d’un an. Avril 2017 : l’aventure continue.
Photo Joffray Duda

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Graziella, 29 ans, est originaire du Creusot. Joffray, 31 ans, vient de Gometz-le-Châtel dans l’Essonne. Il y a 2 ans et demi, ils ont décidé de parcourir le monde pour «prendre le temps de vivre pour nous, prendre du recul, se détacher du confort, s’ouvrir l’esprit». Graziella revient sur cette expérience. Conseil principal : maîtriser l’anglais.

Comment est née votre idée de partir à l'étranger ?
Nous avons toujours aimé voyager. Nous profitions de nos congés payés pour partir découvrir de nouvelles destinations. Mais nous trouvions toujours le temps sur place trop court. En 2 ou 3 semaines, nous avions souvent l’impression de survoler les lieux, même si nous arrivions à apprécier nos voyages ! Et puis un jour, lors d’un repas, nous avons échangé avec des personnes qui étaient partis en voyage longue durée… Ca a été le déclic. Je venais de me voir proposer un CDI mais il n’était pas temps pour nous de nous établir. C’était donc le bon moment pour partir.

Franchir le pas a-t-il été facile ?
Ce n’est jamais facile de prendre une décision à contre-courant de la vie métro-boulot-dodo à laquelle notre éducation nous destine souvent. Donc franchir le pas a été difficile. L’entourage nous a fait douter, l’engagement financier que ça impliquait aussi… Mais l’envie a été plus forte. Et le fait d’être deux à avoir ce besoin nous a aidés à prendre la décision. Par contre, une fois la décision prise, tout semble simple parce qu’on se retrouve vite en accord avec ce qu’on désirait au fond de soi. Il suffit juste d’oser. Mais c’est le "juste" qu’il faut réussir à passer.

Vous êtes partis en 2014. Comment a évolué votre projet depuis ?
Nous avons commencé à voyager en octobre 2014. Nous devions effectuer un tour du monde d’un an entre l’Asie, l’Océanie et l’Amérique du Sud. Nous sommes en 2017 et nous n’avons même pas encore atteint l’Amérique du Sud.
Nous sommes restés 8 mois en Asie du Sud-Est au lieu des 3 mois prévus. Véritable coup de coeur. Puis 9 mois en Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un permis vacances-travail. Nous sommes ensuite retournés 3 mois en Asie du Sud-Est mais un accident de moto au Vietnam a motivé notre retour. Après être restés 6 mois en France, nous avons décidé de repartir, direction l’Australie cette fois pour un nouveau permis vacances travail.
A l’heure actuelle, nous sommes en road-trip. Nous envisageons d’essayer d’obtenir le permis vacances-travail Canada pour l’année prochaine avec l’idée que cette destination nous rapprochera à moyen terme de l’Amérique du Sud… et de la France par la même occasion ! Nous ne comptons donc pas nous arrêter là. Mais seul l’avenir nous le dira.

Ce que vous avez vécu jusqu'à présent correspond-il à ce que vous souhaitiez ou imaginiez ? Avez-vous connu des surprises, des complications ?
Ce que nous vivons aujourd’hui dépasse ce que nous avions imaginé. La longueur de notre aventure nous surprend déjà car à la base, nous ne voulions partir qu’un an… Concernant les pays que nous avons découverts, nous ne nous imaginions très certainement pas vivre autant d’expériences et de rencontres aussi enrichissantes. La réalité a été bien plus belle que ce que nous nous étions imaginés. En visitant l’Asie, nous n’avions pas trop idée de ce à quoi nous attendre. On ne s’attendait pas à un tel niveau de sécurité, à autant de gentillesse et de respect, de facilité de déplacement. Nous savions aussi que les destinations étaient bon marché, mais l’expérimenter à été différent. Même si notre budget était limité, nous avons pu profiter pleinement de notre voyage.
Des surprises et des complications ? Oui, nous en avons connus. La liste est longue, alors voici les principales, pour faire court. Parmi les bonnes surprises : la sécurité des pays asiatiques, la diversité culinaire, la chance de trouver un emploi en Nouvelle-Zélande, la générosité et l’ouverture d’esprit des personnes que l’on a rencontrées. Pour les mauvaises : une alerte sur notre véhicule en Australie qui nous a valu une arrestation musclée ! L’arnaque d’un hôtelier malaisien qui a failli nous faire manquer notre vol pour l’Indonésie… En ce qui concerne les complications : l’accident au Vietnam qui nous a contraints de rouler 300 km en moto pour retourner à notre point de départ, Joffray ayant dû conduire avec l’épaule cassée et moi avec une côte fissurée ! Mais en règle générale, nous sommes plutôt des voyageurs chanceux.

A-t-il été facile de s'adapter à une vie moins "sédentaire" ?
Pour Joffray, cela a été une délivrance. Le fait d’être sur les routes lui a permis de se détacher de son confort, du matérialisme inhérent à sa vie en ville. Aucune difficulté pour lui à ne pas savoir où il allait dormir le lendemain, à changer de lieu tous les jours. Pour moi, cela a pris un peu plus de temps car j’avais toujours besoin de tout organiser. Difficile donc de lâcher prise.
De manière plus générale, la facilité d’adaptation à une vie moins sédentaire dépend aussi de la destination. Partir en road-trip en océanie dans un van tout aménagé par exemple est différent que de devoir prendre le bus tous les jours en Asie et dormir chaque soir dans un lieu différent en se trimballant son sac de 20 km sur le dos. On trouve que le "moyen" de voyager influence l’adaptation à la vie sédentaire. Quand on voyage en couple, l’adaptation demande un tout petit peu plus de temps car il faut réussir à s’accorder et être capable de vivre au même rythme en prenant en considération les besoins de l’autre. Quand à se demander s’il est facile de s’adapter à une vie de nomade, je dirais que c’est bien la sédentarisation qui est le plus difficile et non l’inverse !

Qu’est ce que ce projet vous apporte, à titres personnel et peut-être professionnel ?
Nous souhaitions lâcher prise, prendre le temps de vivre pour nous, prendre du recul et le voyage a permis et permet encore de nous combler sur ces points-là. Aujourd’hui nous savons beaucoup plus ce que nous voulons et ne voulons pas. A titre professionnel, il permet à Joffray de pouvoir développer la photographie et de nouveaux partenariats. Quand à moi, je travaille dans le tourisme et je compte bien faire de cette expérience personnelle un tremplin professionnel. Nous travaillons tous les deux sur notre site internet pour faire connaître notre travail. A plus ou moins long terme, nous souhaitons créer notre propre entreprise. C’est l’un de nos prochains objectifs.

Conseillez-vous à d’autres jeunes de suivre ce chemin ?
Les voyages forment la jeunesse. C’est bateau à dire, mais c’est bel et bien ça… Voyager permet une réelle ouverture d’esprit, c’est un moyen de se détacher du matériel et de prendre du recul sur soi et sur le monde dans lequel on vit !
On dira simplement qu’il faut vraiment être conscient que ce n’est pas non plus tout beau tout rose, qu’il faudra avoir un minimum d’argent de côté pour voir venir et pour ceux qui briguent un PVT en Océanie, je conseille fortement de parler un minimum anglais. A l’heure actuelle, de plus en plus de jeunes de tous les pays partent à l’étranger avec un niveau d’anglais souvent bien meilleur que celui des Français. C’est une concurrence importante qui vise les mêmes emplois sur place. Passer du temps à travailler son anglais avant de partir en voyage est nécessaire.




En photo
Graziella et Joffray. Leurs études ? Master tourisme et BTS fluide énergie et énvironnement option génie climatique

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