novembre 2004

Damien Jouillerot : «Pour moi, le cinéma c'est naturel»

Actuellement à l'affiche dans «Les Fautes d'orthographe», ce jeune Franc-Comtois découvert par Gérard Jugnot vient d'enchaîner une douzaine de tournages en 3 ans. Retour sur un parcours atypique.

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Originaire de Frambouhans, dans le Doubs, Damien Jouillerot a débuté dans le cinéma il y a 3 ans en jouant dans le film de Gérard Jugnot Monsieur Batignole. Depuis, il a accumulé les rôles, tournant dans 5 autres films de cinéma (Effroyables Jardins, RRRrrrr!!!, Malabar princess, Les Fautes d'orthographe et Emmenez-moi) et 6 téléfilms. Aujourd'hui âgé de 19 ans, il vit à Paris où il se consacre entièrement au métier d'acteur.

Depuis quand voulez-vous être acteur ?
Depuis tout gamin. J'ai commencé par faire du théâtre à l'école de Frambouhans puis dans un club amateur du village avec Mme Rochat. J'ai dû arrêter parce que j'étais pensionnaire dans une autre école, mais j'ai toujours eu envie de jouer.

Comment avez-vous décroché votre premier rôle cinéma ?
Je suis allé voir Gérard Jugnot pour lui demander un autographe alors qu'il était en repérages dans la région et logeait dans un hôtel près de chez moi. Je lui ai demandé s'il n'avait pas un rôle. Il m'a répondu qu'il n'aimait pas ma couleur de cheveux alors je lui ai dit que je la changerais. Il m'a dit qu'il n'aimait pas non plus la couleur de mes yeux. Je lui ai répondu que je changerais aussi. Il m'a dit qu'il ne voulait pas de dentier ; je lui ai assuré que je l'enlèverais. Finalement il m'a proposé le rôle ! Ensuite il m'a beaucoup aidé. Sans lui, je n'aurais jamais fait de cinéma.

Comment se sont passés vos débuts ?
Le premier jour, c'était assez flippant, je n'y connaissais rien. Mais je me suis rapidement habitué et tout s'est bien passé.

Est-ce différent du théâtre ?
C'est très différent. Au cinéma, ce qu'on demande, c'est d'être naturel. Alors qu'au théâtre, il faut plutôt grossir le trait. C'est une autre façon d'être acteur. Au théâtre, on parle en montant en fin de phrase, alors qu'au cinéma, il faut «descendre». Une fois qu'on a compris ça, c'est parti. Pour moi, c'est simple.

Après cette première expérience, comment avez-vous trouvé d'autres rôles ?
Sur le tournage, j'ai sympathisé avec l'actrice qui jouait ma mère, Elisabeth Commelin. Elle m'a présenté son agent, Christine Parat, qui est devenue une amie en même temps que mon agent. Grâce à elle, je n'ai pas arrêté
depuis 3 ans. Je n'ai même pas le temps de faire autre chose. Depuis 5 mois, je n'ai pas tourné, mais la promotion des Fautes d'orthographe ne me laisse pas plus de temps libre.

En vous professionnalisant, avez-vous suivi des cours ?
Je n'ai jamais pris de cours, même lorsque je faisais du théâtre : c'étaient des clubs amateurs, on répétait et on jouait. A mon avis, le risque des cours est qu'il faut y aller pour être le premier sinon on risque d'être enterré. Mais je pense qu'il y a deux sortes d'acteurs : ceux qui jouent d'instinct et ceux qui ont besoin de travailler. Je me sens plutôt dans la première catégorie. Le cinéma me semble naturel, je n'ai pas peur de la caméra. C'est devenu mon quotidien. Mais peut-être qu'à un moment je n'aurai pas le choix et il faudra que je suive des cours.

Y a-t-il des acteurs que vous admirez ?
Mon acteur fétiche, c'est Charlie Chaplin ; je l'ai fait tatouer sur mon dos ! Il y a aussi Johnny Depp. Et parmi les acteurs avec qui j'ai tourné, Gérard Depardieu m'a vraiment impressionné. De même que Jacques Villeret, Gérard Darmon et Gérard Jugnot.

Et des réalisateurs avec qui vous aimeriez tourner ?
Almodovar. Et refaire un film avec Jean Becker me plairait. Mais tous les réalisateurs sont différents et tous peuvent être intéressants à aborder.

Que pensez-vous du milieu du cinéma ?
Que c'est un milieu comme les autres, avec des gens sympas et d'autres moins, comme dans tous les milieux. Mais il faut arrêter de pointer le showbiz comme un milieu plus malsain qu'un autre. En tous cas, je m'y sens bien.

Etes-vous cinéphile ?
Plus jeune, je n'allais jamais au cinéma. C'est mon beau-frère, cinéphile, qui m'a donné envie. Aujourd'hui, en vivant à Paris, c'est plus facile. J'y vais 2 ou 3 fois par semaine. Pour voir des films grand public comme de l'art et essai.

Qu'est-ce qui vous a plu récemment ?
Le dernier que j'ai aimé, c'est Dodgeball. Il faut dire que je suis gros client des films «vaseux» américains ! Dans ce que l'on peut appeler des bons films, j'ai apprécié Old boy et Carnets de voyage, le film sur la jeunesse de Che Guevara.

Que diriez-vous aux nombreux jeunes qui espèrent faire du cinéma ?
Accrochez-vous, bossez, faites vos preuves. Moi j'ai un parcours atypique qui a commencé par un hasard ou un coup de chance. Mais je n'avais pas le choix, c'était mon seul moyen de faire du cinéma. Pourtant, je crois qu'à un moment donné, il faut un coup de pouce. Parce qu'en schématisant, pour entrer dans une agence, il faut avoir fait un film et pour faire un film, il vaut mieux être en agence ! Donc à un moment, il faut peut-être y aller au culot.

Recueilli par Stéphane Paris
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