juin 2006

Sébastien Livet, fabricant d’armures improvisé

Ce Bisontin de 24 ans s’est mis à réaliser chez lui casques et masques, costumes et côte de maille de façon totalement autodidacte. Le résultat est surprenant.
Photo Laurent Cheviet

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Quand on découvre ses réalisations, on ne sait pas s'il faut plus s'étonner de ces casques et armures fabriquées en parfait autodidacte ou des conditions dans lesquelles il les élabore. Car c'est dans sa chambre de l'appartement familiale que Sébastien Livet s'est mis à travailler le tissu, le latex puis les métaux. Outils, enclumes, matériaux sont entreposés avec les objets de son cru dans la chambre, sur le balcon, dans la cave. " Je n'ai jamais eu de plainte de personne, car je fais très attention au bruit " signale-t-il. Même les deux armures en métal à taille réelle qu'il a réalisées n'ont généré aucune gêne. A chaque fois, il adapte ses méthodes de travail, en mode système D : " La première est en zinc, avec quelques éléments récupérés comme deux antennes paraboliques pour faire le torse. Tout est plié, assemblé, soudé, je n'ai pas donné un seul coup de marteau. La seconde est plutôt en acier. Là j'ai tout fait au marteau, en travaillant à froid comme cela se faisait à l'époque. Je posais le métal sur une chaise à roulettes dont le coussin amortit les coups et dont la disposition des pieds permet de limiter la résonance à la chambre ".
Pour construire ces armures, il s'est aussi rendu chez un batteur d'armures de Cléron qui lui a donné quelques détails historiques, s'est fié à quelques photos mais a surtout fait confiance à son inspiration. Comme il l'a toujours fait. " Je n'ai jamais rien trouvé de difficile à faire mais je me lance quand je m’en sens capable. Et j'improvise. J'ai toujours tout fait en autodidacte ".
Que ce soit dans le choix de matières, dans la façon de les modeler, dans les méthodes de travail, dans les outils qu'il fabrique parfois lui-même, il avance à son idée. Il achète un peu, récupère surtout des matériaux autour de lui ou à Metalis, l'entreprise de mécanique de précision où il travaille depuis un an et demi. Et ça marche : il a fait sa première armure en 3 mois, la seconde, qui peut se porter, en 9.
Il semble passer d'un objet à l'autre comme pour un nouveau défi. Quand il réunit 4 ans de réalisations dans le salon, ce dernier prend des allures de bureau d'accessoiriste de cinéma : couteaux sculptés, armes médiévales en latex, costume façon "Seigneur des anneaux", arbalète, casques, masque ou tête de personnages du "Seigneur des anneaux" en argile, côte de maille en fil de fer galvanisé, maquette de trébuchet ou mézail, visage en métal qui est sa dernière réalisation (à gauche sur la photo). Et bien sûr ses deux armures complètes, avec lance et bouclier décoré d'un lion dessiné à main levée.
Il dit avoir toujours aimé peindre, dessiner, bricoler. Petit, il s'était déjà mis tout seul à la peinture à l'huile, à l'aquarelle, au dessin au crayon. Il situe un élément déclencheur de ses réalisations actuelles lorsqu'après son bac pro outillage, il travaille 2 ans comme soigneur au zoo de la Citadelle. " J'avais un collègue qui sculptait des opinels. J'avais toujours eu envie de sculpter. Alors j'en ai acheté un et j'ai fait la même chose, avec un tournevis, en quelques heures. Ensuite, on m'en a demandé, j'en ai vendu quelquesuns. Puis lors de l'été, il y a eu les Nuits de la Citadelle avec la projection du Seigneur des anneaux. J'ai aimé le monde dans lequel cela se passait, les costumes et c'est là que j'ai commencé à fabriquer tous ces objets. L'année suivante, j'en ai exposé quelquesuns aux Nuits de la Citadelle et à la fête de la patate à Chaux-la-Lotière ".
Trois de ses costumes ont également été utilisés pour les animations des "Nuits". Aujourd'hui, il dit passer son temps libre à ça. Il veut refaire une armure plus décorée et doit patienter pour réaliser un heaume dont le métal épais demande beaucoup de travail au marteau. " Plus tard, quand j'aurai un atelier ". D'ores et déjà, il a tout le matériel pour se fabriquer une forge.

Stéphane Paris
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