Elle a commencé la batterie à l’âge de 10 ans et dit que l’instrument lui a appris à se canaliser.
«Enfant, j’étais assez hyperactive. La batterie, c’est la seule chose que je n’ai jamais bridée». Douze ans plus tard, l’étudiante en licence d’information-communication voit un
«rêve» dans l’idée de vivre de la musique,
«mais c’est un milieu compliqué». Entre-temps, l’apprentissage a été
«long, difficile, demandant patience et acharnement». Après avoir commencé à la MJC Palente, elle a connu un déclic en rencontrant Niels Larivière,
«le prof qui m’a appris à apprécier l’instrument d’un point de vue mélodique et pas seulement rythmique. C’est en le voyant que je me suis dit, «je ne vais pas lâcher».
Et vers 15-16 ans, je suis partie en stage d’une semaine à la Music academy international. J’étais la seule fille. J’ai pris une claque, je me suis rendu compte que mon approche manquait d’ouverture. C’était intense, 8 h par jour. Les premiers jours je ne pouvais pas dormir, j’avais les rythmes dans la tête. Mais j’ai avancé de 6 mois en une semaine, j’ai mûri, j’ai étoffé mon style».
"Hit like a girl"
En 2014, sa participation au concours international "Hit like a girl" prouve que le travail paie : elle termine 1re française et 13e sur 250 candidates. En ce moment, elle travaille pour l’édition 2018 sur un nouveau challenge
«compliqué mais enrichissant» : mettre de la batterie sur la musique du "Fabuleux destin d’Amélie Poulain" composée par Yann Tiersen.
C’est d’un autre concours qu’elle a tiré son nom de scène, Gardian.
«Ca vient de Blind Guardian, un groupe de metal dont j’étais fan. Un jour j’ai participé à un concours pour un best of et j’ai gagné alors que je ne gagne jamais rien. J’ai gardé ce nom en le francisant. Je trouve qu’il sonne bien, avec un côté protecteur».
Aujourd’hui, Valériane Gardian multiplie les expériences. Celle qui a participé à la scène jeunes talents de la Ville de Besançon en 2015 dans le groupe rock
Sweep the Garner est aussi membre du combo rock prog Rude (1) et participe au projet
Orchestra Garden Members (musique et humour). Elle cumule 2 à 3 répétitions par semaine auxquelles s’ajoutent 10 à 15 h d’exercice seule. Elle essaie d’autres styles que le metal d’où elle est partie, s’intéresse au domaine de la chanson et jusqu’aux sons electro
«cassants, précis, froids» sur lesquels elle ajoute
«du syncopé ou du violent». Elle s’est mise à la basse, à la guitare, au piano car
«il est difficile de faire partie d’un groupe et de ne pas s’intéresser aux autres instruments. Si on ne s’ouvre pas, il est difficile de demander des retours sur le sien. Quand j’ai joué de la basse, j’ai compris certaines choses, les notes sur lesquelles il faut que j’appuie en tant que batteur».
Elle compose, écrit, écoute
«un peu de tout» et cite Mike Johnston, Mike Portnoy ou Phil Collins car
«chanter en jouant de la batterie n’est pas évident».
« J’ai compris que ce qui est important, c’est le groove. Il est impossible à faire ressortir s’il n’y a pas de nuance et la nuance vient de la pluralité des styles que l’on acquiert».
Pour l’avenir, elle espère entrer en master médiation culturelle et pouvoir bouger, si possible en pays anglophone. Toujours pour la musique.
«Pouvoir jouer au sein d’une autre culture, avec une autre façon d’aborder la rythmique, voir autre chose musicalement, avoir une plus grande ouverture d’esprit».
S.P.
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